Le Kremlin dément s'immiscer dans la campagne de Macron

Mardi 14 Février 2017

MOSCOU/PARIS (Reuters) - Le Kremlin a déclaré mardi que les accusations de piratage et d'ingérence russe dans la campagne de l'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron, candidat à l'élection présidentielle d'avril-mai en France, étaient "absurdes".
La Russie n'a pas l'intention de s'immiscer dans des processus électoraux à l'étranger, a dit le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, à la presse lors d'une conférence téléphonique.
"Qu'il y ait une campagne hystérique anti-Poutine dans certains pays à l'étranger est en revanche un fait évident", a-t-il ajouté.
L'équipe d'Emmanuel Macron dit avoir essuyé des milliers de cyberattaques depuis l'entrée en campagne du candidat du mouvement "En marche!" et a exhorté l'Etat à prendre des mesures face au risque d'ingérence étrangère dans l'élection présidentielle en France .
La Russie a déjà été accusée d'être derrière les piratages informatiques qui ont visé le Parti démocrate et sa candidate Hillary Clinton, battue par le républicain Donald Trump dans la course à la Maison blanche.
Dans une tribune publiée dans Le Monde mardi, le secrétaire général du mouvement "En Marche!" appelle à ne pas "laisser la Russie déstabiliser la présidentielle en France".
"Le site internet du mouvement En marche ! et ses infrastructures font l’objet de plusieurs milliers d’attaques mensuelles sous diverses formes", écrit Richard Ferrand.
"L’objectif est de pénétrer dans nos bases de données et nos boîtes mail afin de les pirater. Si ces attaques réussissaient, l’animation de la campagne d’En marche ! deviendrait extrêmement difficile, sinon impossible", poursuit-il.
"Ces attaques proviennent principalement d’Ukraine, pour près de la moitié d’entre elles", ajoute-t-il. "Ce qu’indique de manière certaine la nature de ces attaques, c’est qu’elles sont organisées et coordonnées par un groupe structuré, et non par des hackers solitaires."
En France, si le risque de cyberattaques susceptibles de perturber ou d'influencer le processus démocratique est pris au sérieux, les autorités refusent jusqu'à présent, contrairement à Washington ou Berlin, de pointer du doigt Moscou.
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