La loi "Pacte" à nouveau décalée, Le Maire pour des privatisations

Dimanche 6 Mai 2018

PARIS (Reuters) - Bruno Le Maire a annoncé dimanche un nouveau report de la présentation du projet de loi “Pacte”, qu’il espère voir adopté en 2018, et réaffirmé sa préférence pour la privatisation d’Aéroports de Paris et de La Française des jeux malgré un climat social troublé.

Initialement programmé le 18 avril puis reporté à mai, le “Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises” sera finalement examiné en conseil des ministres “début juin” puis soumis à l’Assemblée nationale en juillet.

“L’objectif, (...) c’est que la loi ‘Pacte’ soit adoptée d’ici la fin de l’année 2018 pour qu’elle puisse entrer en vigueur en 2019”, a dit le ministre de l’Economie et des Finances sur BFM TV.

Le texte doit comprendre, entre autres mesures, des dispositions autorisant des cessions de participations de l’Etat dont les produits auront vocation à alimenter le Fonds pour l’innovation de rupture (10 milliards d’euros) lancé en début d’année.

Bruno Le Maire a expliqué l’incertitude du calendrier par la volonté du gouvernement d’aller “jusqu’au bout du dialogue et de la concertation”.

Il a assuré que la temporisation apparente de l’exécutif n’était pas “liée” à la grève à Air France, notamment, bien qu’il soit manifestement animé du souci de ne pas attiser un front social déjà éruptif avec par ailleurs le mouvement de grève à la SNCF.

“Il y a dans l’idée de céder des actifs de l’Etat dans Aéroports de Paris une vraie vision de ce que doit être l’Etat dans l’économie”, a justifié Bruno Le Maire. Il a jugé implicitement dommageable de “bloquer neuf milliards d’euros - c’est à peu près le montant de la participation de l’Etat dans ADP - pour environ 180 millions de dividendes alors que ces neuf milliards d’euros pourraient être utilisés de manière beaucoup plus efficace”.
“Je souhaite qu’il y ait une cession d’actifs de l’Etat dans Aéroports de Paris”, a-t-il réaffirmé.
Pour La Française des jeux, qui détient le monopole des jeux de loterie et à gratter et dont l’Etat possède 72%, “l’Etat peut être beaucoup plus efficace en régulant l’activité plutôt qu’en étant présent au capital”, a poursuivi le ministre.
“Que l’Etat s’occupe des jeux de hasard, ça ne me paraît pas son rôle. Qu’il s’occupe des boutiques ou des grands hôtels à Roissy-Charles-de-Gaulle ou à Orly, ça ne me paraît pas son rôle”, a-t-il martelé.
“Je préfère que l’Etat régule le trafic, régule les trafics, plutôt qu’il immobilise neuf milliards dans l’entreprise.”
Bruno Le Maire a précisé qu’une décision sur d’éventuelles privatisations serait “arrêtée dans les prochains jours”.
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