Les socialistes balayés au premier tour des législatives

Lundi 12 Juin 2017

PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste sort laminé du premier tour des législatives, avec un peu plus de 7% des votes et avance vers sa défaite la plus importante dimanche prochain, 46 ans jour pour jour après la refondation du parti en 1971 au congrès d'Epinay.
 
"Le premier tour des élections législatives est (...) marqué par le recul sans précédent de la gauche dans son ensemble et notamment du Parti socialiste", a déclaré Jean-Christophe Cambadélis (photo), premier secrétaire fragilisé avant le scrutin et disqualifié à l'issue du premier tour.
 
Déjà sonné après la présidentielle, le Parti socialiste "est très clairement mort", a estimé sur LCI Jean-Marie Le Guen, ancien secrétaire d'Etat de François Hollande.
 
Le PS n'a pas réussi à se relever après le faible score de son candidat, Benoît Hamon, au premier tour de la présidentielle et devient la deuxième force de gauche en nombre de voix, derrière La France insoumise.
 
La campagne socialiste, qui a pâti d'un manque de lisibilité et de leadership, risque d'aboutir au plus bas nombre de députés élus, inférieur à celui de la débâcle de 1993, quand le PS n'avait remporté que 57 sièges.
 
D'après les statuts du parti, un congrès doit se tenir d'ici à la fin de l'année et le PS est contraint de se réinventer s'il entend survivre.
 
Bernard Cazeneuve a appelé, dans un communiqué, à "rebâtir la gauche de gouvernement sur des bases saines et rénovées".
 
LES RÉFORMISTES EN POSITION DE FORCE
Parmi les figures qui doivent symboliser cette réinvention, plusieurs n'ont pas passé ce premier tour. C'est le cas de Benoît Hamon ou de Matthias Fekl, ancien ministre de l'Intérieur, contrairement à Najat Vallaud-Belkacem - néanmoins en ballottage très défavorable. Seule Delphine Batho semble en mesure de l'emporter dans sa circonscription.
 
Les socialistes n'ont pas attendu cette défaite pour se déchirer, entre aile gauche en faveur de l'opposition au nouveau chef de l'Etat et aile droite du parti, Manuel Valls en tête, qui a fait campagne en faveur de la majorité présidentielle.
 
Les résultats donnent raison à ces derniers, face à qui La République en marche, n'avait pas toujours présenté de candidat. Stéphane le Foll arrive ainsi en tête dans la 4e circonscription de la Sarthe, avec 30,31%, tout comme Marisol Touraine en Indre-et-Loire. Manuel Valls, qui n'est plus au PS, est lui aussi premier.
 
Myriam El Khomri arrive, de son côté, derrière Jean-Yves Bournazel, candidat Les Républicains se revendiquant comme elle du nouveau chef de l'Etat.
 
L'implantation locale des socialistes n'a pas permis d'éviter la défaite. Plusieurs figures du parti, élus depuis plusieurs décennies, sont disqualifiées dès le premier tour, comme Elisabeth Guigou, en Seine-Saint-Denis, Patrick Mennucci, à Marseille, ou encore Jean Glavany, dans les Hautes-Pyrénées.
 
D'autres, anciens ministres, n'ont pas fait mieux, comme Aurélie Filippetti, ou les alliées écologistes Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse.
 
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