Le SPD pose ses conditions pour rester dans la coalition allemande

Lundi 27 Mai 2019

BERLIN (Reuters) - Le Parti social-démocrate allemand (SPD) est en plein désarroi après sa déroute dimanche lors des élections au Parlement européen mais aussi lors du scrutin régional à Brême, qui pourrait l'inciter à mettre fin à la coalition gouvernementale avec les conservateurs.
 
Battu à Brême par l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel pour la première fois depuis 73 ans, le SPD a aussi perdu 11 points sur la scène européenne (15,8%) et s'est vu largement distancé par les Verts.
 
Ces revers électoraux ont réveillé la contestation de l'aile gauche du parti social-démocrate, qui jugeait déjà suicidaire de s'allier pour la seconde fois aux conservateurs dans une "grande coalition", la première expérience leur ayant déjà coûté cher dans les urnes lors des législatives de 2017.
 
Plusieurs responsables du SPD, dont son numéro deux Ralf Stegner et le dirigeant de sa branche jeunesse Kevin Kühnert, appellent dans une tribune publiée lundi le parti à clarifier sa position.
 
"Nous devons avoir le courage de changer d'orientation quand c'est nécessaire. Pour notre action au sein de la coalition, cela signifie un SPD sans peur", écrivent-ils.
 
Les auteurs ne réclament pas explicitement le départ de la coalition gouvernementale mais ils soulignent que celle-ci ne peut pas continuer si les sociaux-démocrates n'ont pas leur mot à dire sur ses grandes orientations, des retraites à la lutte contre le changement climatique, en passant par l'immigration et la taxation des multinationales.
 
La dirigeante du SPD, Andrea Nahles, a déclaré dimanche devant ses troupes qu'elle souhaitait rester au gouvernement, mais qu'elle allait exiger des concessions en matière de politique sociale.
 
Le SPD, a-t-elle dit, fera un bilan à la fin de l'année. D'ici là, trois autres scrutins régionaux auront eu lieu, tous trois dans des Länder d'ex-Allemagne de l'Est où le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) fait ses meilleurs scores.
 
Cette situation pourrait précipiter le départ d'Angela Merkel, dont le mandat expire en septembre 2021, et son remplacement par la nouvelle dirigeante de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer.
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