La tension monte à Ziguinchor, un policier fauché par un char du GMI, début de manifestations à Dakar

Lundi 15 Mai 2023

 
A Ziguinchor, capitale de la grande région du Sud dont Ousmane Sonko est le maire, la tension est vive depuis dimanche entre les partisans de l’opposant candidat à l’élection présidentielle de février 2024 et les forces de l’ordre. Plusieurs centaines de jeunes ont accouru de toutes parts pour dresser un cordon de sécurité autour de son domicile. Les assauts ou tentatives d’assauts de la police semblent avoir été repoussés par les soutiens du chef du parti Pastef-Les patriotes. Le ministère de l’Intérieur a reconnu la mort du policier Hassime Diédhiou fauché par un char du Groupement mobile d’intervention (GMI) qui faisait marche arrière sous la pression des jeunes. Plusieurs manifestants ont été blessés, certains gravement, pris en charge par leurs camarades.
 
Des images vues sur les réseaux sociaux montrent une voiture de police voulant disperser les manifestants mais contrainte de reculer avant de quitter les lieux. Sur l’une d’elles, on voit un policier au sol, mal en pointant, titubant après s’être levé avec difficulté, mais non violenté par les jeunes qui l’entouraient. Selon diverses informations, les gendarmes ont pris le relais en investissant le quartier. En attendant peut-être de donner l’assaut contre les militants qui montent la garde devant le domicile de l’opposant.
 
A Dakar, des manifestations sont signalées en début d’après-midi. Selon le site Seneweb.com, la maison d’Aliou Sall située à Guédiawaye a été attaquée. Ce jeune frère du président Macky Sall est l’ancien maire de cette ville populaire de la banlieue dakaroise. Des heurts et des images de pneus brûlés lâchant des nuages de fumée sont rapportés de Yarakh, des Hlm, Castors, etc.
 
Auparavant, c’est le domicile du ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, qui semble avoir échappé à une attaque. Mais un véhicule hors d’usage stationné devant la maison sise à Liberté 6 Extension a été incendié.
 
Ces événements surviennent à la veille de la comparution éventuelle d’Ousmane Sonko au procès de « Sweet Beauté » devant une chambre criminelle suite aux accusations de « viols » et « menaces de morts » proférées par une employée de ce salon de massage en février 2021. Une première arrestation du chef du parti Pastef-Les patriotes avait généré de violents affrontements qui avaient fait une quinzaine de morts en mars 2021. Ousmane Sonko avait été libéré sous la pression des manifestants mais l’instruction du dossier s’était poursuivi jusqu’à son bouclage par le juge Oumar Maham Diallo. Ce dernier est accusé par Ousmane Sonko d’avoir rejeté systématiquement tous les éléments du dossier qui attesteraient de son innocence : le certificat médical du gynécologue de l’Hôpital général Idrissa Pouye, le rapport de la gendarmerie qui a mené l’enquête, les dépositions des témoins, des audios viraux au centre desquels la plaignante, etc.
 
Dans sa dernière adresse aux médias, Ousmane Sonko avait déclaré ne plus devoir répondre aux convocations de la justice si ses droits ne sont pas respectés et s’il n’a pas de garanties concernant sa sécurité, en référence aux turbulences vécues sur le chemin du tribunal lors de son procès dans l’affaire du Prodac. (IMPACT.SN)
 
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