PALAISEAU, Essonne (Reuters) - Jean-Yves Le Drian a évoqué lundi un risque d'éparpillement des djihadistes vers l'Egypte et la Tunisie une fois qu'ils auront été chassés de leurs bastions libyens et appelé à une coordination régionale face à cette menace.
"Il nous faut commencer à appréhender sérieusement la question de l'éparpillement des terroristes", a dit le ministre français de la Défense lors de l'université de la Défense à l'école Polytechnique à Palaiseau (Essonne).
"Ils ne disparaissent pas et donc il y a là un nouveau risque qui apparaît" et seule une bonne coopération entre l'ensemble des pays voisins peut permettre d'y faire face, a-t-il ajouté.
Les milices libyennes favorables au gouvernement d'union nationale ont assuré samedi avoir repris leur progression à Syrte, où les djihadistes de l'Etat islamique (EI) ne tiennent plus que quelques positions. Ces groupes, qui bénéficient d'un soutien aérien américain, disent être désormais sur le point de libérer la ville, dont l'EI s'est emparée en février 2015.
"Je trouve dommage - peut être qu'il y a des raisons politiques qui l'empêchent -, que l'ensemble des pays voisins de la Libye ne se soient pas réunis ensemble, y compris nous puisque nous sommes voisins, pour réfléchir à la question de l'éparpillement des terroristes une fois leurs places fortes prises", a dit Jean-Yves Le Drian. "Ce qui va être le cas demain, et qui indirectement va présenter de nouveaux risques, et pour la Tunisie et pour l'Egypte", a-t-il ajouté.
URGENCE
Présent à ses côtés, le ministre tunisien de la Défense, Farhat Horchani, a jugé urgent la mise en place d'une coordination régionale. "Nous avons un nombre important de combattants étrangers qui reviennent soit de Syrte, soit de Libye", a-t-il souligné.
"Je constate qu'il n'y a aucune stratégie, il n'y a pas de coopération entre les Etats", a-t-il ajouté. "Il est urgent de se réunir, de coopérer, de voir comment on peut traiter ces forces au niveau sécuritaire, militaire ou autre."
"On ne peut pas se contenter de réunions semestrielles, ou annuelles", a-t-il poursuivi. "Nous avons une tâche immense, la lutte va être longue, le terrorisme ne sera pas vaincu de sitôt."
La France, qui alerte depuis près de deux ans sur la situation en Libye, a confirmé pour la première fois en juillet la présence de ses forces spéciales dans le pays après la mort de trois de ses agents. Paris avait reconnu en novembre avoir mené des vols de reconnaissance au-dessus de Syrte à partir du porte-avions Charles de Gaulle en Méditerranée.
La situation politique est toujours dans l'impasse dans le pays, où le gouvernement d'union nationale, mis en place sous l'égide de l'Onu et reconnu par la communauté internationale, est contesté par le parlement de Tobrouk, dans l'Est. "On ne pourra sortir de l'imbroglio libyen que si les Libyens eux-mêmes assurent leur propre cohérence politique et leur propre cohérence militaire pour éviter que des milices qui agissent ensemble à un moment donné n'agissent les unes contre les autres à un autre moment", a estimé Jean-Yves Le Drian.
"La France plaide pour que le gouvernement d'union nationale qui est en œuvre puisse se solidifier et être l'élément de l'organisation inclusive militaire sur ce territoire", a-t-il ajouté. "Sinon, ça ne marchera pas, on peut faire tous les discours, mettre tous les (opération européenne antipasseurs-NDLR) Sofia, ça n'aboutira pas".
"Il nous faut commencer à appréhender sérieusement la question de l'éparpillement des terroristes", a dit le ministre français de la Défense lors de l'université de la Défense à l'école Polytechnique à Palaiseau (Essonne).
"Ils ne disparaissent pas et donc il y a là un nouveau risque qui apparaît" et seule une bonne coopération entre l'ensemble des pays voisins peut permettre d'y faire face, a-t-il ajouté.
Les milices libyennes favorables au gouvernement d'union nationale ont assuré samedi avoir repris leur progression à Syrte, où les djihadistes de l'Etat islamique (EI) ne tiennent plus que quelques positions. Ces groupes, qui bénéficient d'un soutien aérien américain, disent être désormais sur le point de libérer la ville, dont l'EI s'est emparée en février 2015.
"Je trouve dommage - peut être qu'il y a des raisons politiques qui l'empêchent -, que l'ensemble des pays voisins de la Libye ne se soient pas réunis ensemble, y compris nous puisque nous sommes voisins, pour réfléchir à la question de l'éparpillement des terroristes une fois leurs places fortes prises", a dit Jean-Yves Le Drian. "Ce qui va être le cas demain, et qui indirectement va présenter de nouveaux risques, et pour la Tunisie et pour l'Egypte", a-t-il ajouté.
URGENCE
Présent à ses côtés, le ministre tunisien de la Défense, Farhat Horchani, a jugé urgent la mise en place d'une coordination régionale. "Nous avons un nombre important de combattants étrangers qui reviennent soit de Syrte, soit de Libye", a-t-il souligné.
"Je constate qu'il n'y a aucune stratégie, il n'y a pas de coopération entre les Etats", a-t-il ajouté. "Il est urgent de se réunir, de coopérer, de voir comment on peut traiter ces forces au niveau sécuritaire, militaire ou autre."
"On ne peut pas se contenter de réunions semestrielles, ou annuelles", a-t-il poursuivi. "Nous avons une tâche immense, la lutte va être longue, le terrorisme ne sera pas vaincu de sitôt."
La France, qui alerte depuis près de deux ans sur la situation en Libye, a confirmé pour la première fois en juillet la présence de ses forces spéciales dans le pays après la mort de trois de ses agents. Paris avait reconnu en novembre avoir mené des vols de reconnaissance au-dessus de Syrte à partir du porte-avions Charles de Gaulle en Méditerranée.
La situation politique est toujours dans l'impasse dans le pays, où le gouvernement d'union nationale, mis en place sous l'égide de l'Onu et reconnu par la communauté internationale, est contesté par le parlement de Tobrouk, dans l'Est. "On ne pourra sortir de l'imbroglio libyen que si les Libyens eux-mêmes assurent leur propre cohérence politique et leur propre cohérence militaire pour éviter que des milices qui agissent ensemble à un moment donné n'agissent les unes contre les autres à un autre moment", a estimé Jean-Yves Le Drian.
"La France plaide pour que le gouvernement d'union nationale qui est en œuvre puisse se solidifier et être l'élément de l'organisation inclusive militaire sur ce territoire", a-t-il ajouté. "Sinon, ça ne marchera pas, on peut faire tous les discours, mettre tous les (opération européenne antipasseurs-NDLR) Sofia, ça n'aboutira pas".