Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a appelé le ministre du Cabinet de guerre israélien, Benny Gantz, à fixer un "calendrier précis" pour mettre fin à la guerre actuelle contre la bande de Gaza qui dure depuis 5 mois, selon une information du quotidien israélien Maariv.
Le quotidien a rapporté, mardi, les détails de la réunion entre les deux responsables, tenue à la Maison Blanche lundi soir, au cours de laquelle Sullivan a appelé Gantz à “fixer un calendrier précis pour mettre fin à la guerre à Gaza“.
De son côté, la Société de radiodiffusion publique israélienne (KAN) a indiqué que Gantz “a demandé aux officiels américains de faire pression sur l’Égypte et le Qatar pour que le Hamas accepte les conditions israéliennes dans les pourparlers actuels, pour parvenir à un accord d’échange de prisonniers (…) et à un cessez-le-feu prolongé à Gaza“.
La KAN (officielle) a noté que Gantz avait déclaré dans un message à l'adresse de hauts responsables américains, lors de la réunion à la Maison Blanche : "Vous devez intensifier la pression sur les médiateurs, l'Égypte et le Qatar, pour rendre le Hamas flexible. Vous avez la capacité de faire pression, et ils ont les outils“.
Gantz a entamé une visite officielle à Washington, dimanche, au moment où “l’administration américaine commence à perdre patience face au comportement du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, pendant la guerre“, selon le quotidien israélien Yedioth Ahronoth et à la suite “d'allégations selon lesquelles Netanyahu serait à la merci de ses deux partenaires au sein du gouvernement, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, et le ministre des Finances, Bezalel Smotrich“, rapporte la même source.
Gantz a également rencontré la vice-présidente américaine, Kamala Harris, lundi au soir, alors que des négociations sont menées dans la capitale égyptienne, Le Caire, pour parvenir à une trêve dans la bande de Gaza avec l'approche du mois de Ramadan, qui devrait commencer lundi prochain.
Des négociations ont lieu au Caire avec la participation de l’Égypte, des États-Unis, du Qatar et du Hamas, qui n’ont pour l’heure laissé filtrer aucune information et sans apporter de plus amples détails concernant les raisons de l’absence d'Israël à la table des négociations.
La Société de radiodiffusion publique israélienne a indiqué dimanche, citant un responsable israélien sous couvert de l'anonymat, que Tel Aviv exige que les participants aux pourparlers du Caire obtiennent la liste des otages israéliens encore vivants dans la bande de Gaza, afin de faire avancer l'accord.
Cette demande a été rejetée par le Cabinet de guerre israélien et déclenché un nouveau différend au sein du gouvernement Netanyahu quant au déroulement de la guerre et les négociations.
Une trêve avait prévalu entre le Hamas et Israël pendant une semaine, du 24 novembre au 1ᵉʳ décembre 2023, grâce à une médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis, au cours de laquelle un cessez-le-feu avait eu lieu, en plus d’un échange de prisonniers et d’une entrée d’aide humanitaire très limitée à Gaza.
Israël a lancé une offensive meurtrière contre la bande de Gaza à la suite d'une attaque du Hamas contre l'État hébreu, le 7 octobre 2023. Les bombardements israéliens qui ont suivi l’opération du mouvement de résistance palestinien ont tué au moins 30 631 personnes et en ont blessé 72 043, provoquant d’énormes destructions et une pénurie de produits de première nécessité.
Pour la première fois depuis sa création en 1948, Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies, à cause de ses opérations militaires à Gaza. Un arrêt rendu en janvier par la Cour a ordonné à Tel-Aviv de prévenir la réalisation d'actes susceptibles d'être considérés comme génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza. [AA]