PARIS (Reuters) - Différentes sensibilités du groupe la République en marche (LaRem) à l‘Assemblée nationale commencent à s‘organiser en cercles informels, au risque de fragiliser la cohésion d‘un ensemble hétéroclite de 312 députés jusqu‘ici plutôt discipliné.
Une partie de la majorité voit d‘un mauvais œil la constitution de ces sous-groupes à l‘orée de l‘examen du délicat projet de loi asile-immigration-intégration, alors que perdure la défiance de certains élus envers leur chef, Richard Ferrand.
Au “pôle social” d‘une trentaine de députés emmené par les ex-socialistes Brigitte Bourguignon et Jean-Michel Clément, qui se réunit chaque mercredi, s‘ajoute une section écologiste créée par l’élu des Bouches-du-Rhône Jean-Michel Lambert.
“Il s‘agit de faire vivre l‘idée, les affinités écologiques”, a expliqué ce dernier sur LCP. “Créer une animation, une sensibilité pour que nous puissions exprimer une parole un peu plus collective et renforcer l‘action du gouvernement.”
Les tenants du groupe “social” nient quant à eux toute ébauche de scission rappelant les “frondes” qui ont miné la majorité socialiste pendant le quinquennat de François Hollande.
“Si on ne dit rien, on est un ‘godillot’, si on s‘exprime, on est un ‘frondeur’. Je ne suis ni l‘un, ni l‘autre”, a dit à Reuters Jean-Michel Clément. “La richesse d‘un groupe vient de ses différentes sensibilités, la pire des choses serait de vouloir les faire taire”.
“CHAPELLES”
Ces initiatives sont considérées avec circonspection par le “patron” de LaRem à l‘Assemblée, Richard Ferrand, qui a recommandé à ses ouailles, mardi en réunion de groupe, “de jouer épaule contre épaule et pas pôle contre pôle”.
Pour le député des Deux-Sèvres Guillaume Chiche, “le seul pôle qui vaille est le groupe parlementaire”, dont la plupart des membres doivent leur élection à la victoire d‘Emmanuel Macron et qui sont parfois raillés pour leur inexpérience.
“Constituer des groupes de travail, c‘est bien, mais cela ne doit pas tourner à la construction de chapelles”, a-t-il dit à Reuters. “Cela serait contraire au sens de notre engagement et à la démarche qui nous a amenés aux responsabilités”.
Le député de Paris Gilles Le Gendre ne prédit pas quant à lui “un grand avenir” à ces initiatives.
“Depuis sept mois, le débat s‘organise de façon hyper sereine au sein du groupe, y compris sur des sujets compliqués”, a-t-il ajouté, prenant l‘exemple du futur texte sur l‘immigration, objet de frictions dans la majorité avant même d‘en connaître le contenu.
En première ligne sur les questions de discipline, Richard Ferrand reste source de critiques en interne.
“Ceux qui le canardent sont ceux qui veulent prendre sa place”, dit un député, qui juge l’élu “plutôt bienveillant” avec les pôles en cours de constitution.
Richard Ferrand s‘affiche hostile “aux cliques et aux clans” mais favorable aux débats à condition qu‘une ligne commune soit trouvée in fine et qu‘aucune voix de manque lors des votes.
“CEUX QUI VEULENT LA TÊTE DE FERRAND”
Sous couvert d‘anonymat, des députés sont sévères avec lui.
“Il n‘est jamais là, il ne répond même pas aux SMS, il y a un flottement au sein du groupe, on n‘a aucun contact avec lui. Je pense que le job ne l‘intéresse pas”, accuse l‘un d‘eux. “Le problème, c‘est que personne n’émerge pour le remplacer”.
Fragilisé par ses ennuis judiciaires dans l‘affaire des Mutuelles de Bretagne, Richard Ferrand joue des coudes avec le président de l‘Assemblée nationale, François de Rugy - même si les intéressés démentent toute rivalité.
Le président de groupe a aussi été montré du doigt la semaine dernière après le discours prononcé au Palais-Bourbon par le président du Bundestag, Wolfgang Schäuble, devant un hémicycle clairsemé où seuls une cinquantaine de députés LaRem avaient pris place.
“Ceux qui veulent la tête de Ferrand disent que c‘est de sa faute. Mais les députés LaRem sont grands, ils ont été élus, ils savent ce qu‘ils ont à faire”, grogne une source parlementaire.
Pour consolider les positions, Richard Ferrand organise ce mercredi un dîner avec des ténors de la majorité que sont le délégué général de LaRem, Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, et des conseillers de l‘Elysée et de Matignon.
“L‘objectif est de mieux se coordonner entre les différents organes de la ‘macronie’ : le groupe, le mouvement, l‘Elysée et Matignon. Notamment sur la communication, mais pas que”, annonce son entourage.
Une partie de la majorité voit d‘un mauvais œil la constitution de ces sous-groupes à l‘orée de l‘examen du délicat projet de loi asile-immigration-intégration, alors que perdure la défiance de certains élus envers leur chef, Richard Ferrand.
Au “pôle social” d‘une trentaine de députés emmené par les ex-socialistes Brigitte Bourguignon et Jean-Michel Clément, qui se réunit chaque mercredi, s‘ajoute une section écologiste créée par l’élu des Bouches-du-Rhône Jean-Michel Lambert.
“Il s‘agit de faire vivre l‘idée, les affinités écologiques”, a expliqué ce dernier sur LCP. “Créer une animation, une sensibilité pour que nous puissions exprimer une parole un peu plus collective et renforcer l‘action du gouvernement.”
Les tenants du groupe “social” nient quant à eux toute ébauche de scission rappelant les “frondes” qui ont miné la majorité socialiste pendant le quinquennat de François Hollande.
“Si on ne dit rien, on est un ‘godillot’, si on s‘exprime, on est un ‘frondeur’. Je ne suis ni l‘un, ni l‘autre”, a dit à Reuters Jean-Michel Clément. “La richesse d‘un groupe vient de ses différentes sensibilités, la pire des choses serait de vouloir les faire taire”.
“CHAPELLES”
Ces initiatives sont considérées avec circonspection par le “patron” de LaRem à l‘Assemblée, Richard Ferrand, qui a recommandé à ses ouailles, mardi en réunion de groupe, “de jouer épaule contre épaule et pas pôle contre pôle”.
Pour le député des Deux-Sèvres Guillaume Chiche, “le seul pôle qui vaille est le groupe parlementaire”, dont la plupart des membres doivent leur élection à la victoire d‘Emmanuel Macron et qui sont parfois raillés pour leur inexpérience.
“Constituer des groupes de travail, c‘est bien, mais cela ne doit pas tourner à la construction de chapelles”, a-t-il dit à Reuters. “Cela serait contraire au sens de notre engagement et à la démarche qui nous a amenés aux responsabilités”.
Le député de Paris Gilles Le Gendre ne prédit pas quant à lui “un grand avenir” à ces initiatives.
“Depuis sept mois, le débat s‘organise de façon hyper sereine au sein du groupe, y compris sur des sujets compliqués”, a-t-il ajouté, prenant l‘exemple du futur texte sur l‘immigration, objet de frictions dans la majorité avant même d‘en connaître le contenu.
En première ligne sur les questions de discipline, Richard Ferrand reste source de critiques en interne.
“Ceux qui le canardent sont ceux qui veulent prendre sa place”, dit un député, qui juge l’élu “plutôt bienveillant” avec les pôles en cours de constitution.
Richard Ferrand s‘affiche hostile “aux cliques et aux clans” mais favorable aux débats à condition qu‘une ligne commune soit trouvée in fine et qu‘aucune voix de manque lors des votes.
“CEUX QUI VEULENT LA TÊTE DE FERRAND”
Sous couvert d‘anonymat, des députés sont sévères avec lui.
“Il n‘est jamais là, il ne répond même pas aux SMS, il y a un flottement au sein du groupe, on n‘a aucun contact avec lui. Je pense que le job ne l‘intéresse pas”, accuse l‘un d‘eux. “Le problème, c‘est que personne n’émerge pour le remplacer”.
Fragilisé par ses ennuis judiciaires dans l‘affaire des Mutuelles de Bretagne, Richard Ferrand joue des coudes avec le président de l‘Assemblée nationale, François de Rugy - même si les intéressés démentent toute rivalité.
Le président de groupe a aussi été montré du doigt la semaine dernière après le discours prononcé au Palais-Bourbon par le président du Bundestag, Wolfgang Schäuble, devant un hémicycle clairsemé où seuls une cinquantaine de députés LaRem avaient pris place.
“Ceux qui veulent la tête de Ferrand disent que c‘est de sa faute. Mais les députés LaRem sont grands, ils ont été élus, ils savent ce qu‘ils ont à faire”, grogne une source parlementaire.
Pour consolider les positions, Richard Ferrand organise ce mercredi un dîner avec des ténors de la majorité que sont le délégué général de LaRem, Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, et des conseillers de l‘Elysée et de Matignon.
“L‘objectif est de mieux se coordonner entre les différents organes de la ‘macronie’ : le groupe, le mouvement, l‘Elysée et Matignon. Notamment sur la communication, mais pas que”, annonce son entourage.