Le pétrole repart en hausse après un rapport de l'Opep

Mardi 15 Mai 2018

New York (awp/afp) - Les cours du pétrole sont repartis en hausse lundi après la publication du rapport mensuel de l'Opep, dans un marché toujours focalisé sur les suites de l'annonce par les Etats-Unis de sa sortie de l'accord nucléaire iranien.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé à 78,23 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,11 dollar par rapport à la clôture de vendredi et à nouveau à un plus haut depuis la fin 2014.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de juin a pris 26 cents à 70,96 dollars.

Selon le rapport de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le cartel a une nouvelle fois pompé moins de brut que ne lui permet l'accord de limitation de la production conclu fin 2016 avec dix autres producteurs.

Affectée par de graves troubles politiques, la production vénézuélienne a reculé, tandis qu'elle a augmenté en Arabie saoudite, en Algérie, et en Iran.

"Grâce à la production vénézuélienne nous observons un niveau plutôt élevé de conformité à cet accord", a indiqué Bill O'Grady de Confluence Investment.

"On aurait pu penser qu'avec la forte hausse des cours, les tentations de tricher seraient grandes. Mais finalement ce n'est pas tellement le cas", a-t-il par ailleurs ajouté.

Côté demande, l'Opep a revu à la hausse de 25.000 barils par jour son estimation de la croissance pour cette année: la demande devrait atteindre 98,85 mbj, soit une hausse annuelle de 1,65 mbj.

Le rapport vient également nuancer les affirmations d'une potentielle hausse de la production de l'Opep pour combler le manque créé par une éventuelle baisse des exportations iraniennes.

"La réaction aux développements sur l'accord sur le nucléaire iranien a profité aux prix, mais les marchés n'y voient pas clair", ont commenté les analystes de JBC Energy.

Les Etats-Unis ont abandonné l'accord sur le nucléaire iranien et comptent imposer des sanctions strictes sur l'économie du troisième plus grand producteur de l'Opep.

Mais alors que la Chine, la Russie, et l'Union européenne ont dit vouloir continuer cet accord, les analystes peinent à estimer dans quelle mesure les exportations iraniennes souffriront.

Le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis Souhail al-Mazrouei, dont le pays assure la présidence tournante de l'Opep, estime que les Emirats, l'Arabie saoudite et le Koweït peuvent à eux trois compenser les sanctions américaines contre l'Iran, a-t-il affirmé dimanche, rapporte l'agence Bloomberg.

"Si l'Opep veut garantir la stabilité des prix, elle devrait commencer à indiquer sa volonté de mettre un terme à l'accord avant qu'il n'arrive à son terme fin 2018, et ce à sa prochaine réunion officielle au plus tard", ont estimé les analystes de Commerzbank.

L'Opep et ses dix partenaires, dont la Russie, se réuniront fin juin à Vienne.
 
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