Les vœux de Khalifa Sall - « La solidarité, ce n’est pas de dépouiller la ville de Dakar de ses recettes fiscales actuelles. »

Lundi 9 Janvier 2017

"J'entends consacrer plus d'inventivité, plus d'énergie, plus de ressources pour tracer un chemin de vie et d'espoir pour ces jeunes et pour tous ceux qui sont exposés à l'insécurité dans toutes ses formes."


« Animé d'une volonté inébranlable, je m'adresse à vous pour vous présenter mes vœux pour la nouvelle année. Comme au premier jour de mon mandat, je reste déterminé à réaliser un développement urbain inclusif, durable et solidaire. Depuis août 2014, la ville a du se conformer aux dispositions du Code général des Collectivités locales pour rester dans le champ de ses nouvelles compétences tout en accompagnant les communes dans l'exercice de leurs missions.

Bien sûr, je voudrais que les projets et programmes avancent plus vite et mieux pour chacune et chacun d'entre vous. Mais les retards répétés dans la mobilisation des recettes fiscales de la ville et les problèmes de trésorerie des communes fortement éprouvées par le transfert de charges importantes sans contrepartie financière de l'Etat affectent l'action de nos municipalités.

Ces difficultés auraient pu être dépassées si la phase 2 de l'Acte III de la décentralisation, annoncée à plusieurs reprises et sans cesse repoussée, avait été mise en œuvre pour corriger les faiblesses de la phase 1. En effet, cette phase 2 dont la réforme de la fiscalité locale est partie intégrante, devrait permettre le transfert de nouvelles recettes fiscales de l'Etat vers les collectivités locales, la révision de la chaine fiscale, notamment pour corriger les dysfonctionnements sur l'établissement de l'assiette et améliorer les mécanismes de recouvrement et l'accès aux financements innovants afin de renforcer les capacités financières de nos collectivités locales.

Si sous le prétexte de la solidarité, cette réforme devait aboutir à la modification des déterminants de la fiscalité locale ou à une nouvelle répartition de nos ressources propres acquises de longue date, ce serait un recul inédit de la politique de décentralisation de notre pays. En vérité, la solidarité, ce n'est pas de dépouiller la Ville de Dakar de ses recettes fiscales actuelles au risque de remettre en cause la structure de son budget et de compromettre son existence. Cette solidarité doit s'exercer dans le sens de l'Etat vers les collectivités locales. Elle doit se traduire d'une part par le transfert effectif aux collectivités locales des ressources nécessaires à l'exercice normal des compétences transférées et d'autre part par la mise en place d'un fond de péréquation abondé par des ressources de l'Etat pour corriger les disparités entre les territoires.

En tout état de cause, porté par votre confiance renouvelée, je continuerai à exercer pleinement mon mandat et, guidé par les idéaux de progrès social et de solidarité, à agir pour donner plus de souffle humain à notre action. Dans un contexte marqué par la pauvreté et la précarité du plus grand nombre, par la montée de la violence et de l'intolérance dans notre pays, par le chômage et le désarroi de la jeunesse, ma volonté demeure plus que jamais d'investir dans le capital humain, dans l'éducation et dans la formation des jeunes, dans la solidarité aux personnes vulnérables. J'entends consacrer plus d'inventivité, plus d'énergie, plus de ressources pour tracer un chemin de vie et d'espoir pour ces jeunes et pour tous ceux qui sont exposés à l'insécurité dans toutes ses formes.

En ce début d'année, mes pensées vont à ceux-là, à ceux qui vivent les drames et les fractures de notre société et aux malades qui souffrent chez eux ou dans les hôpitaux. En mon nom propre et au nom du Conseil municipal, je leur souhaite de retrouver la joie et l'espérance qui font vivre. Et à chacune et à chacun d'entre vous, je présente mes vœux ardents de santé, de bonheur et de succès avec la conviction qu'ensemble nous sommes plus forts et nous irons plus loin. »
 
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