Législatives: dernier jour de campagne, Macron promet des consignes de vote claires pour le second tour

Vendredi 28 Juin 2024

La campagne s'achève vendredi à minuit pour le premier tour des législatives où l'extrême droite est donnée grande favorite mais tout dépendra des reports de voix de l'entre-deux-tours, Emmanuel Macron promettant "la plus grande clarté" dans les consignes de vote en cas de duel entre le Rassemblement national et la gauche.

 

Tous les sondages donnent une avance très confortable au RN. Renforcé par la frange des Républicains alliés à Eric Ciotti, il est crédité de 36 à 37% des intentions de vote. La gauche reste distancée entre 28 et 29%, et la majorité sortante reléguée entre 20% et 21%.

 

Le Rassemblement national n'est cependant pas assuré de disposer d'une majorité absolue à l'issue du second tour, le 7 juillet. Tout dépendra du résultat dimanche soir et des reports de vote.

 

Jeudi soir, en marge d'un sommet européen à Bruxelles, Emmanuel Macron a promis "une grande clarté" dans les consignes de vote pour le second tour. Et, alors que l'exécutif avait donné l'impression ces derniers temps de mettre sur un pied d'égalité le RN et La France insoumise "et ceux qui les suivent", le chef de l'Etat a semblé nuancer cette position.

 

"J'ai eu l'occasion de dire qu'à l'extrême gauche des gens avaient tenu des propos sur l'antisémitisme ou la violence, sur l'antiparlementarisme que je désapprouvais, qui sortaient de l'arc républicain, mais je ne fais pas une confusion générale", a relevé le chef de l'Etat, dont la popularité est au plus bas (-6 points en juin selon le baromètre de confiance Toluna Harris Interactive).

 

"Vous ne pouvez pas refuser le désistement républicain qui vous a permis d'être élu pour vos 2 mandats. Vous courez délibérément le risque d'une majorité absolue au RN", lui a lancé la maire socialiste de Lille Martine Aubry sur X.

 

"Je veux évidemment éviter que les extrêmes, et notamment l'extrême droite, puissent gagner ces élections", a affirmé de son côté vendredi Gabriel Attal.

 

- "Arrogance du RN" -

 

M. Macron a aussi dénoncé l'"arrogance" du RN qui entend lui imposer une cohabitation dure en cas de victoire et s'est "déjà réparti" tous les postes du gouvernement .

 

Après avoir qualifié la fonction de chef des armées du président de la République de simple "titre honorifique", Marine Le Pen a réaffirmé vendredi sur Europe1/CNews qu'elle considérait l'envoi de troupes à l'étranger, et donc notamment en Ukraine, comme "une prérogative du Premier ministre".

 

Pour le même motif, elle a aussi indiqué que Jordan Bardella à Matignon s'opposerait à la reconduction de Thierry Breton comme commissaire européen, annoncée jeudi par Emmanuel Macron à ses partenaires.

 

Dimanche, une forte participation, qui pourrait être au plus haut depuis 25 ans, est attendue: près de deux électeurs sur trois prévoient d'aller voter, contre moins d'un sur deux aux législatives de 2022.

 

Avec une conséquence prévisible: "Il y aura certainement des élus dès le premier tour", à un niveau "qu'on n'avait pas connu depuis longtemps", prédit à l'AFP le directeur général délégué d'Ipsos Brice Teinturier. Leur nombre donnera une idée de l'ampleur de la vague bleu marine annoncée.

 

Mais il y aura aussi "énormément de triangulaires" ajoute le sondeur, qui anticipe "potentiellement 200, voire 240" circonscriptions dans ce cas de figure.

 

La question du "désistement républicain" face à l'extrême droite est donc au coeur des enjeux. Une option déjà défendue au sein du Nouveau Front populaire, où écologistes, socialistes et communistes ont fait savoir que leurs candidats arrivés en troisième position se retireraient.

 

- "Racisme décomplexé" -

 

Du côté de la majorité sortante, Gabriel Attal a continué de distribuer les coups jeudi soir lors d'un ultime débat tendu avec Jordan Bardella et Olivier Faure.

 

Le chef du gouvernement a particulièrement attaqué le président du RN, accusé de soutenir "une centaine de candidats" ayant tenu des propos "racistes, antisémites et homophobes". Son entourage a diffusé "une carte de la honte" où l'on retrouve les propos controversés de 112 candidats RN.

 

Parmi eux, le député sortant Roger Chudeau. L'élu du Loir-et-Cher a estimé qu'un membre du gouvernement ne pouvait pas être binational car cela posait un "problème de double loyauté", prenant l'exemple de l'ancienne ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem dont la nomination fut "une erreur". [AFP]

 
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