Le Brexit n’aura pas d’impact sur l’échange de renseignements (responsable européen)

Samedi 25 Janvier 2020

 
Le Brexit n’aura pas d’effets négatifs sur la coopération entre les services de renseignement en Europe, a affirmé Gilles de Kerchove, coordinateur de l’UE pour la lutte contre le terrorisme dans un entretien à l’AFP.
 
« L’échange d’informations n’est pas impacté », a assuré M. de Kerchove en marge d’une réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE vendredi à Zagreb.
 
La collaboration entre les services a déjà lieu « hors du cadre institutionnel de l’Union » et des États non membres de l’UE, la Norvège et la Suisse, y participent, a-t-il expliqué.
Le Royaume-Uni sera lui aussi représenté dans ce cadre après son départ de l’UE le 31 janvier.
 
Selon M. De Kerchove, la question est plutôt de savoir si et sous quelle forme Londres continuera à avoir accès aux bases de données policières de l’UE, comme le Système d’information Schengen (SIS) après le Brexit.
 
Ces dernières années, la base de données Schengen est en effet devenu un instrument important pour traquer les jihadistes entrant en Europe en provenance de Syrie et d’Irak.
 
Le Belge n’a pas pu dire dans quelle mesure l’UE pourrait continuer à coopérer avec le Royaume-Unis dans ce domaine. Mais « il est impossible à un non-Etat membre d’avoir le degré d’intimité d’un Etat membre », a-t-il prévenu.
 
La question devra être résolue au cours des discussions entre Londres et Bruxelles sur leur future relation, qui devraient débuter fin février.
 
M. de Kerchove a souligné que l’UE travaillait depuis longtemps en étroite collaboration avec les États-Unis en matière policière et qu’« il serait absurde que notre voisin très proche géographiquement se retrouve dans une situation inférieure à celle des Américains, surtout dans la lutte contre le terrorisme ».
 
Le coordinateur de l’UE contre le terrorisme a par ailleurs exprimé son inquiétude quant à la situation en Syrie et en Irak.
 
Les récents développements sur le terrain pourraient conduire le groupe État islamique (EI) dans la région à se « reconstituer » après la défaite de son califat, a-t-il prévenu.
 
Un retrait des troupes américaines « affaiblirait certainement la capacité de l’armée irakienne à lutter contre ce qui reste de Daech », a-t-il déclaré.
 
Le sort des 5.500 combattants de l’EI venus d’Europe n’a pas été suffisamment clarifié, a estimé M. de Kerchove. Selon lui, « une bonne partie » est déjà rentrée, environ 600 sont dans les prisons de la région et au moins « un quart » d’entre eux sont morts.
 
Mais le nombre de morts est probablement plus élevé, car de nombreux jihadistes, qu’il qualifie de « fantômes », ont vraisemblablement été tués dans les violentes batailles pour leur califat sans que les autorités n’en aient reçu la confirmation.
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