Le pétrole, en petite hausse, peine à anticiper l'issue de l'affaire Khashoggi

Lundi 22 Octobre 2018

New York - Les cours du pétrole ont fini en petite hausse lundi alors que le marché tentait de prédire les potentiels effets sur l'or noir des tensions entre Washington et Ryad nées du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a clôturé à 79,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 5 cents par rapport à la clôture de vendredi.
 
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de novembre, dont c'est le dernier jour de cotation, a pris également 5 cents à 69,17 dollars.

Les tensions entre l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial d'or noir et les États-Unis, également géant de la production mais surtout premier consommateur de brut, sont montées d'un cran ce week-end.

"Il y a eu manifestement tromperie et mensonges", a déclaré samedi Donald Trump à propos de la disparition du journaliste Jamal Khashoggi, dans un entretien au Washington Post, journal auquel ce saoudien collaborait.

Jared Kushner, gendre et conseiller de Donald Trump, a pour sa part déclaré lundi avoir recommandé au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS), accusé d'être lié à cette disparition, d'être "transparent" sur la mort de M. Khashoggi.

"Les craintes que l'Arabie saoudite ne se serve du pétrole comme d'une arme pour riposter ont été un peu apaisées par le ministre de l'Énergie", a cependant noté Joshua Mahony, analyste chez IG.

L'Arabie saoudite n'a "aucune intention" de mettre en place un embargo sur le pétrole comme en 1973, a déclaré lundi le ministre de l'Énergie saoudien.

"Cet incident passera", a déclaré Khaled al-Faleh dans une interview accordée à l'agence de presse officielle russe Tass: "L'Arabie saoudite est un pays tout à fait responsable. Pendant des décennies, nous avons utilisé notre politique pétrolière comme un outil économique responsable et l'avons isolée de la politique."

"Les risques potentiels (sur l'offre de brut) sont à aller chercher ailleurs", ont estimé les analystes de Commerzbank, notamment "dans le déclin de la production vénézuélienne et dans le retour des sanctions américaines contre l'Iran dans deux semaines", d'après eux.

Malgré le meurtre de M. Khashoggi et les perturbations diverses dans les Etats pétroliers, "le cours du pétrole s'est inscrit en baisse la semaine dernière avec une quatrième semaine consécutive de hausse des réserves aux Etats-Unis", ont noté les analystes de Société Générale.

"Pour connaître la direction des prix à court terme, il vaut mieux à nouveau garder un oeil sur le niveau des stocks américains mercredi. Les conditions météorologiques récentes sont capables de générer des mouvements brutaux sur le niveau des réserves ainsi que la production", ont affirmé les analystes de Schneider Electric.
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