« La situation actuelle est une résultante des atteintes aux libertés »

Vendredi 10 Février 2017

Par Guy Marius Sagna (Coordonnateur du Collectif ‘’Non aux APE’’)
«L’état des libertés et de la démocratie au Sénégal sous le Président Macky Sall est une radicalisation dans la continuité de la démocratie semi coloniale. Nous constatons que la période actuelle est caractérisée par l’interdiction du rassemblement de la Coalition Samm Li Nu Bokk devant le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
 
Avant cela, il y a l’interdiction d’un rassemblement de soutien à Ousmane Sonko devant le ministère de la Fonction publique, l’interdiction d’une Assemblée générale du syndicat des impôts et domaines à la Chambre de commerce de Dakar, l’interdiction d’un rassemblement des organisations des droits de l’homme sur la situation carcérale. Mais aussi, les sabotages de la marche des médecins généralistes en spécialisation et du rassemblement contre les APE et le CFA…
 
Durant l’année 2016, c’est 12 membres de la Coalition Non aux APE qui ont été arrêtés. Comment ne pas aussi noter la tendance à la criminalisation des luttes sociales comme à Diokoul où, ce 25 janvier 2017, cinq membres du Collectif des agriculteurs ont été condamnés à 6 mois avec sursis et 250.000 frs CFA d’amende pour avoir fait face à un accaparement de terres, et des résistances politiques comme dans les affaires Barthélémy Dias et Bamba Fall ?
 
L’Exécutif, le législatif et le judiciaire ne font qu’un dans la mission qui consiste à pérenniser ce système oppresseur. La liberté et la démocratie au Sénégal, c’est la liberté et la démocratie pour le capital étranger de faire du business dans les meilleures conditions avec le Doing business, pour les marchandises de l’Union européenne de circuler sans droits de douane avec les APE, pour n’importe qui de venir s’accaparer des terres des paysans, pour les investisseurs ‘’Etats-uniens’’ avec le MCA, pour les bases militaires étrangères, pour les sommes détournées et le profit réalisés et rendus convertibles de manière illimitée par le CFA.
 
Le risque est de dire que le sous-développement ou si vous voulez la situation actuelle du Sénégal est une résultante de ces atteintes aux libertés démocratiques. Alors que c’est parce que nous sommes dans un système néo colonial qui profite à l’impérialisme et aux élites locales qui luis sont inféodées que la démocratie et les libertés ne peuvent être que néo coloniales. C’est dire que démocratie et liberté pour l’impérialisme et ses collabos, et négation de celles-ci pour celles et ceux qui lui sont opposés.
 
Dans le cadre du système semi colonial, le peuple du Sénégal devra continuer à se battre contre ces atteintes aux libertés. Cette bataille n’est jamais, une fois pour toute, gagnée. Nous avons besoin d’un mouvement social fort et bien organisé pour faire face à ces atteintes aux libertés et arracher des acquis. Celles et ceux qui se battent contre ce régime liberticide, devraient rejoindre le mouvement social contre le néo colonialisme qui instaure cette démocratie semi coloniale qui seule permet dans les meilleures conditions une perpétuation des politiques du FMI et de la Banque Mondiale, des dominations de l’impérialisme et de ses politiques anti nationales, du franc CFA…qui enfantent la misère de notre population.
 
Enfin, les patriotes, les révolutionnaires doivent poursuivre inlassablement leurs efforts pour la conquête du pouvoir afin de réaliser la liberté et la démocratie pour la majorité du peuple et contre les oppresseurs.»
 
 
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