Le chef de la diplomatie iranienne espère une normalisation avec l’Arabie saoudite

Vendredi 13 Janvier 2023

Le ministre iranien des Affaires étrangères a exprimé l’espoir d’une normalisation prochaine des relations de son pays avec l’Arabie saoudite, lors d’une visite à Beyrouth au cours de laquelle il a rencontré le chef du puissant Hezbollah pro-iranien.
 
Lors d’une conférence de presse, Hussein Amir-Abdollahian a également salué le rapprochement en cours entre la Turquie et la Syrie, où il est attendu samedi selon le quotidien progouvernemental syrien Al-Watan.
 
Un dialogue entre l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite avait été amorcé à Bagdad, mais la dernière réunion remonte à avril 2022. Le ministre iranien a brièvement rencontré son homologue saoudien en marge d’une réunion régionale en Jordanie en décembre dernier.
 
« Nous accueillons favorablement un retour à des relations normales avec l’Arabie saoudite, qui aboutirait à une réouverture des bureaux de représentation ou des ambassades à Téhéran et Riyad, dans le cadre du dialogue entre les deux pays qui doit se poursuivre », a déclaré M. Abdollahian.
 
Ses déclarations interviennent alors que l’Iran, secoué par une vague de manifestations, accuse ses « ennemis » menés par les États-Unis, d’attiser les protestations.
 
En novembre, Téhéran avait appelé Riyad à changer son comportement « inamical » et menacé les voisins de l’Iran, dont l’Arabie saoudite, de représailles contre toute tentative de déstabilisation du pays.
 
Les deux poids lourds de la région ont rompu leurs liens depuis 2016 et soutiennent des parties rivales dans plusieurs conflits dans la région, notamment au Yémen. L’Iran a une influence prépondérante en Irak et au Liban et soutient militairement et politiquement le régime en Syrie.
 
« Menaces » israéliennes
 
Concernant ce pays, M. Abdollahian s’est déclaré « heureux du dialogue en cours entre la Syrie et la Turquie » qui devrait « avoir des répercussions positives dans l’intérêt des deux pays ».
 
Après une rupture de plus d’une décennie en raison du soulèvement en Syrie, où la Turquie soutient les rebelles combattant le régime, les ministres de la Défense des deux pays se sont rencontrés en décembre dernier et ceux des Affaires étrangères doivent se retrouver prochainement à Moscou.
 
Le ministre iranien a par ailleurs rencontré le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui apparait rarement en public, avec lequel il a évoqué la formation d’un nouveau gouvernement en Israël, le plus à droite dans l’histoire de ce pays dont le Hezbollah est l’ennemi juré.
 
Les deux hommes ont évoqué « les menaces découlant de la formation du gouvernement des extrémistes et des corrompus » en Israël, selon un communiqué du Hezbollah.  
 
Le ministre s’est également entretenu avec des responsables libanais dont le premier ministre Najib Mikati.
 
Il a renouvelé la proposition de l’Iran de fournir du fioul au Liban, ou bien de « réhabiliter les centrales électriques » vétustes « ou d’en construire de nouvelles », malgré les sanctions imposées à Téhéran.
 
Mais le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bouhabib a évoqué au cours de la conférence de presse des « pressions extérieures et d’obstacles » qui pourraient entraver l’offre iranienne, dans une allusion aux États-Unis. (AFP)
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