PARIS (Reuters) - A 17 jours du premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon s'accroche au peloton des candidats en lice pour une place de finaliste grâce à une campagne innovante qui a su capter l'attention d'une opinion déboussolée.
Plusieurs enquêtes récentes donnent le candidat de La France insoumise à un souffle de François Fillon à la troisième place, dont le sondage Harris Interactive pour France Télévisions publié ce jeudi.
Jean-Luc Mélenchon est à 17% des intentions de vote, à un point du principal candidat de la droite, soit un bond de 3,5 points depuis la précédente enquête, il y a 15 jours.
"On ne peut exclure qu'il dépasse François Fillon grâce à une dynamique certaine et un débat qui a été bien réussi aux yeux des téléspectateurs, encore plus que la fois précédente", a dit à Reuters Jean-Daniel Lévy, de Harris Interactive.
Talentueux tribun, l'ancien ministre a en effet été considéré comme le plus convaincant lors de la rencontre entre les onze candidats à l'élection présidentielle de mardi dernier sur les chaînes d'information continue.
"Je suis prêt à gouverner", déclarait ce soir-là le chantre de la VIe République, qui propose à longueur de réunions publiques bien remplies d'"en finir avec l'argent roi, parce que c'est lui qui divise les êtres humains et qui épuise la nature".
Très présent sur Youtube, où il compte 263.000 abonnés, capable de mener deux meetings en même temps grâce à son hologramme, le candidat à la veste ouvrière et au verbe fleuri a placé sa campagne sous le signe de la modernité populaire.
UNE CAMPAGNE "VISIBLE"
Cet engouement peut-il durer, voire bousculer le scénario final ?
"Aujourd'hui la campagne de Mélenchon est visible, à la différence de celle du candidat socialiste Benoît Hamon. Le score final dépendra notamment de la capacité de ce dernier à se relancer ou non", analyse Jean-Daniel Lévy.
En 2012, ses meetings à succès et ses bons scores dans les sondages n'avaient pas empêché Jean-Luc Mélenchon de finir sur un score de 11%, nombre d'électeurs ayant finalement penché pour François Hollande. Une déception dont il avait mis du temps à se remettre.
Le phénomène actuel aura du mal à se traduire dans les urnes, affirment ses détracteurs, tel ce proche d'Emmanuel Macron qui le décrit comme "une sorte de Georges Marchais, une grande gueule dont on ne fera pas un président".
"Mélenchon a atteint un plafond", voulait croire la semaine dernière le candidat socialiste Benoît Hamon, dont le recul sous la barre des 10% d'intentions de vote consterne la majorité sortante.
La énième demande de l'ancien "frondeur" à Jean-Luc Mélenchon de se retirer en sa faveur est restée lettre morte.
"Non. Je ne m'occupe pas de lui. Je ne veux pas être dans une bataille de bac à sable entre deux personnes qui se disputent le même seau ! Les électorats ne s'additionnent pas", a répliqué l'intéressé dans le Journal du dimanche.
Dans les rangs du PS, on oscille entre "vote utile" pour contrer le Front national et fidélité à un parti en passe d'imploser.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a apporté son soutien à Emmanuel Macron, tout comme l'ancien chef du gouvernement Manuel Valls.
Le ministre de l'Economie, Michel Sapin, votera Hamon par loyauté pour le PS, non par adhésion.
"C'est toujours mieux un petit soutien que pas du tout", a sobrement commenté Benoît Hamon devant la presse.
Face à cette défaite annoncée, l'atmosphère du Bureau national du PS de jeudi soir au siège du parti promet d'être lourde entre les partisans du candidat, "aubrystes" en tête, et ceux qui lui reprochent de s'être trompé de stratégie.
"A la sortie de la primaire, il était à 18%. Il a perdu dix points en deux mois", se désole un haut responsable. "Il a passé trop de temps à tenter des alliances avec les Verts et Mélenchon, puis il a survendu l'accord avec les écologistes. En oubliant que les socialistes, ça existe..."
Plusieurs enquêtes récentes donnent le candidat de La France insoumise à un souffle de François Fillon à la troisième place, dont le sondage Harris Interactive pour France Télévisions publié ce jeudi.
Jean-Luc Mélenchon est à 17% des intentions de vote, à un point du principal candidat de la droite, soit un bond de 3,5 points depuis la précédente enquête, il y a 15 jours.
"On ne peut exclure qu'il dépasse François Fillon grâce à une dynamique certaine et un débat qui a été bien réussi aux yeux des téléspectateurs, encore plus que la fois précédente", a dit à Reuters Jean-Daniel Lévy, de Harris Interactive.
Talentueux tribun, l'ancien ministre a en effet été considéré comme le plus convaincant lors de la rencontre entre les onze candidats à l'élection présidentielle de mardi dernier sur les chaînes d'information continue.
"Je suis prêt à gouverner", déclarait ce soir-là le chantre de la VIe République, qui propose à longueur de réunions publiques bien remplies d'"en finir avec l'argent roi, parce que c'est lui qui divise les êtres humains et qui épuise la nature".
Très présent sur Youtube, où il compte 263.000 abonnés, capable de mener deux meetings en même temps grâce à son hologramme, le candidat à la veste ouvrière et au verbe fleuri a placé sa campagne sous le signe de la modernité populaire.
UNE CAMPAGNE "VISIBLE"
Cet engouement peut-il durer, voire bousculer le scénario final ?
"Aujourd'hui la campagne de Mélenchon est visible, à la différence de celle du candidat socialiste Benoît Hamon. Le score final dépendra notamment de la capacité de ce dernier à se relancer ou non", analyse Jean-Daniel Lévy.
En 2012, ses meetings à succès et ses bons scores dans les sondages n'avaient pas empêché Jean-Luc Mélenchon de finir sur un score de 11%, nombre d'électeurs ayant finalement penché pour François Hollande. Une déception dont il avait mis du temps à se remettre.
Le phénomène actuel aura du mal à se traduire dans les urnes, affirment ses détracteurs, tel ce proche d'Emmanuel Macron qui le décrit comme "une sorte de Georges Marchais, une grande gueule dont on ne fera pas un président".
"Mélenchon a atteint un plafond", voulait croire la semaine dernière le candidat socialiste Benoît Hamon, dont le recul sous la barre des 10% d'intentions de vote consterne la majorité sortante.
La énième demande de l'ancien "frondeur" à Jean-Luc Mélenchon de se retirer en sa faveur est restée lettre morte.
"Non. Je ne m'occupe pas de lui. Je ne veux pas être dans une bataille de bac à sable entre deux personnes qui se disputent le même seau ! Les électorats ne s'additionnent pas", a répliqué l'intéressé dans le Journal du dimanche.
Dans les rangs du PS, on oscille entre "vote utile" pour contrer le Front national et fidélité à un parti en passe d'imploser.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a apporté son soutien à Emmanuel Macron, tout comme l'ancien chef du gouvernement Manuel Valls.
Le ministre de l'Economie, Michel Sapin, votera Hamon par loyauté pour le PS, non par adhésion.
"C'est toujours mieux un petit soutien que pas du tout", a sobrement commenté Benoît Hamon devant la presse.
Face à cette défaite annoncée, l'atmosphère du Bureau national du PS de jeudi soir au siège du parti promet d'être lourde entre les partisans du candidat, "aubrystes" en tête, et ceux qui lui reprochent de s'être trompé de stratégie.
"A la sortie de la primaire, il était à 18%. Il a perdu dix points en deux mois", se désole un haut responsable. "Il a passé trop de temps à tenter des alliances avec les Verts et Mélenchon, puis il a survendu l'accord avec les écologistes. En oubliant que les socialistes, ça existe..."