L'armée israélienne se bat lundi contre des combattants palestiniens infiltrés dans le sud du pays autour de la bande de Gaza, au troisième jour de l'offensive surprise et massive lancée par le Hamas, comparée par Israël au 11 septembre 2001.
Cherchant à reprendre la main après cette attaque sans précédent lancée - par terre, air, mer - samedi en plein Shabbat, le repos hebdomadaire juif, par le mouvement islamiste Hamas, les forces israéliennes ont indiqué avoir frappé dans la nuit "plus de 500 cibles des terroristes du Hamas et du Jihad islamique" sur la bande de Gaza.
La guerre a déjà fait plus de 1.100 morts des deux côtés.
Des dizaines de milliers de soldats israéliens sont déployés autour de la bande de Gaza, mince territoire côtier surpeuplé contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis 2007, alors que la presse israélienne évoque de plus en plus ouvertement la possibilité d'un assaut terrestre sur Gaza.
"Nous nous battons toujours, il y a sept ou huit endroits en terrain ouvert autour de (la bande de) Gaza où nous avons encore des guerriers en train de combattre des terroristes. Nous pensions qu'hier nous aurions le contrôle total de la situation. J'espère que ce sera le cas à la fin de la journée", a déclaré le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole militaire.
L'armée s'efforce aussi de sauver les Israéliens pris en otage par le Hamas, plus d'une centaine selon le gouvernement israélien, du jamais vu dans l'histoire du pays pris par surprise par cette offensive lancée samedi, "de loin le pire jour de l'histoire d'Israël", selon un porte-parole de l'armée israélienne.
"Ce qui s'est passé est sans précédent en Israël", a reconnu le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
Plus de 700 Israéliens ont été tués depuis en moins de trois jours et 2.150 ont été blessés, selon un nouveau bilan de l'armée publié lundi matin. Côté palestinien, 436 personnes ont été tuées, selon les autorités locales.
- Otages civils et militaires -
L'armée israélienne estime à un millier le nombre de combattants du Hamas ayant participé à "l'invasion d'Israël", a déclaré un porte-parole sur X (ex-Twitter).
"Des civils et des soldats sont aux mains de l'ennemi, c'est le temps de la guerre", a affirmé le général en chef de l'armée israélienne Herzi Halevi.
M. Netanyahu a mis en garde contre une guerre "longue et difficile", et appelé les habitants de certaines zones de Gaza à quitter le territoire. La guerre a fait plus de 123.000 déplacés dans la bande de Gaza, a annoncé lundi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).
Nombre de ressortissants d'autres pays, certains ayant aussi la nationalité israélienne, ont été tués dans l'offensive du Hamas, notamment 12 Thaïlandais, 10 Népalais, quatre Américains, une Française et un Canadien, selon les autorités de ces pays.
Jonathan Panikoff, directeur de l'initiative Scowcroft pour la sécurité au Moyen-Orient, a également estimé que "Israël a été pris de court par cette attaque sans précédent" et "beaucoup d'Israéliens ont du mal à comprendre comment cela a pu se produire".
Pour Yaakov Shoshani, 70 ans, habitant de Sdérot, "les systèmes ont tous échoué ici, qu'il s'agisse du renseignement, du renseignement militaire, civil, des systèmes de détection, de la barrière frontalière (avec Gaza), tout a échoué".
"C'est de loin le pire jour de l'histoire d'Israël. Jamais auparavant autant d'Israéliens n'avaient été tués en une seule fois", a déclaré un porte-parole de l'armée israélienne, selon lequel il pourrait s'agir "à la fois d'un 11-Septembre et d'un Pearl Harbour".
- "Très grave échec" -
Un ancien soldat israélien a déclaré que la guerre israélo-arabe de 1973, qui reste un traumatisme national en Israël, était "peu de chose" comparée au raid du Hamas de samedi, ajoutant qu'il s'agissait d'un "très grave échec".
L'offensive du Hamas a été lancée 50 ans et un jour après cette guerre qui avait pris Israël totalement par surprise et fait 2.600 morts côté israélien en trois semaines de combats.
Les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché cette opération et tiré plus de 5.000 roquettes vers Israël pour "mettre fin aux crimes de l'occupation".
Israël, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967, a annexé la partie orientale de Jérusalem, et impose un blocus à Gaza depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.
Le ministère de l'Education israélien a annoncé la fermeture des écoles jusqu'à mardi au moins. [AFP]