Les Etats-Unis ont commencé dimanche à envoyer de l'aide militaire à Israël avec de nouvelles munitions, et à rapprocher leur groupe aéronaval en Méditerranée, marquant un soutien rapide à leur allié historique surpris par des attaques du Hamas palestinien.
Lors d'un appel avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dimanche, le président Joe Biden a annoncé qu'"une aide supplémentaire pour les forces armées israéliennes est désormais en route pour Israël, et que davantage va suivre dans les prochains jours," selon un communiqué de la Maison Blanche.
Le président américain a promis "le soutien total à son gouvernement et au peuple israélien à la suite d'un assaut épouvantable et sans précédent des terroristes du Hamas", a ajouté l'exécutif.
Le premier paquet d'aide militaire "va commencer à partir aujourd'hui et arrivera dans les prochains jours", a déclaré le ministre américain de la Défense Lloyd Austin dans un communiqué.
Il a ajouté avoir ordonné au groupe aéronaval du porte-avions USS Gerald Ford, le plus gros navire de guerre du monde, de faire route vers la Méditerranée orientale. Le groupe aéronaval se trouvait début octobre en mer Ionienne, au sud de l'Adriatique, selon la marine américaine.
L'Armée de l'air américaine a aussi renforcé le déploiement de ses avions de combat dans la région, a précisé Lloyd Austin.
Tout cela "renforce la posture du ministère américain de la Défense dans la région", a-t-il encore déclaré, ajoutant que "les Etats-Unis maintiennent leurs forces prêtes au niveau mondial pour renforcer la posture de dissuasion si nécessaire".
- Américains otages du Hamas -
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui a multiplié les interview dimanche, a fait part d'informations selon lesquelles des Américains seraient parmi les victimes des attaques. "Nous travaillons à vérifier cela", a-t-il dit.
L'ambassadeur israélien aux Etats-Unis Michael Herzog a de son côté indiqué que des citoyens américains se trouvaient parmi la centaine de personnes, civils et militaires, enlevées en Israël par des combattants du Hamas venus de la bande de Gaza.
Les contacts au plus haut niveau entre responsables américains et israéliens s'étaient multipliés après une offensive surprise lancée de la bande de Gaza par le mouvement islamiste palestinien.
Malgré l'unanimité des réactions politiques pour un soutien américain inconditionnel à Israël, la situation institutionnelle est compliquée pour l'exécutif, puisque l'une des deux chambres du Congrès est paralysée après la destitution de son chef républicain la semaine dernière.
A près d'un an de l'élection présidentielle américaine, Joe Biden est sous la pression de son opposition républicaine, qui accuse le démocrate de faiblesse dans sa défense d'Israël et dans sa politique envers l'Iran.
M. Blinken a rappelé dimanche sur CNN que le président Barack Obama avait signé en 2016 un accord avec Israël "pour fournir 3,8 milliards de dollars d'aide militaire par an".
"L'ensemble de l'exécutif (américain) s'est impliqué avec l'ensemble de la région, et au-delà, pour construire le soutien à Israël et pour s'assurer que chaque pays utilise tout les moyens qu'il a, toute l'influence qu'il a, pour un retrait du Hamas et s'assurer que le conflit n'éclate pas dans d'autres endroits", a-t-il expliqué sur la chaîne ABC.
Interrogé sur une possible intention du Hamas de déclencher les hostilités afin de torpiller les discussions -- soutenues par Washington -- visant à une normalisation diplomatique entre Israël et l'Arabie saoudite, le secrétaire d'Etat a répondu:
"Cela pourrait fait partie des motivations. Regardez, qui s'oppose à la normalisation? Le Hamas, le Hezbollah (chiite libanais), l'Iran. Donc ce ne serait pas une surprise".
Le bilan de la guerre entre le Hamas et Israël a grimpé dimanche à 370 morts dans la bande de Gaza et "plus de 600" en Israël, selon les derniers bilans des autorités, auxquels s'ajoutent des milliers de blessés. [AFP]