Les militaires s’emparent du pouvoir au Mali, la Suisse réagit

Mardi 25 Mai 2021

Le chef de la junte et vice-président de la Transition, colonel Assimi Goïta
Mécontents après la formation d’un nouveau gouvernement, des cadres de l’armée malienne ont arrêté le président et le Premier ministre avant de supprimer leurs prérogatives.
 
L’homme fort du pouvoir malien, le colonel Assimi Goïta, a indiqué mardi avoir déchargé de leurs prérogatives le président et le Premier ministre de transition. Les deux dirigeants ont été arrêtés la veille par les militaires. Assimi Goïta les accuse de tentative de «sabotage» de la transition.
 
Assimi Goïta a aussi indiqué, dans une déclaration lue à la télévision publique par un collaborateur en uniforme, que «le processus de transition suivra son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022».
 
Assimi Goïta dirige les putschistes qui avaient renversé le président élu Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020. Le colonel a reproché au président Bah Ndaw et au Premier ministre Moctar Ouane d’avoir formé un nouveau gouvernement sans se concerter au préalable avec lui. L’homme fort du pouvoir malien est en charge de la défense et de la sécurité, domaines cruciaux dans le pays en pleine tourmente.
 
«Une telle démarche témoigne d’une volonté manifeste du président de la transition et du Premier ministre d’aller vers une violation de la charte de transition (…), d’où une intention avérée de sabotage de la transition», a-t-il dit.
 
La charte, grandement rédigée par les colonels, est un texte référence de la transition censée ramener des civils au pouvoir. Le colonel Goïta dit s’être vu «dans l’obligation d’agir» et de «placer hors de leurs prérogatives le président et le Premier ministre ainsi que toutes les personnes impliquées dans la situation».
 
La Suisse «préoccupée»
 
La Suisse a exprimé sa «préoccupation» sur la situation au Mali. Dans une prise de position publiée sur Twitter, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) demande la libération immédiate du président et du premier ministre maliens, ainsi que le respect de la feuille de route de transition.
 
La Confédération appelle «l’ensemble des acteurs au dialogue, au respect des droits de l’homme, à la garantie de la démocratie et de l’état de droit». Elle continue à se tenir à la disposition des parties avec son expertise dans le domaine de la paix. (ATS)
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