Les pays arabes retrouvent un semblant d'unité sur le Golan

Dimanche 31 Mars 2019

TUNIS (Reuters) - Les dirigeants des pays arabes réunis en sommet annuel à Tunis ont provisoirement mis de côté dimanche leurs rivalités pour condamner la reconnaissance par Donald Trump de la souveraineté israélienne sur une partie du plateau du Golan, prise à la Syrie en 1967 puis annexée par l'Etat hébreu en 1981.
 
A l'ouverture de la réunion, le roi Salman d'Arabie saoudite a déclaré aux autres monarques, présidents et chefs de gouvernement des pays membres de la Ligue arabe rassemblés dans la capitale tunisienne que son pays rejetait "totalement" toute mesure affectant la souveraineté syrienne sur le Golan.
 
Donald Trump a reconnu lundi la souveraineté israélienne sur le Golan, moins de quatre mois après avoir reconnu Jérusalem comme capitale israélienne, une décision condamnée dans le monde arabe et par la communauté internationale.
 
Le président tunisien Beji Caïd Essebsi a souligné pour sa part que les dirigeants arabes devaient faire comprendre à la communauté internationale l'importance que revêt pour eux la cause palestinienne.
 
La stabilité régionale et internationale dépend "d'un accord juste et global qui prenne en compte les droits du peuple palestinien et conduise à l'établissement d'un Etat palestinien ayant Jérusalem pour capitale", a dit le chef de l'Etat tunisien.
 
Présent à Tunis, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a estimé que tout règlement du conflit syrien devait garantir l'intégrité territoriale de la Syrie, "y compris sur le plateau occupé du Golan".
 
Selon son porte-parole Mahmoud Al Khmeiry, la Ligue arabe devrait conclure sa réunion en proposant de nouveau la paix avec Israël en échange de territoires occupés et en rejetant toute initiative qui ne serait pas conforme aux résolutions de l'Onu, allusion sans doute au plan de paix annoncé depuis des semaines par les Etats-Unis et élaboré par le gendre de Donald Trump, Jared Kushner.
 
En dépit de leur semblant d'unité retrouvée sur la question du Golan, les pays arabes restent divisés sur de nombreux sujets, des manifestations pro-démocratiques qui secouent l'Algérie ou le Soudan à l'influence régionale de l'Iran et la guerre au Yémen, en passant par le rôle du Qatar, soumis depuis 2017 à un blocus politique et économique de l'Arabie saoudite et ses alliés.
 
Pour la première fois depuis la crise du Golfe de juin 2017, l'émir du Qatar et le roi d'Arabie saoudite étaient présents dans une même réunion, mais cheikh Tamim ben Hamad al Thani, l'émir du Qatar, n'a assisté qu'à la séance inaugurale avant de quitter la Tunisie, a rapporté l'agence de presse qatarie QNA.
 
Les présidents algérien Abdelaziz Bouteflika et soudanais Omar Hassan al Béchir, confrontés à de vastes mouvements de contestation dans leurs pays, étaient absents, de même que le président syrien Bachar al Assad, dont le pays a été suspendu des instances de la Ligue arabe après le début de la guerre civile en 2011. Avec la Syrie, la Ligue compte 22 membres.
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