Monsieur le Ministre,
La parole publique est un privilège, mais également une responsabilité écrasante. En tant que ministre-conseiller, vos mots ne sont pas une expression personnelle anodine. Ils portent le poids d’un gouvernement, d’un peuple et d’une histoire. Vos récentes déclarations sur les tirailleurs sénégalais, faites d’un jugement abrupt et réducteur, heurtent profondément notre mémoire collective et contredisent les orientations pourtant éclairées de vos supérieurs.
Le Président de la République, Monsieur Bassirou Diomaye Faye et son Premier Ministre Ousmane Sonko ont fait de la réhabilitation des tirailleurs sénégalais un axe majeur de leur projet de justice historique. Leur démarche, soutenue par une large majorité de sénégalais, vise à reconnaître les tirailleurs comme des victimes d’un système colonial oppressif et non comme des acteurs volontaires de ce même système. Vos propos, en opposition flagrante avec cette ligne, jettent le trouble sur une mémoire nationale en cours de réappropriation. Comprenez, Monsieur le Ministre, que l’histoire est complexe, nuancée et ne saurait être simplifiée en catégories de « héros » ou de « traîtres ». Arrachés à leur terre et utilisés comme outils d’un empire, les tirailleurs n’avaient ni le choix ni la liberté de décider de leur sort. Les accuser aujourd’hui de complicité revient à mépriser leur souffrance et à déshonorer leur mémoire. Cette position est injuste, elle ébranle la cohérence du projet gouvernemental.
Arrachés à leur terre et utilisés comme outils d’un empire, les tirailleurs n’avaient ni le choix ni la liberté de décider de leur sort. Les accuser aujourd’hui de complicité revient à mépriser leur souffrance et à déshonorer leur mémoire. Cette position est injuste, elle ébranle la cohérence du projet gouvernemental
Votre fonction, Monsieur, exige de vous une retenue exemplaire et une loyauté envers la vision collective portée par vos supérieurs. Le rôle de Ministre-Conseiller, loin des projecteurs des plateaux télévisés, est de travailler dans l’ombre pour consolider les bases d’un gouvernement au service de la nation. La confiance du peuple ne se gagne pas par des polémiques inutiles, mais par un service rigoureux et une fidélité sans faille aux priorités nationales. Sachez que vos paroles engagent bien au-delà de votre personne. Elles touchent la mémoire des familles des tirailleurs, le prestige de l’État et l’image d’un gouvernement résolument tourné vers la justice et la vérité. Prenez donc la mesure de cette responsabilité. À l’avenir, votre devoir est de contribuer à la grandeur de notre République, en harmonie avec ses dirigeants, sa vraie histoire et ses aspirations.
Prenez donc la mesure de cette responsabilité. À l’avenir, votre devoir est de contribuer à la grandeur de notre République, en harmonie avec ses dirigeants, sa vraie histoire et ses aspirations.
Je vous invite à vous recentrer sur l’essentiel. Et l’essentiel, c’est de servir avec sérénité et humilité une cause qui dépasse les ego individuels.
Respectueusement,
I’mDieng, un citoyen sénégalais attaché à la mémoire et à l’unité nationale.
Addis Abeba, le 25 décembre 2024