Le PM irakien
Rien ne semble pouvoir arrêter la contestation des Irakiens. Ils manifestent et bloquent de nouveau samedi des routes à Bagdad et dans le Sud, malgré l'intention du Premier ministre de démissionner et les centaines de morts dans les violences.
Adel Abdel Mahdi, qui dirige depuis un an le gouvernement d'un des pays les plus riches en pétrole du monde, mais aussi l'un des plus corrompus, doit encore transformer son annonce la veille en acte, mais pour la rue, sa démission ne suffira pas.
Depuis le début le 1er octobre de la contestation contre une classe politique jugée incompétente et corrompue et la déliquescence des services publics notamment, plus de 420 Irakiens en majorité des manifestants ont été tués et des milliers blessés dans les violences selon un bilan compilé de sources médicales et policières.
«On continue le mouvement, la démission d'Adel Abdel Mahdi n'est que la première étape, il faudra ensuite limoger et juger tous les corrompus», lance un protestataire à Diwaniya (sud).
«Chute du régime» réclamée
«On ne partira pas tant qu'on n'aura pas des emplois, de l'eau, de l'électricité», renchérit un autre à Bagdad où les heurts ont fait une dizaine de blessés. Il faudra aussi, ajoute un troisième, obtenir réparation pour le sang versé. «On pourrait aller à la guerre civile, les familles ne se tairont pas, les tribus non plus.»
A Nassiriya, ville d'origine du Premier ministre meurtrie par les violences, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour réclamer «la chute du régime». Une épaisse fumée noire s'élève au-dessus des ponts enjambant l'Euphrate dans la ville qui borde les ruines de l'antique Ur après que des manifestants ont brûlé des pneus. De nouveaux affrontements ont fait au moins 25 blessés, selon des médecins.
Manifestations dans le sud
Jeudi et vendredi, à Nassiriya et dans la ville sainte chiite de Najaf, également dans le Sud, 67 personnes ont été tuées par des tirs des forces de l'ordre et d'hommes en civils défendant selon des témoins le siège d'un parti. Les Irakiens ont également manifesté à Al-Hilla et Kout, dans le Sud.
A Najaf, où des manifestants ont incendié mercredi soir le consulat iranien déclenchant la nouvelle vague de répression, c'est l'après-midi en général que reprennent les manifestations.
Le mouvement de contestation a reçu vendredi un soutien de poids du grand ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, qui a appelé le Parlement à remplacer le gouvernement d'Adel Abdel Mahdi, un indépendant de 77 ans sans base partisane ni populaire.
Le Parlement se réunit dimanche
Alors qu'Adel Abdel Mahdi a convoqué un Conseil des ministres exceptionnel samedi, le Parlement doit tenir une séance dimanche, l'opposition à l'assemblée appelant à un vote de défiance et les paramilitaires pro-Iran, soutiens inconditionnels jusqu'ici du Premier ministre, promettant «le changement».
C'est après l'appel de l'ayatollah Sistani, figure tutélaire de la politique en Irak, pays à majorité chiite, qu'Adel Abdel Mahdi s'est dit prêt à quitter son poste. Pour éviter aussi que le Sud ne sombre dans le chaos, avec des combattants tribaux sortis en armes pour barrer la route aux renforts policiers.
A Bagdad, le Conseil suprême de la magistrature a annoncé que «les peines les plus sévères» seront appliquées à ceux qui ont tué ou blessé des manifestants, alors que le nom de son patron, Faëq Zeidan, circule dans les cercles politiques comme possible Premier ministre, parmi plusieurs autres.
Si depuis début octobre les autorités accusent des «tireurs non identifiés» de la mort de manifestants, à Nassiriya, elles ont limogé jeudi le commandant militaire tout juste nommé pour «restaurer l'ordre».
Dans l'autre ville sainte chiite du pays, Kerbala, manifestants et forces de sécurité se sont jetés des cocktails Molotov jusqu'aux premières heures du jour. (afp/nxp)
Adel Abdel Mahdi, qui dirige depuis un an le gouvernement d'un des pays les plus riches en pétrole du monde, mais aussi l'un des plus corrompus, doit encore transformer son annonce la veille en acte, mais pour la rue, sa démission ne suffira pas.
Depuis le début le 1er octobre de la contestation contre une classe politique jugée incompétente et corrompue et la déliquescence des services publics notamment, plus de 420 Irakiens en majorité des manifestants ont été tués et des milliers blessés dans les violences selon un bilan compilé de sources médicales et policières.
«On continue le mouvement, la démission d'Adel Abdel Mahdi n'est que la première étape, il faudra ensuite limoger et juger tous les corrompus», lance un protestataire à Diwaniya (sud).
«Chute du régime» réclamée
«On ne partira pas tant qu'on n'aura pas des emplois, de l'eau, de l'électricité», renchérit un autre à Bagdad où les heurts ont fait une dizaine de blessés. Il faudra aussi, ajoute un troisième, obtenir réparation pour le sang versé. «On pourrait aller à la guerre civile, les familles ne se tairont pas, les tribus non plus.»
A Nassiriya, ville d'origine du Premier ministre meurtrie par les violences, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour réclamer «la chute du régime». Une épaisse fumée noire s'élève au-dessus des ponts enjambant l'Euphrate dans la ville qui borde les ruines de l'antique Ur après que des manifestants ont brûlé des pneus. De nouveaux affrontements ont fait au moins 25 blessés, selon des médecins.
Manifestations dans le sud
Jeudi et vendredi, à Nassiriya et dans la ville sainte chiite de Najaf, également dans le Sud, 67 personnes ont été tuées par des tirs des forces de l'ordre et d'hommes en civils défendant selon des témoins le siège d'un parti. Les Irakiens ont également manifesté à Al-Hilla et Kout, dans le Sud.
A Najaf, où des manifestants ont incendié mercredi soir le consulat iranien déclenchant la nouvelle vague de répression, c'est l'après-midi en général que reprennent les manifestations.
Le mouvement de contestation a reçu vendredi un soutien de poids du grand ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, qui a appelé le Parlement à remplacer le gouvernement d'Adel Abdel Mahdi, un indépendant de 77 ans sans base partisane ni populaire.
Le Parlement se réunit dimanche
Alors qu'Adel Abdel Mahdi a convoqué un Conseil des ministres exceptionnel samedi, le Parlement doit tenir une séance dimanche, l'opposition à l'assemblée appelant à un vote de défiance et les paramilitaires pro-Iran, soutiens inconditionnels jusqu'ici du Premier ministre, promettant «le changement».
C'est après l'appel de l'ayatollah Sistani, figure tutélaire de la politique en Irak, pays à majorité chiite, qu'Adel Abdel Mahdi s'est dit prêt à quitter son poste. Pour éviter aussi que le Sud ne sombre dans le chaos, avec des combattants tribaux sortis en armes pour barrer la route aux renforts policiers.
A Bagdad, le Conseil suprême de la magistrature a annoncé que «les peines les plus sévères» seront appliquées à ceux qui ont tué ou blessé des manifestants, alors que le nom de son patron, Faëq Zeidan, circule dans les cercles politiques comme possible Premier ministre, parmi plusieurs autres.
Si depuis début octobre les autorités accusent des «tireurs non identifiés» de la mort de manifestants, à Nassiriya, elles ont limogé jeudi le commandant militaire tout juste nommé pour «restaurer l'ordre».
Dans l'autre ville sainte chiite du pays, Kerbala, manifestants et forces de sécurité se sont jetés des cocktails Molotov jusqu'aux premières heures du jour. (afp/nxp)