L'ex-président brésilien Lula a lancé jeudi à Salvador de Bahia une tournée dans les régions défavorisées du nord-est du pays, de quoi tester sa popularité et nourrir ses ambitions présidentielles, malgré ses déboires avec la justice.
L'élection présidentielle n'a lieu qu'en octobre 2018 et de nombreux candidats potentiels se font discrets pour le moment, mais le temps presse pour l'icône de la gauche latino-américaine.
À 71 ans, Luiz Inacio Lula da Silva se trouve à la croisée des chemins. Condamné à près de dix ans de prison pour corruption et laissé en liberté en attente du procès en appel, il mise sur son charisme pour un improbable come-back.
"Je commence ce grand voyage pour voir les choses de près et écouter les gens", a-t-il affirmé jeudi midi, dans une vidéo publiée sur Facebook.
À Salvador, le coup d'envoi de cette odyssée à travers le nord-est a été donné au stade Arena Fonte Nova, utilisé pour la Coupe du Monde de 2014.
Le meeting a commencé en début de soirée, avec plus de deux heures de retard. Le stade était loin de faire le plein, avec environ 3.000 personnes rassemblées autour de la scène installée sous une tribune, au niveau de la pelouse.
Quand Lula est enfin arrivé, il a été accueilli par les vivats du public, au son des tambours du groupe traditionnel Ilê Ayê.
Politiciens, acteurs et autres personnalités locales se sont succédés au micro, prolongeant l'attente de ceux qui étaient venus spécialement pour entendre le discours de l'ex-président, qui a débuté tard dans la soirée.
- Héritage social -
"En 2018 nous allons mettre une personne démocratique pour gouverner ce pays, et nous devons commencer à nous organiser maintenant !", a finalement plaidé l'ancien président, vêtu d'une chemise rouge, sous les cris de la foule: "J'ai 71 ans, et l'envie de lutter comme quand j'avais 30 ans. Je veux travailler pour ce pays, pour réveiller la conscience du peuple".
Et même si Lula a précisé qu'il "restait beaucoup de temps" avant de décider qui serait le candidat du PT (Parti des Travailleurs) à la présidentielle, pour la foule présente c'est bien lui qui devrait être l'élu.
Cette tournée de trois semaines dans 28 villes est une sorte de retour aux sources pour Lula, né dans le Pernambouc, au coeur de cette région connue au Brésil sous le nom de Nordeste.
Sur ces terres arides, il a connu la faim. Il lui arrivait même de cirer des chaussures pour aider sa famille, avant d'émigrer à l'âge de sept ans vers São Paulo (sud-est), où il a travaillé comme ouvrier métallurgiste.
Le Nordeste est une des régions ayant le plus bénéficié de l'ambitieuse politique sociale de Lula, qui a contribué lors de ses deux mandats (2003-2010) à sortir des dizaines de millions de Brésiliens de la misère.
Lors de sa tournée, l'ex-président espère donc capitaliser sur cet héritage. Son objectif: "Défendre les programmes sociaux démantelés", selon lui, par le gouvernement du président conservateur Michel Temer.
"Lula est un candidat qui a besoin de contact direct avec les gens, de serrer des mains et d'embrasser des bébés, pour renforcer son image de leader messianique", explique à l'AFP Paulo Moura, spécialiste en marketing politique.
"Lula n'a jamais été déconnecté du peuple. Quand ils s'éloignent du peuple, les politiciens servent des intérêts qui ne sont pas les nôtres, comme c'est le cas du Parlement en ce moment", s'est indignée, Antonia Silva Sampaio, enseignante et militante syndicale de longue date, qui attendait avec impatience le discours de l'icône de la gauche dans le stade.
- En tête dans les sondages -
Même s'il arrive en terrain conquis, le voyage de Lula n'en reste pas moins semé d'embuches.
Jeudi, une décision judiciaire a entraîné l'annulation de la remise de titre de docteur honoris causa prévue pour l'ex président vendredi dans une université locale crée en 2005, sous son premier mandat.
Quand il a quitté le pouvoir, en 2010, Lula était pratiquement intouchable, avec une cote de popularité à 80%. Le Brésil était alors en plein boom économique.
Mais aujourd'hui, la donne a considérablement changé. Le pays peine à se relever de deux années consécutives de récession, et sa dauphine, Dilma Rousseff, a été destituée l'an dernier pour maquillage des comptes publics.
Condamné à 9 ans et six mois de prison le 12 juillet et visé par cinq autres procédures, Lula nie toutes les accusations en bloc et dénonce un complot pour l'empêcher de se présenter à l'élection de 2018, pour laquelle il est aujourd'hui donné en tête des intentions de vote.
Mais les sondages sont à prendre avec des pincettes : Lula suscite aussi un fort rejet et son avantage risque de fondre comme neige au soleil quand d'autres candidats se lanceront officiellement dans la course. (afp)
L'élection présidentielle n'a lieu qu'en octobre 2018 et de nombreux candidats potentiels se font discrets pour le moment, mais le temps presse pour l'icône de la gauche latino-américaine.
À 71 ans, Luiz Inacio Lula da Silva se trouve à la croisée des chemins. Condamné à près de dix ans de prison pour corruption et laissé en liberté en attente du procès en appel, il mise sur son charisme pour un improbable come-back.
"Je commence ce grand voyage pour voir les choses de près et écouter les gens", a-t-il affirmé jeudi midi, dans une vidéo publiée sur Facebook.
À Salvador, le coup d'envoi de cette odyssée à travers le nord-est a été donné au stade Arena Fonte Nova, utilisé pour la Coupe du Monde de 2014.
Le meeting a commencé en début de soirée, avec plus de deux heures de retard. Le stade était loin de faire le plein, avec environ 3.000 personnes rassemblées autour de la scène installée sous une tribune, au niveau de la pelouse.
Quand Lula est enfin arrivé, il a été accueilli par les vivats du public, au son des tambours du groupe traditionnel Ilê Ayê.
Politiciens, acteurs et autres personnalités locales se sont succédés au micro, prolongeant l'attente de ceux qui étaient venus spécialement pour entendre le discours de l'ex-président, qui a débuté tard dans la soirée.
- Héritage social -
"En 2018 nous allons mettre une personne démocratique pour gouverner ce pays, et nous devons commencer à nous organiser maintenant !", a finalement plaidé l'ancien président, vêtu d'une chemise rouge, sous les cris de la foule: "J'ai 71 ans, et l'envie de lutter comme quand j'avais 30 ans. Je veux travailler pour ce pays, pour réveiller la conscience du peuple".
Et même si Lula a précisé qu'il "restait beaucoup de temps" avant de décider qui serait le candidat du PT (Parti des Travailleurs) à la présidentielle, pour la foule présente c'est bien lui qui devrait être l'élu.
Cette tournée de trois semaines dans 28 villes est une sorte de retour aux sources pour Lula, né dans le Pernambouc, au coeur de cette région connue au Brésil sous le nom de Nordeste.
Sur ces terres arides, il a connu la faim. Il lui arrivait même de cirer des chaussures pour aider sa famille, avant d'émigrer à l'âge de sept ans vers São Paulo (sud-est), où il a travaillé comme ouvrier métallurgiste.
Le Nordeste est une des régions ayant le plus bénéficié de l'ambitieuse politique sociale de Lula, qui a contribué lors de ses deux mandats (2003-2010) à sortir des dizaines de millions de Brésiliens de la misère.
Lors de sa tournée, l'ex-président espère donc capitaliser sur cet héritage. Son objectif: "Défendre les programmes sociaux démantelés", selon lui, par le gouvernement du président conservateur Michel Temer.
"Lula est un candidat qui a besoin de contact direct avec les gens, de serrer des mains et d'embrasser des bébés, pour renforcer son image de leader messianique", explique à l'AFP Paulo Moura, spécialiste en marketing politique.
"Lula n'a jamais été déconnecté du peuple. Quand ils s'éloignent du peuple, les politiciens servent des intérêts qui ne sont pas les nôtres, comme c'est le cas du Parlement en ce moment", s'est indignée, Antonia Silva Sampaio, enseignante et militante syndicale de longue date, qui attendait avec impatience le discours de l'icône de la gauche dans le stade.
- En tête dans les sondages -
Même s'il arrive en terrain conquis, le voyage de Lula n'en reste pas moins semé d'embuches.
Jeudi, une décision judiciaire a entraîné l'annulation de la remise de titre de docteur honoris causa prévue pour l'ex président vendredi dans une université locale crée en 2005, sous son premier mandat.
Quand il a quitté le pouvoir, en 2010, Lula était pratiquement intouchable, avec une cote de popularité à 80%. Le Brésil était alors en plein boom économique.
Mais aujourd'hui, la donne a considérablement changé. Le pays peine à se relever de deux années consécutives de récession, et sa dauphine, Dilma Rousseff, a été destituée l'an dernier pour maquillage des comptes publics.
Condamné à 9 ans et six mois de prison le 12 juillet et visé par cinq autres procédures, Lula nie toutes les accusations en bloc et dénonce un complot pour l'empêcher de se présenter à l'élection de 2018, pour laquelle il est aujourd'hui donné en tête des intentions de vote.
Mais les sondages sont à prendre avec des pincettes : Lula suscite aussi un fort rejet et son avantage risque de fondre comme neige au soleil quand d'autres candidats se lanceront officiellement dans la course. (afp)