L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, attendu le 17 juin à Abidjan après dix ans d’absence, n’est animé d’aucun esprit de revanche et vient au contraire œuvrer à la politique de « réconciliation nationale », assurent ses proches.
Le retour tant attendu par ses partisans de l’ancien président depuis son acquittement définitif, fin mars, de crimes contre l’humanité par la justice internationale, a été annoncé lundi soir par Assoa Adou, secrétaire général de son parti, le Front populaire ivoirien (FPI).
Une date de retour qui n’avait été ni confirmée ni démentie mardi par le gouvernement et le parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Une source proche de la présidence s’est, elle, contentée de dire que « le dossier est suivi » par les services du premier ministre Patrick Achi.
De source gouvernementale, on affirme que « les aspects politiques d’ensemble et d’éventuels obstacles politiques et juridiques » ont été levés, mais que « l’aspect pratique et opérationnel du retour de Laurent Gbagbo est désormais du ressort des ministères de l’Intérieur et de la Réconciliation nationale ».
Avant d’annoncer la date d’arrivée à Abidjan de Laurent Gbagbo, lors d’une cérémonie organisée pour célébrer ses 76 ans, Assoa Adou a assuré que ce retour ouvrait « une phase importante pour l’avenir de la Côte d’Ivoire, la phase de la réconciliation, de la paix, de la reconstruction de notre pays ».
Aucune volonté de revanche, donc, selon ses proches, de la part de M. Gbagbo, arrêté le 11 avril 2011 à Abidjan après avoir contesté la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010 : son refus d’admettre sa défaite avait alors provoqué une grave crise postélectorale ayant fait quelque 3000 morts.
C’est pour ces violences que M. Gbagbo avait d’abord été détenu dans le nord de la Côte d’Ivoire, puis transféré fin 2011 à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, qui l’a finalement définitivement acquitté de crimes contre l’humanité le 31 mars, à l’issue d’une longue procédure. Il vit depuis à Bruxelles.
« Accueil triomphal »
Une association des victimes des violences de 2010-2011 s’inquiète du retour de l’ex-président qu’elle qualifie « de criminel qui doit être livré à la justice ».
Laurent Gbagbo reste sous le coup d’une condamnation en Côte d’Ivoire à 20 ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) commis à cette époque.
Pour le Collectif des victimes de Côte d’Ivoire (CVCI), cette peine doit être exécutée.
En annonçant début avril qu’il était libre de rentrer quand il le souhaitait en Côte d’Ivoire, le président Ouattara n’a pas mentionné cette condamnation, mais Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a laissé entendre qu’elle serait levée.
Les modalités de l’accueil de Laurent Gbagbo restent floues : si ses partisans veulent lui réserver « un accueil triomphal », le pouvoir préférerait plus de discrétion afin d’éviter les débordements que pourrait occasionner un rassemblement de dizaines de milliers de personnes dans les rues d’Abidjan.
Justin Katinan Koné, porte-parole de Laurent Gbagbo, a indiqué à l’AFP que ce retour étant « le signe de départ de la réconciliation », il ne devait pas être « terni » par des considérations liées à son accueil par ses partisans.
Accusé de vouloir minimiser l’impact de ce retour, le parti au pouvoir s’en est défendu. « C’est le président qui a annoncé le retour de Laurent Gbagbo. Comment voulez-vous que ce soit le RHDP qui rame à contre-courant de son président ? Simplement nous voulons que tout se passe dans l’apaisement », a déclaré Adama Bictogo, directeur exécutif du RHDP.
Cet apaisement est perceptible depuis plusieurs mois, après les dernières violences liées à la présidentielle d’octobre 2020.
Alassane Ouattara a été réélu pour un troisième mandat controversé au cours d’une présidentielle boycottée par l’opposition qui jugeait ce nouveau mandat inconstitutionnel. Le scrutin a donné lieu à une crise électorale qui a fait une centaine de morts et un demi-millier de blessés entre août et novembre.
Mais après ces violences, les gestes de décrispation, au nom de la « réconciliation nationale », se sont multipliés avec la libération de prisonniers arrêtés pendant cette dernière crise électorale et le retour d’exil de partisans de Laurent Gbagbo.
Et contrairement aux scrutins précédents, les dernières législatives, en mars, se sont déroulées dans le calme et les grands partis d’opposition y ont participé, en particulier le FPI de M. Gbagbo, qui boycottait toutes les élections depuis 10 ans. (AFP)
Le retour tant attendu par ses partisans de l’ancien président depuis son acquittement définitif, fin mars, de crimes contre l’humanité par la justice internationale, a été annoncé lundi soir par Assoa Adou, secrétaire général de son parti, le Front populaire ivoirien (FPI).
Une date de retour qui n’avait été ni confirmée ni démentie mardi par le gouvernement et le parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Une source proche de la présidence s’est, elle, contentée de dire que « le dossier est suivi » par les services du premier ministre Patrick Achi.
De source gouvernementale, on affirme que « les aspects politiques d’ensemble et d’éventuels obstacles politiques et juridiques » ont été levés, mais que « l’aspect pratique et opérationnel du retour de Laurent Gbagbo est désormais du ressort des ministères de l’Intérieur et de la Réconciliation nationale ».
Avant d’annoncer la date d’arrivée à Abidjan de Laurent Gbagbo, lors d’une cérémonie organisée pour célébrer ses 76 ans, Assoa Adou a assuré que ce retour ouvrait « une phase importante pour l’avenir de la Côte d’Ivoire, la phase de la réconciliation, de la paix, de la reconstruction de notre pays ».
Aucune volonté de revanche, donc, selon ses proches, de la part de M. Gbagbo, arrêté le 11 avril 2011 à Abidjan après avoir contesté la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010 : son refus d’admettre sa défaite avait alors provoqué une grave crise postélectorale ayant fait quelque 3000 morts.
C’est pour ces violences que M. Gbagbo avait d’abord été détenu dans le nord de la Côte d’Ivoire, puis transféré fin 2011 à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, qui l’a finalement définitivement acquitté de crimes contre l’humanité le 31 mars, à l’issue d’une longue procédure. Il vit depuis à Bruxelles.
« Accueil triomphal »
Une association des victimes des violences de 2010-2011 s’inquiète du retour de l’ex-président qu’elle qualifie « de criminel qui doit être livré à la justice ».
Laurent Gbagbo reste sous le coup d’une condamnation en Côte d’Ivoire à 20 ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) commis à cette époque.
Pour le Collectif des victimes de Côte d’Ivoire (CVCI), cette peine doit être exécutée.
En annonçant début avril qu’il était libre de rentrer quand il le souhaitait en Côte d’Ivoire, le président Ouattara n’a pas mentionné cette condamnation, mais Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a laissé entendre qu’elle serait levée.
Les modalités de l’accueil de Laurent Gbagbo restent floues : si ses partisans veulent lui réserver « un accueil triomphal », le pouvoir préférerait plus de discrétion afin d’éviter les débordements que pourrait occasionner un rassemblement de dizaines de milliers de personnes dans les rues d’Abidjan.
Justin Katinan Koné, porte-parole de Laurent Gbagbo, a indiqué à l’AFP que ce retour étant « le signe de départ de la réconciliation », il ne devait pas être « terni » par des considérations liées à son accueil par ses partisans.
Accusé de vouloir minimiser l’impact de ce retour, le parti au pouvoir s’en est défendu. « C’est le président qui a annoncé le retour de Laurent Gbagbo. Comment voulez-vous que ce soit le RHDP qui rame à contre-courant de son président ? Simplement nous voulons que tout se passe dans l’apaisement », a déclaré Adama Bictogo, directeur exécutif du RHDP.
Cet apaisement est perceptible depuis plusieurs mois, après les dernières violences liées à la présidentielle d’octobre 2020.
Alassane Ouattara a été réélu pour un troisième mandat controversé au cours d’une présidentielle boycottée par l’opposition qui jugeait ce nouveau mandat inconstitutionnel. Le scrutin a donné lieu à une crise électorale qui a fait une centaine de morts et un demi-millier de blessés entre août et novembre.
Mais après ces violences, les gestes de décrispation, au nom de la « réconciliation nationale », se sont multipliés avec la libération de prisonniers arrêtés pendant cette dernière crise électorale et le retour d’exil de partisans de Laurent Gbagbo.
Et contrairement aux scrutins précédents, les dernières législatives, en mars, se sont déroulées dans le calme et les grands partis d’opposition y ont participé, en particulier le FPI de M. Gbagbo, qui boycottait toutes les élections depuis 10 ans. (AFP)