La remise d'un ex-chef de milice centrafricain à la CPI renforce "la cause de la justice"

Samedi 17 Novembre 2018

La Haye - Le transfèrement d'un ex-chef de milice centrafricain à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye renforce "la cause de la justice" dans ce pays ravagé par des violences meurtrières depuis 2012, a déclaré samedi le procureur de la Cour.

"La remise aujourd'hui (samedi) de ce suspect fait avancer la cause de la justice en République centrafricaine", a estimé dans un communiqué Mme Fatou Bensouda, qui "se félicite" du transfèrement d'Alfred Yekatom.

Député centrafricain et ex-chef de milices antibalaka, autoproclamées d'autodéfense, M. Yekatom a été remis à la CPI "pour sa responsabilité pénale présumée de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité" commis entre décembre 2013 et août 2014, selon la Cour.

C'est le premier transfèrement vers la CPI depuis l'ouverture de l'enquête sur la Centrafrique en septembre 2014 sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité qui y auraient été commis à partir de 2012.

"Le peuple centrafricain a subi et a enduré des crimes atroces dans l'un des violents conflits de ce siècle", a dénoncé le procureur. 

"Je prends cet engagement devant le peuple centrafricain: mon Bureau poursuivra sa quête de vérité et de justice en vertu du Statut de Rome", traité fondateur de la CPI, a affirmé Mme Bensouda. 

"Nous sommes fermement résolus à poursuivre nos enquêtes sur les actes de toutes les parties impliquées."

L'avion de M. Yekatom, ancien caporal-chef de l'armée centrafricaine, a quitté Bangui en début d'après-midi, selon une source gouvernementale. 

Son audience de comparution aura lieu "dans les meilleurs délais" après son arrivée à La Haye, a précisé la Cour.

Depuis 2012 et le début de l'offensive qui a abouti à la prise de Bangui par l'ex-coalition de la Séléka, la Centrafrique est le théâtre de violences meurtrières quotidiennes qui ont forcé un quart des 4,5 millions d'habitants à fuir leur domicile.

Une mission onusienne de maintien de la paix, la Minusca, est déployée depuis 2014 et, prenant la suite d'une intervention militaire française, tente de préserver les civils des violences.
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