C'est l'information la plus cocasse de ce début d'année. Une étude réalisée par deux biologistes, un Américain et un Britannique, conclut que certains sons perçus lors des mystérieuses attaques "acoustiques", dont des diplomates américains auraient été victimes de la fin 2016 à l'été 2017 à Cuba, proviendraient en fait des chants d'un grillon répandu dans la zone des Caraïbes.
L'enquête a été rendue publique mais pas encore officialisée par une publication dans une revue scientifique. Etonnante mais néanmoins sérieuse, elle pourrait perturber encore un peu plus le toujours si délicat jeu diplomatique américano-cubain.
Les autorités de La Havane, le ministère des Affaires étrangères en tête, se sont d'ailleurs emparé sans tarder de cette révélation, allant jusqu'à parler de "manipulation" de la part des Etats-Unis qui, au plus fort des incidents, avaient suspendu leurs relations consulaires avec Cuba, retiré presque la moitié du personnel de leur ambassade dans la capitale cubaine, et expulsé une quinzaine de diplomates cubains du territoire américain. En tout, 24 membres de la représentation américaine avaient été pris de migraines et de nausées, et auraient subi de légères lésions cérébrales.
Le grillon "à queue courte" de De Geer est-il le coupable ?
Les Américains avaient alors affirmé que les attaques étaient menées grâce à des appareils sonores très perfectionnés. Pourtant, si l'on en croit les chercheurs Alexander Stubbs, docteur de l'université de Berkeley, en Californie, et Fernando Montealegre-Zapata, chercheur en biologie sensorielle à l'université de Lincoln, en Grande-Bretagne, "les sons mystérieux à Cuba ne sont pas physiquement dangereux et ne constituent pas une attaque acoustique".
Les biologistes ont analysé un enregistrement du fameux bourdonnement qui avait été réalisé à l'époque par un employé du gouvernement américain puis envoyé à l'US Navy. Pour cela, ils l'ont comparé à une base de données conservée par l'université de Floride. Conclusion : le son correspond à celui d'un chant de grillon, mais pas n'importe lequel, un insecte de De Geer dit "à queue courte"; le rythme des battements d'ailes de ce grillon caribéen est l'un les plus rapides et bruyants de l'espèce.
La "pluie jaune" en Asie du Sud-Est : de l'excrément d'abeille !
Toute cette histoire peut paraître hallucinante mais après tout, on peut se souvenir d'un autre mystère, beaucoup plus ancien, celui de la "pluie jaune" qui date de l'époque de la Guerre froide. En 1981, les Etats-Unis avaient accusé l'Union soviétique de lancer des attaques chimiques en Asie du Sud-Est. Des scientifiques avaient finalement conclu que cette "pluie jaune" était provoquée par des excréments d'abeilles. Mais oui ! (Euronews)