Les É.-U. rapatrient presque la totalité de leurs derniers soldats d’Ukraine

Samedi 12 Février 2022

Les États-Unis ont ordonné le retrait des 160 soldats américains qui entraînaient les forces ukrainiennes pour les « repositionner ailleurs en Europe », a annoncé samedi le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
 
Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a pris cette décision concernant ces soldats de la Garde nationale de Floride « par prudence, en gardant à l’esprit la sûreté et la sécurité des effectifs », selon le communiqué.
 
Washington avait affirmé vendredi qu’une invasion russe de l’Ukraine pouvait intervenir « à tout moment ».
 
« Ce repositionnement ne constitue pas un changement dans notre détermination à soutenir les forces ukrainiennes, mais offrira une certaine souplesse pour rassurer nos alliés et empêcher toute agression », a ajouté John Kirby.
 
Depuis 2015, des réservistes de la Garde nationale américaine effectuent des rotations pour former et entraîner l’armée ukrainienne, aux côtés de soldats d’autres pays de l’OTAN, notamment canadiens et allemands.
 
Plus tôt samedi, l’ambassade américaine à Kiev avait ordonné le retrait de son personnel non essentiel. Plusieurs pays européens ont également recommandé à leurs ressortissants de quitter l’Ukraine.
 
Le chef de la diplomatie Antony Blinken a affirmé que la voie diplomatique restait « ouverte » pour éviter un conflit mais nécessiterait une « désescalade » de la part de Moscou, lors d’un appel avec son homologue russe Sergueï Lavrov samedi.
 
Ce dernier a accusé les États-Unis de vouloir provoquer un conflit en Ukraine avec ses accusations d’une possible invasion russe imminente.
 
Le personnel quitte l'ambassade de Kiev
 
Les États-Unis ont ordonné samedi le retrait de la majorité du personnel de leur ambassade à Kiev, jugeant possible qu’une offensive russe contre l’Ukraine soit imminente.
 
Dans une journée riche en échanges diplomatiques, les ministres américain et russe de la Défense, Lloyd Austin et Sergueï Choïgou, ont « discuté du renforcement des forces russes en Crimée et autour de l’Ukraine », selon un bref compte-rendu publié par le Pentagone.
 
Signe de l’inquiétude croissante aux États-Unis, « le département d’État a ordonné le départ de la majorité de ses employés à l’ambassade de Kiev », selon une nouvelle notice d’informations aux voyageurs publiée sur l’internet.
 
L’ambassade maintiendra une petite présence consulaire à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine à environ 70 km de la frontière polonaise, pour gérer les problèmes urgents, précise le département d’État.
 
« La prudence nous impose d’être prêts pour le pire scénario », a commenté un haut responsable du département d’État sous le couvert de l’anonymat. « Malheureusement, il y a de plus en plus de signaux que nous allons dans cette direction. »
 
La Russie a massé depuis novembre plus de 100 000 soldats près de sa frontière avec l’Ukraine. Tout en niant vouloir attaquer l’Ukraine, elle a entamé jeudi de grandes manœuvres en Biélorussie et se prépare à des manœuvres en mer Noire, encerclant de fait le pays.
 
Dans ce contexte, « les ressortissants américains en Ukraine doivent être conscients du fait que le gouvernement ne sera pas en mesure de (les) évacuer » en cas d’offensive russe, laquelle peut « commencer à tout moment et sans avertissement », selon le site de l’ambassade à Kiev.
 
Vendredi, les États-unis avaient appelé leurs citoyens à quitter l’Ukraine au plus vite, un appel qui a été suivi par de nombreux autres pays, notamment le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Canada, ou encore l’Australie, le Japon et Israël.
 
L’Allemagne a relayé ce même message samedi à la mi-journée.
« Si vous vous trouvez actuellement en Ukraine, assurez-vous que votre présence est impérative. Si ce n’est pas le cas, quittez le pays à court terme », indique le ministère des Affaires étrangères allemand.
 
Selon le haut responsable du département d’État, « environ 2000 citoyens américains ont fait savoir ces derniers jours qu’ils étaient présents » en Ukraine, et une partie d’entre eux souhaite y rester.
 
« Ils ne devront pas s’attendre à ce que le gouvernement américain soit capable de les sauver s’ils se trouvent en danger dans une zone de guerre », a-t-il ajouté. « L’heure de partir est déjà révolue. » (AFP)
 
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