La Tunisie remanie son gouvernement

Jeudi 7 Septembre 2017

Le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed a procédé à un vaste remaniement ministériel qui a touché la Défense et l'Intérieur.


Le premier ministre tunisien a dévoilé le nom des nouveaux ministres des Finances, de la Défense et de l’Intérieur.
 
L'accord devrait permettre au chef du gouvernement, aux affaires depuis un peu plus d'un an, de procéder à d'importantes réformes salariales dans la fonction publique et à une refonte du système de retraite, conformément aux exigences du Fonds monétaire international.
 
Selon un communiqué de ses services, Youssef Chahed a nommé aux Finances Ridha Chalghoum, ancien titulaire du poste proche de Nidaa Tounes, le parti au pouvoir. Lotfi Braham, autre personnalité proche de Nidaa Tounes, obtient le portefeuille de l'Intérieur.
 
L'ancien ministre de la Défense Abdelkrim Zbidi reprend son poste et remplace l'universitaire Farhat Horchani. Taoufik Rajhi, l'un des conseillers économiques du chef du gouvernement et membre du parti islamiste Ennahda, est quant à lui nommé au nouveau poste de ministre des Réformes économiques.
 
Remaniement attendu
 
Au total, six des 13 ministères qui changent de main ont été confiés à des partisans de Nidaa Tounes, tandis qu'Ennahda en garde trois. L'aile dure du parti au pouvoir souhaitait une représentation plus en accord avec la victoire électorale de 2014 au sein du gouvernement de coalition, alors qu'Ennahda était hostile à un remaniement de grande ampleur.
 
Ce remaniement était très attendu et les scènes politiques et médiatiques bruissaient depuis plusieurs semaines de spéculations sur les portefeuilles concernés par le remaniement et les exigences des divers partis. L'annonce a été faite après de nombreuses consultations avec des partis politiques et des organisations comme la puissante centrale syndicale UGTT et le patronat Utica.
 
Gouvernement «d'union nationale»
 
Youssef Chahed, le plus jeune chef de gouvernement tunisien depuis l'indépendance du pays en 1956, a été nommé l'été dernier. Issu de Nidaa Tounès, le parti fondé par le président Essebsi, il avait alors été chargé de former un gouvernement dit «d'union nationale» pour remplacer le cabinet précédent, critiqué pour «inefficacité» notamment en termes d'économie.
 
Dans un entretien au magazine Leaders, M. Chahed a indiqué avoir préparé «tout un plan de relance économique». «C'est le redressement des finances publiques qui exige une priorité absolue, tout comme la balance commerciale et les entreprises publiques en difficulté», a-t-il ajouté.
 
Le gouvernement Chahed comptait des postes «vacants» qu'il fallait pourvoir, comme ceux des Finances et de l'Education, dont les titulaires contestés avaient été limogés. (ats/nxp)
 
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