La RDC signifie à la Belgique la fermeture du consulat Schengen qu'elle gère à Kinshasa

Vendredi 26 Janvier 2018

Kinshasa - La République démocratique du Congo a signifié mercredi à la Belgique sa volonté de fermer la "Maison Schengen" de Kinshasa, sorte de consulat de l'UE géré par Bruxelles pour le compte de 18 pays, a-t-on appris de source officielle.

La RDC a indiqué qu'elle allait prendre cette mesure "dans un bref délai". La "Maison Schengen" fait office de consulat pour 17 pays membres de l'Union européenne plus la Norvège.

Kinshasa a également fait savoir au gouvernement belge que sa "nouvelle agence de développement (Enabel) n'a plus sa raison d'être en République démocratique du Congo", ce que le ministère belge des Affaires étrangères a également dit "regretter" jeudi.

Cette annonce de fermeture, a réagi le ministère dans un communiqué, "risque d'empêcher l'agence Enabel d'opérer directement et significativement en faveur de la population congolaise, principalement dans les secteurs de l'agriculture, de la santé publique et de l'enseignement".

C'est dans une note à l'ambassade de Belgique en RDC que le régime du président Joseph Kabila a signifié mercredi ces annonces à l'ancienne puissance coloniale.

Différente de l'ambassade de Belgique, "la Maison Schengen" à Kinshasa est un centre de réception des demandes de visas de court séjour. L'administration "dirigée par la Belgique" est "opérationnelle depuis le 5 avril 2010", lit-on sur son site.

Cofrontée à la menace de fermeture, "la Belgique se concertera dès lors avec ses partenaires européens, tout autant concernés par cette décision, qui affectera la délivrance de ces visas pour les ressortissants congolais", selon son MAE.

Après le "démantèlement" de ce dispositif consulaire, "les ambassades concernées" devront "reprendre leurs responsabilités en la matière dans un délai qui sera communiqué par voie diplomatique", a indiqué de son côté le ministère congolais des Affaires étrangères dans un communiqué.

Cette énième crise diplomatique entre Kinshasa et son ex-puissance coloniale, qui touche par ricochet d'autres pays européens, intervient dans un contexte interne et diplomatique de plus en plus tendu.

La Belgique avait elle-même annoncé le 10 janvier "une révision fondamentale" de sa coopération avec les autorités congolaises jusqu'à "l'organisation d'élections crédibles".

Il s'agit pour Bruxelles de "réorienter un quart des moyens disponibles de la coopération gouvernementale vers l'aide humanitaire et la coopération avec les organisations de la société civile congolaise, les universités et les institutions scientifiques".

"Je m'insurge contre la répression des rassemblements pacifiques en RDC", avait aussi réagi mardi sur Twitter le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders, après la répression de nouvelles marches interdites dimanche dernier qui ont fait au moins six morts à Kinshasa, d'après les Nations unies.

L'Union européenne a fait savoir qu'elle souhaitait "des enquêtes judiciaires effectives afin que les responsables puissent en répondre devant la justice" après cette nouvelle répression.

Le secrétaire général des Nations unies, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis dans un communiqué conjoint, l'ambassadeur du Canada, l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), ont également montré du doigt ou condamné le régime du président Kabila en lui demandant le respect des libertés fondamentales.

Le collectif catholique qui organise les marches interdites demande au président Joseph Kabila de déclarer publiquement qu'il ne briguera pas un troisième mandat.

Son deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016. Des élections sont prévues le 23 décembre 2018. Toute manifestation est interdite en RDC depuis septembre 2016. (AFP)
 
 
 
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