«On n’a pas fini de trembler pour la démocratie»: la presse internationale accueille dimanche avec soulagement la victoire annoncée de Joe Biden à la présidentielle américaine, tout en s’inquiétant de la tâche écrasante qui l’attend. Elle pointe en parallèle la «sortie sans dignité» de Donald Trump.
«Une nouvelle aube pour l’Amérique», affirme le journal britannique «The Independent», soulignant la réussite de la colistière de Joe Biden, Kamala Harris, première femme à accéder à la vice-présidence. «Joe l’endormi réveille l’Amérique», raille le «Sunday Times» en référence au surnom péjoratif dont, le président américain sortant Donald Trump affublait son rival démocrate pendant la campagne. Le «Sunday Telegraph» reprend pour sa part directement les mots de Joe Biden: «Il est temps que l’Amérique guérisse».
«Quelle libération, quel soulagement: les voix sont comptées, les jours de Donald Trump aussi. Joe Biden hérite d’une charge lourde comme aucun autre de ses prédécesseurs: il doit unir l’Amérique», note également le quotidien allemand de gauche «Süddeutsche Zeitung».
Une charge lourde
«Au cours de ses presque cinq décennies de vie publique, peu de gens pensaient que Joe Biden pouvait y arriver. Ses trois tentatives de conquérir la Maison-Blanche ont été largement jugées peu crédibles», souligne la chaîne de télévision publique australienne ABC. «Mais Joe Biden a toujours semblé avoir foi en lui-même. Et maintenant il est le nouveau président des États-Unis», conclut ABC.
La tâche qui attend le ticket démocrate s’annonce néanmoins écrasante, note l’hebdomadaire allemand «Die Zeit» dans un éditorial. «Joe Biden va devoir trouver rapidement des réponses aux menaces qui planent sur l’économie et au danger aigu de la pandémie. Qu’il puisse, à lui seul, réconcilier le pays est improbable. Que Donald Trump accepte la défaite est impensable. On n’a pas encore fini de trembler pour la démocratie», prévient-il.
Le plus grand quotidien suédois «Dagens Nyheter» (libéral) estime lui aussi que la victoire de Joe Biden est «douce-amère». Joe «Biden va avoir du mal à guérir l’Amérique» et sa promesse de ramener le pays à la normalité s’annonce comme une «mission impossible».
Reste que le candidat a réussi à reconquérir les électeurs populaires de la «ceinture de la rouille» dans le Nord-Est américain, qui avaient auparavant voté pour Donald Trump, et a aidé le parti démocrate à en conquérir de nouveaux dans le sud-ouest, ce qui «pourrait modifier la géographie électorale des États-Unis dans un avenir prévisible», souligne-t-il encore.
Plafond de verre
Le journal conservateur «Svenska Dagbladet» relève également que «l’élection est terminée mais [que] le conflit perdure». «La moitié du pays, du moins la moitié de ceux qui ont voté, pourrait avoir un sentiment durable que quelque chose ne va pas après des mois de batailles et d’appels à remettre en cause l’élection; que le système électoral est truqué et qu’on ne peut pas s’y fier; que ça ne sert à rien de voter; que la démocratie américaine ne marche pas de toute façon; que la seule personne en qui ils peuvent avoir confiance est le type qui dit qu’on lui a volé l’élection».
«Biden affronte la tâche monumentale de rebâtir la confiance sur la scène mondiale», souligne le Japan Times.
De nombreux médias reviennent par ailleurs sur le parcours exceptionnel de Kamala Harris, qui pour le journal australien «Sydney Morning Herald» a «mis en miettes le plafond de verre». Elle «incarne le multiculturalisme qui définit l’Amérique mais est largement absent des centres de pouvoir de Washington».
«Son identité noire lui a permis de parler de façon personnelle au cours d’une année de remise en question de la brutalité policière et du racisme systémique. En tant que femme jamais élue au plus haut poste d’un gouvernement américain, elle donne de l’espoir aux femmes qui ont été abattues par la défaite d’Hillary Clinton il y a quatre ans», conclut le quotidien.
Trump «sans dignité»
Kamala Harris est «une femme forte, symbole du renouveau et redoutée par Trump», renchérit le journal espagnol de centre-droit «El Mundo». Le tabloïd allemand «Bild», tout en saluant la victoire de Joe Biden, choisit aussi de souligner la «sortie sans dignité» de Donald Trump, qui refuse de reconnaître sa défaite et promet de continuer à se battre.
Le quotidien australien «Daily Telegraph», propriété du magnat Rupert Murdoch, relève aussi qu’il «ne va tout simplement pas accepter l’humiliation d’être apparemment battu par un rival qu’il percevait comme faiblard et à peine digne d’être combattu».
«Il a préparé le terrain pendant des mois à des réclamations de fraude électorale et il ne va pas renoncer à cette stratégie maintenant, souligne-t-il. «Dites-le assez souvent, pense-t-il et les gens vont y croire. Mais quid des tribunaux?»
Le journal brésilien «Folha de Sao Paulo» note que la défaite de Trump constitue une «punition pour les attaques à l’encontre de la civilisation» et met en garde contre la «leçon» que cela représente pour son homologue brésilien Jair Bolsonaro.
Le journal français «L’Est Républicain» voit également dans les fractures américaines «un reflet grossissant de nos propres failles». «Les fractures américaines ressemblent à celles que l’on a eues, en France, tout le loisir d’ausculter durant la crise des Gilets jaunes. Si l’exemple américain peut nous servir, tâchons exceptionnellement de ne pas l’imiter»,
En Grande-Bretagne, le quotidien régional «Ayrshire Daily News», implanté dans une région qui accueille l’un des nombreux clubs de golf de Donald Trump, choisit pour sa part une approche purement locale de l’information: «Le propriétaire du club de golf de South Ayrshire perd l’élection 2020», titre-t-il. (ATS/NXP)
«Une nouvelle aube pour l’Amérique», affirme le journal britannique «The Independent», soulignant la réussite de la colistière de Joe Biden, Kamala Harris, première femme à accéder à la vice-présidence. «Joe l’endormi réveille l’Amérique», raille le «Sunday Times» en référence au surnom péjoratif dont, le président américain sortant Donald Trump affublait son rival démocrate pendant la campagne. Le «Sunday Telegraph» reprend pour sa part directement les mots de Joe Biden: «Il est temps que l’Amérique guérisse».
«Quelle libération, quel soulagement: les voix sont comptées, les jours de Donald Trump aussi. Joe Biden hérite d’une charge lourde comme aucun autre de ses prédécesseurs: il doit unir l’Amérique», note également le quotidien allemand de gauche «Süddeutsche Zeitung».
Une charge lourde
«Au cours de ses presque cinq décennies de vie publique, peu de gens pensaient que Joe Biden pouvait y arriver. Ses trois tentatives de conquérir la Maison-Blanche ont été largement jugées peu crédibles», souligne la chaîne de télévision publique australienne ABC. «Mais Joe Biden a toujours semblé avoir foi en lui-même. Et maintenant il est le nouveau président des États-Unis», conclut ABC.
La tâche qui attend le ticket démocrate s’annonce néanmoins écrasante, note l’hebdomadaire allemand «Die Zeit» dans un éditorial. «Joe Biden va devoir trouver rapidement des réponses aux menaces qui planent sur l’économie et au danger aigu de la pandémie. Qu’il puisse, à lui seul, réconcilier le pays est improbable. Que Donald Trump accepte la défaite est impensable. On n’a pas encore fini de trembler pour la démocratie», prévient-il.
Le plus grand quotidien suédois «Dagens Nyheter» (libéral) estime lui aussi que la victoire de Joe Biden est «douce-amère». Joe «Biden va avoir du mal à guérir l’Amérique» et sa promesse de ramener le pays à la normalité s’annonce comme une «mission impossible».
Reste que le candidat a réussi à reconquérir les électeurs populaires de la «ceinture de la rouille» dans le Nord-Est américain, qui avaient auparavant voté pour Donald Trump, et a aidé le parti démocrate à en conquérir de nouveaux dans le sud-ouest, ce qui «pourrait modifier la géographie électorale des États-Unis dans un avenir prévisible», souligne-t-il encore.
Plafond de verre
Le journal conservateur «Svenska Dagbladet» relève également que «l’élection est terminée mais [que] le conflit perdure». «La moitié du pays, du moins la moitié de ceux qui ont voté, pourrait avoir un sentiment durable que quelque chose ne va pas après des mois de batailles et d’appels à remettre en cause l’élection; que le système électoral est truqué et qu’on ne peut pas s’y fier; que ça ne sert à rien de voter; que la démocratie américaine ne marche pas de toute façon; que la seule personne en qui ils peuvent avoir confiance est le type qui dit qu’on lui a volé l’élection».
«Biden affronte la tâche monumentale de rebâtir la confiance sur la scène mondiale», souligne le Japan Times.
De nombreux médias reviennent par ailleurs sur le parcours exceptionnel de Kamala Harris, qui pour le journal australien «Sydney Morning Herald» a «mis en miettes le plafond de verre». Elle «incarne le multiculturalisme qui définit l’Amérique mais est largement absent des centres de pouvoir de Washington».
«Son identité noire lui a permis de parler de façon personnelle au cours d’une année de remise en question de la brutalité policière et du racisme systémique. En tant que femme jamais élue au plus haut poste d’un gouvernement américain, elle donne de l’espoir aux femmes qui ont été abattues par la défaite d’Hillary Clinton il y a quatre ans», conclut le quotidien.
Trump «sans dignité»
Kamala Harris est «une femme forte, symbole du renouveau et redoutée par Trump», renchérit le journal espagnol de centre-droit «El Mundo». Le tabloïd allemand «Bild», tout en saluant la victoire de Joe Biden, choisit aussi de souligner la «sortie sans dignité» de Donald Trump, qui refuse de reconnaître sa défaite et promet de continuer à se battre.
Le quotidien australien «Daily Telegraph», propriété du magnat Rupert Murdoch, relève aussi qu’il «ne va tout simplement pas accepter l’humiliation d’être apparemment battu par un rival qu’il percevait comme faiblard et à peine digne d’être combattu».
«Il a préparé le terrain pendant des mois à des réclamations de fraude électorale et il ne va pas renoncer à cette stratégie maintenant, souligne-t-il. «Dites-le assez souvent, pense-t-il et les gens vont y croire. Mais quid des tribunaux?»
Le journal brésilien «Folha de Sao Paulo» note que la défaite de Trump constitue une «punition pour les attaques à l’encontre de la civilisation» et met en garde contre la «leçon» que cela représente pour son homologue brésilien Jair Bolsonaro.
Le journal français «L’Est Républicain» voit également dans les fractures américaines «un reflet grossissant de nos propres failles». «Les fractures américaines ressemblent à celles que l’on a eues, en France, tout le loisir d’ausculter durant la crise des Gilets jaunes. Si l’exemple américain peut nous servir, tâchons exceptionnellement de ne pas l’imiter»,
En Grande-Bretagne, le quotidien régional «Ayrshire Daily News», implanté dans une région qui accueille l’un des nombreux clubs de golf de Donald Trump, choisit pour sa part une approche purement locale de l’information: «Le propriétaire du club de golf de South Ayrshire perd l’élection 2020», titre-t-il. (ATS/NXP)