La France coloniale montre encore une fois qu’elle n’a pas de parole, qu’elle n’est pas digne de confiance. Son Assemblée nationale vient de voter le reniement de l’engagement pris en 1988 par les « accords de Nouméa » que « seules les personnes inscrites sur les listes électorales avant la date de signature des accords de Nouméa en 1998 et leurs descendants pouvaient voter au référendum d’autodétermination ». En effet la nouvelle « loi sur le dégel du corps électoral » accorde « le droit de vote pour le référendum d’autodétermination aux colons européens non nés sur le territoire kanak ». Le communiste Bertolt Brecht disait : « Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple et le remplacer ». C’est ce que nous avons appelé un génocide par substitution que l’impérialisme colonial français poursuit aussi en Martinique, Guadeloupe et Guyane.
L’annexion coloniale française avait dès 1853 pris la forme d’une colonisation de peuplement dont l’objectif incessant et permanent est la minorisation dans leur propre pays, à défaut de la disparition ou quasi-disparition génocidaire à la manière étatsunienne des Amérindiens, des Kanaks. Ainsi de 100.000 habitants en 1800, la population autochtone est réduite un siècle plus tard à 40.000, puis en 1920 à 27.000 conséquence de la « pacification » par les massacres de masse et une prime à chaque soldats français ramenant des paires d’oreilles puis une tête de Kanak. Le nazisme colonial par l’obtention lors du génocide « en 1917... la prime était de 20 F pour un prisonnier et de 25 F pour un mélanésien mort! ».
La révolte en 1988 s’était conclue par le massacre de la grotte d’Ouvéa se soldant par la mort de 19 militants kanaks et de deux militaires français. Comme les vrais « pères des indépendances africaines », les leaders Kanaks indépendantistes assassinés par l’ordre colonial sont Jean-Marie Tjibaou et Eloi Machoro.
Comme l’écrit mon camarade Algérien Saïd Bouamama « Alors que la Kanaky est inscrite par l’Organisation des Nations-Unies sur la liste des territoires à décoloniser depuis 1946 et que la France est annuellement épinglée pour son refus de respecter le droit à l’autodétermination du peuple kanak, l’État français tente par cette nouvelle manœuvre coloniale d’enterrer définitivement la perspective d’une Kanaky indépendante ».
Voilà pourquoi le sang coule à nouveau en Kanaky avec l’envoi de renforts militaires, des forces spéciales du GIGN ou du RAID qui répriment sauvagement la révolte populaire indépendantiste.
L’occident impérialiste hégémonique unipolaire séculaire barbare est en déclin face à l’exigence souverainiste des puissances émergentes porteuses d’un monde multipolaire (BRICS). En décadence, l'occident et la France impérialiste de plus en plus fascisants refusent par les guerres d’agressions, les sanctions et la répression coloniale le droit à l’indépendance des peuples, et nations. Cette fascisation est illustrée par la nature intrinsèquement répressive de la « démocratie » bourgeoise devenue à l’époque le capitalisme à son stade suprême l’impérialisme comme le dit Lénine à l’intérieur avec les mains et les yeux arrachés des Gilets Jaunes, les 49/3 soumettant le pouvoir Législatif au pouvoir Exécutif, les traitements inhumains fait au sans papiers, les interdictions et judiciarisation de la solidarité avec la Palestine génocidée, etc. Elle est illustrée aussi par la complicité totale des USA/OTAN/UE avec le fascisme colonial sioniste israélien qui commet depuis 1948 des crimes contre l'humanité et des épurations ethniques et religieuses en Palestine et aujourd'hui un génocide à Gaza.
L’impérialisme français s’entête vainement à maintenir coûte que coûte ses dernières colonies dont la Kanaky dans la prison coloniale pour continuer :
- à piller le nickel dont 10 % de la superficie du territoire en contient, soit 20 % des réserves mondiales prouvées, voire 40 % des réserves estimées pour les plus optimistes et qui produit 7.5 millions de tonnes de minerai brut extraites chaque année et 45 000 tonnes de ferro-nickel transformées, 9 % de la production de la planète, soit le 5e rang mondial ;
- à posséder la zone économique exclusive qui fait que d’une superficie de dix-huit mille cinq cents kilomètres carrés, la Kanaky dispose d’une zone maritime d’ un million sept cent quarante milles kilomètre carré.
- à s’accaparer du sous-sol de cette zone décrite comme un sous-sol marin recelant des métaux rares, de cobalt et de manganèse, d’hydrocarbures ;
- à maintenir une présence géostratégique contributive de l’impérialisme français à la stratégie d’encerclement de la Chine communiste populaire par les USA/OTAN.
Cette nouvelle révolte populaire indépendantiste en Kanaky est annonciatrice du début de la fin de ce qui reste encore de l’empire colonial français en attendant que s’y mettent les Antilles et Mayotte qui doit retourner dans la patrie comorienne.
L’Afrique passée du colonialisme au néo-colonialisme prend aussi le chemin de la fin de la françafrique.
La solidarité anti-coloniale et anti-néocoloniale des peuples opprimés d’Afrique, des océans pacifique et atlantique est une exigence stratégique qui doit rencontrer la solidarité des internationalistes de France, d’Europe et des USA.
La Chine communiste populaire, la Corée du nord, le Vietnam, Cuba, l’Algérie, la Namibie, le Zimbabwe, l’Angola/Mozambique/Guinée-Cap-Vert/ l’Afrique du Sud ont vaincu, Palestine vivra
09/06/24
Diagne Fodé Roland