Entouré de ses deux assesseurs, le président du tribunal d’appel chargé d’examiner les recours du député et maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall a vécu ce mercredi une journée noire dans la salle 4 du Palais de justice Lat Dior. Demba Kandji, après avoir rejeté la demande de libération d’office de Sall et ses compagnons introduite par les avocats de ces derniers, s’est attaqué à l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao.
«La cour de justice de la Cedeao n’est pas une Cour suprême fédérale au-dessus des juridictions nationale et ses décisions n’ont pas d’impact sur les décisions des tribunaux des Etats membres», s’est écrié Kandji. D’ailleurs, a-t-il ajouté, «je ne veux plus entendre parler de l’arrêt de la Cedeao.» Et pour que nul n’en ignore, cette dernière salve pour lui-même:
«L’arrêt de la Cedeao, je n’en parle pas», et pour les avocats lorsque Me François Sarr a pris la parole pour expliciter le sens de leurs interventions. «Nous en tirerons les conséquences…», promet le coordonateur du pool d’avocats.
Harcelé malgré tout par ses contradicteurs, le juge Kandji ne cède rien et s’emmure dans sa logique. J’ai suffisamment d’éléments d’appréciation avec moi» pour conduire ce procès en appel, rétorque-t-il. «Je viens de vider un arrêt conformément aux lois en vigueur dans ce pays… Me Sarr, la cour refuse de continuer le débat. Rien ne me fera revenir (à l’arrêt de la Cedeao) et j’insiste là-dessus. Maintenant, je vous attends sur un autre terrain.»
Puis s’adressant au parquet il dit : «monsieur le procureur général, je crois que vous avez un mot à dire.» Assis en compagnie de son adjoint, Lansana Diabé Siby lui retourne la parole, énigmatique : «Vous avez dit votre droit, ce qui n’est pas LE droit. Vous avez la présidence (ou direction) de la séance. A vous…»
De retour devant le micro, Me François Sarr, calme comme toujours, interpelle Kandji: «Vous êtes saisi en appel du jugement du 30 mars 2018… Nous voulons que vous répondiez sur les exceptions qui vous ont été soumises…»
A ce moment, le président du tribunal entreprit de faire la police des lieux, sous les huées de plus en plus forts et persistants d’une bonne partie de la salle. «Je rappelle au public que sa présence est souhaitée mais pas obligatoire… » Intenable, les partisans de Khalifa Sall accentuent le défi en redoublant de hargne vocale contre le maître de céans. «Doo Yallah…wouhhhhhhh» (ndlr : tu n’es pas Dieu…). Excédé, le juge menace encore. «Si vous persistez, je vous évacue. «wouhhhhhhhhhhhh». Un homme ose : «corrompu…»
Après une suspension de séance d’environ une demi-heure, Me Ndèye Fatou Touré accuse le président du tribunal de violer le droit du public et le droit de «notre client à être jugé publiquement», mettant en exergue des jurisprudences de la Cour européenne des droits de l’homme et les conventions internationales.
«Les règles qui gouvernent la publicité de ce procès, c’est moi qui les fixe», lui répond Kandji.
Une autre suspension de séance interviendra aux environs de 13heures 06 après une prise de parole incendiaire de Me Ousseynou Fall contre «les brebis galeuses» qui peuplent la magistrature sénégalaise. Nous y reviendrons.
«La cour de justice de la Cedeao n’est pas une Cour suprême fédérale au-dessus des juridictions nationale et ses décisions n’ont pas d’impact sur les décisions des tribunaux des Etats membres», s’est écrié Kandji. D’ailleurs, a-t-il ajouté, «je ne veux plus entendre parler de l’arrêt de la Cedeao.» Et pour que nul n’en ignore, cette dernière salve pour lui-même:
«L’arrêt de la Cedeao, je n’en parle pas», et pour les avocats lorsque Me François Sarr a pris la parole pour expliciter le sens de leurs interventions. «Nous en tirerons les conséquences…», promet le coordonateur du pool d’avocats.
Harcelé malgré tout par ses contradicteurs, le juge Kandji ne cède rien et s’emmure dans sa logique. J’ai suffisamment d’éléments d’appréciation avec moi» pour conduire ce procès en appel, rétorque-t-il. «Je viens de vider un arrêt conformément aux lois en vigueur dans ce pays… Me Sarr, la cour refuse de continuer le débat. Rien ne me fera revenir (à l’arrêt de la Cedeao) et j’insiste là-dessus. Maintenant, je vous attends sur un autre terrain.»
Puis s’adressant au parquet il dit : «monsieur le procureur général, je crois que vous avez un mot à dire.» Assis en compagnie de son adjoint, Lansana Diabé Siby lui retourne la parole, énigmatique : «Vous avez dit votre droit, ce qui n’est pas LE droit. Vous avez la présidence (ou direction) de la séance. A vous…»
De retour devant le micro, Me François Sarr, calme comme toujours, interpelle Kandji: «Vous êtes saisi en appel du jugement du 30 mars 2018… Nous voulons que vous répondiez sur les exceptions qui vous ont été soumises…»
A ce moment, le président du tribunal entreprit de faire la police des lieux, sous les huées de plus en plus forts et persistants d’une bonne partie de la salle. «Je rappelle au public que sa présence est souhaitée mais pas obligatoire… » Intenable, les partisans de Khalifa Sall accentuent le défi en redoublant de hargne vocale contre le maître de céans. «Doo Yallah…wouhhhhhhh» (ndlr : tu n’es pas Dieu…). Excédé, le juge menace encore. «Si vous persistez, je vous évacue. «wouhhhhhhhhhhhh». Un homme ose : «corrompu…»
Après une suspension de séance d’environ une demi-heure, Me Ndèye Fatou Touré accuse le président du tribunal de violer le droit du public et le droit de «notre client à être jugé publiquement», mettant en exergue des jurisprudences de la Cour européenne des droits de l’homme et les conventions internationales.
«Les règles qui gouvernent la publicité de ce procès, c’est moi qui les fixe», lui répond Kandji.
Une autre suspension de séance interviendra aux environs de 13heures 06 après une prise de parole incendiaire de Me Ousseynou Fall contre «les brebis galeuses» qui peuplent la magistrature sénégalaise. Nous y reviendrons.