Les conflits menacent la sécurité alimentaire de nombreux pays

Jeudi 8 Décembre 2016

Le nombre de personnes tributaires de l'aide alimentaire dans le monde s'est accru en 2016, selon un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) publié jeudi. Les conflits en Afrique et au Proche-Orient en sont la cause.

Parmi 39 pays ayant besoin d'une aide extérieure pour couvrir leurs besoins, 21 ont cité les conflits civils et leurs conséquences, y compris les mouvements de réfugiés, parmi les causes premières de la crise alimentaire qu'ils traversent, selon un rapport de la FAO publié jeudi.

La Syrie fait bien sûr partie des pays les plus gravement touchés: 9,4 millions de personnes y ont besoin d'une assistance alimentaire, en raison de la poursuite du conflit. La production de blé devrait être cette année environ 55% plus faible qu'avant la crise.

Au Yémen, le conflit en cours "a clairement contribué à faire augmenter le nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire, dépassant largement l'évaluation de juin qui les estimait à 14,2 millions", indique la FAO sans toutefois redonnner de chiffre précis. Même tendance en Irak et en Afghanistan.

Amélioration des perspectives
En Afrique le Nigeria est, avec plus de 8 millions de personnes en insécurité alimentaire, l'un des pays où la situation est la plus critique et n'est pas partie pour s'arranger: ce chiffre devrait atteindre les 11 millions d'ici août 2017. Les conflits en cours dans le nord du pays "ont limité les campagnes de semis, tandis que la forte baisse du naira (la monnaie, ndlr) a contribué à faire monter les prix des produits alimentaires intérieurs et a affecté le commerce régional", selon le rapport.

Parallèlement, les perspectives agricoles mondiales s'améliorent "en raison de conditions de croissance favorables pour les cultures", malgré la menace de problèmes pendant la soudure entre deux récoltes dans un futur proche, prévoit la FAO.
"Les prévisions agricoles suggèrent que les prochaines récoltes de grains seront bonnes, mais que la faim va probablement s'intensifier dans certaines régions. Et ce pendant les saisons maigres, avant que les nouvelles cultures n'arrivent à maturation", indique l'organisme des Nations Unies.

Faim accrue
En Afrique australe, où les effets du phénomène El Niño ont fortement contribué à réduire la production agricole en 2016, "le nombre de personnes ayant besoin d'une assistance extérieure de janvier à mars 2017 devrait ainsi augmenter de manière significative, comparé à la même période l'année précédente", estime la FAO.

Les retards de croissance des cultures sont "beaucoup plus répandus" dans les zones connaissant des troubles telles que Madagascar, le Malawi et le Mozambique, ajoute l'organisme.
 
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