Les États-Unis bloquent l’appel à un cessez-le-feu humanitaire à Gaza

Vendredi 8 Décembre 2023

Le veto des Etats-Unis contre tout cessez-le-feu à Gaza, le 8 décembre 2023

Les États-Unis ont mis leur véto vendredi à une résolution du Conseil de sécurité appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza, assiégée et dévastée par la guerre qui fait rage entre l’armée israélienne et le Hamas, avant un vote extraordinaire du Conseil de sécurité.

 

Le projet de résolution qui a recueilli 13 voix en faveur, une contre (États-Unis) et une abstention (Royaume-Uni) avait été préparé par les Émirats arabes unis après l’invocation sans précédent par Antonio Guterres mercredi de l’article 99 de la Charte des Nations unies permettant au secrétaire général d’attirer l’attention du Conseil sur un dossier qui « pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales ».

 

Mais les Américains, alliés d’Israël, ont répété vendredi leur hostilité à un cessez-le-feu.

 

Le Hamas a lui aussi appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à mettre fin à la « guerre brutale » dans le territoire palestinien.

 

Le projet de résolution, soulignant la « situation catastrophique dans la bande de Gaza », exigeait « un cessez-le-feu humanitaire immédiat ». Le texte très court appelait également à la protection des civils, à la libération « immédiate et inconditionnelle » de tous les otages et à « assurer l’accès humanitaire ».

 

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a pour sa part affirmé que « les violences perpétrées par le Hamas ne peuvent en aucun cas justifier la punition collective du peuple palestinien ».

 

Mettant la pression sur les membres du Conseil, M. Guterres a vendredi matin justifié son invocation de l’article 99 en soulignant à nouveau le risque d’« effondrement total de l’ordre public » dans la bande de Gaza.

 

« Je condamne sans réserve » les attaques du Hamas du 7 octobre, mais « les violences perpétrées par le Hamas ne peuvent en aucun cas justifier la punition collective du peuple palestinien », a-t-il déclaré.

 

Le directeur de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a lui aussi appelé vendredi à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » et à mettre fin « à l’hécatombe des vies palestiniennes », tandis que les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays arabes ont réclamé la fin « immédiate » de la guerre.

 

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité a réussi à adopter une résolution qui appelait à des « pauses et couloirs humanitaires » à Gaza, mais pas à un « cessez-le-feu ».

 

L’inaction du Conseil de sécurité le rend « complice du massacre » dans la bande de Gaza, a affirmé vendredi Médecins sans frontières.

 

Selon l’ONU, plus de la moitié des habitations ont été détruites ou endommagées par la guerre dans le territoire, où 1,9 million de personnes, soit 85 % de la population, ont fui leur foyer.  

 

Les blessés continuent d’affluer dans les hôpitaux, parmi lesquels beaucoup d’enfants. [AFP]

 

 

 

 

 

 

 

 

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