Interdictions anticonstitutionnelles d’investiture du candidat, séquestration illégale à domicile, de se rassembler, de manifester et arrestations arbitraires font le lot quasi quotidien de ce que subissent les militants et responsables de Pastef-Les Patriotes. L’État libéral néocolonial hors la loi enchaîne les abus de pouvoir contre les libertés individuelles et collectives visant un seul parti, dont le leader candidat à la présidentielle 2024 leur apparaît de fait élu avant même le vote.
Jamais de mémoire de Sénégalais l’acharnement répressif illégal pré-électoral n’a atteint une surenchère aussi flagrante. Les abus de pouvoir surpassent ce que les Sénégalais ont vécu lors du coup d’Etat de Senghor contre le président du Conseil Mamadou Dia, lors des persécutions contre le PAI interdit en 1960, lors de l’assassinat de Blondin Diop en 1973, lors des arrestations subies par And Jëff à partir de 1975 et la chasse aux militants de Ferñent à partir de 1983 jusqu’au décès de Birane Gaye.
La vague ininterrompue des embastillements visant à décapiter Pastef-les Patriotes apparait comme le complément des barricades policières « administratives » autour du domicile du candidat leader de la jeunesse, du verdict inique qui pourtant disqualifie l’accusation de « viol et menace de mort », des interdictions systématiques de manifester surtout dans la région de Dakar, des nervis à côté de policiers ou gendarmes, des tortures d’emprisonnés qui sont signalés, et autres exactions illégales montrant que la violence arbitraire d’État est devenue monnaie courante dans notre cher pays.
Toutes ces atteintes liberticides contre l’État de droit, contre la Constitution, contre les lois du présidentialisme libéral néocolonial se déroulent dans un silence assourdissant de prétendus « démocrates » ? Qui peut croire que la colère explosive de la révolte de la jeunesse contre l’arbitraire de la violence de l’État néocolonial peut être jugulée en fermant les yeux sur les pratiques hors la loi actuelles de l’État ? Le nihilisme de la désespérance de la jeunesse qui engendre le big-bang politico-social explosif épisodique que l’on connaît n’est-il pas responsable au fond des dégâts que tous déplorent ?
N’est-ce pas plutôt l’omerta du silence honteux des « démocrates » qui creuse un fossé de plus en plus béant avec le désir de plus en plus fort d’une jeunesse de plus en plus radicalisée en quête d’une vie meilleure par le travail au pays ? N’est-ce pas l’avenir socialement désastreux que réserve à la jeunesse populaire la servilité atavique apatride de la bourgeoisie bureaucratique à la françafrique, l’eurafrique et l’usafrique qui est la cause fondamentale des explosions de colère chaque fois que le pouvoir de Macky/APR/BBY veut stopper la marche de celui qui incarne à leurs yeux l’espoir d’un avenir au pays autre que la contrainte des risques mortifères de la traversée du désert et des mers vers l’eldorado illusoire européen et états-unien de plus en plus raciste et fascisant où atterrissent les richesses pillées d’Afrique ?
Il est clair qu’il faut que tous les citoyens démocrates, les partis, les syndicats, les associations, les autorités morales, que tous ceux et celles qui exigent la paix, la sécurité, le respect des lois par tous, de l’État de droit (qui a ses martyrs dans notre pays), qu’ils soient dans l’opposition ou même au sein du pouvoir « retiennent la main de fer dans un gant de velours » de la surenchère répressive arbitraire actuelle du présidentialisme libéral.
Il est temps que les bouches s’ouvrent pour rappeler au président Macky Sall qu’il a été le bénéficiaire en 2011/12 du combat du peuple qui a fait une dizaine de martyrs et qu’après avoir renoncé à la troisième candidature anticonstitutionnelle, la crédibilité de la posture de « dialogue et de paix » qu’il affiche doit se concrétiser par :
** la cessation des actes répressifs arbitraires, les emprisonnements politiques de l’État contre les citoyens en général et en particulier contre les responsables et militants de Pastef-Les Patriotes ;
** la libération de tous les détenus politiques, la levée du blocus du domicile du chef de l’opposition ;
** le respect de l’État de droit par l’État lui-même ;
** le respect de la participation de tous les candidats en dehors de l’interdiction constitutionnelle de sa troisième candidature ;
** l’arrêt de l’instrumentalisation parlementaire du « dialogue » pour empêcher la candidature de O. Sonko et piéger les « dialoguistes » pour reprendre la main à des fins d’une pérennisation au pouvoir.
Bref, satisfaire tout simplement la plateforme des forces vives du pays du F24, ce qui va entraîner automatiquement la pacification du contexte pré-électoral dans lequel nous entrons peu à peu. A défaut, n’est-on pas en droit de penser que la renonciation de Macky Sall sert aussi à préparer « le chaos » que lui-même suggère quand il dit dans son interview au journal des impérialistes français :
« La seule raison pour laquelle j’aurais pu me représenter, c’est si le pays avait été confronté à une menace sérieuse pour sa stabilité. Mais cette menace n’est pas arrivée » ?
Ne fait-il pas tout pour que « cette menace qui n’est pas arrivée » arrive ? N’est-ce pas ce qui est recherché par les interdictions et arrestations arbitraires et illégales ?
Force est donc de constater que tous les calculs et stratagèmes pour éliminer O. Sonko buttent résolument sur la détermination de l’écrasante majorité de la jeunesse, avenir du pays, d’empêcher cet autoritarisme autocratique.
Le parallèle au sein de notre jeunesse est saisissant entre la rage d’aller chercher ailleurs une vie meilleure au prix de la vie et maintenant la rage de rester au pays pour une vie meilleure vivre au prix de la vie. Voilà ce que la stratégie de décapitation de Pastef-Les Patriotes sous-estime ou ignore, car malgré toute cette furie répressive, la jeunesse qui n'est commandée que par sa seule volonté de vivre mieux au pays dit NON à sa manière parfois désordonnée et dévastatrice.
La vraie menace pour le pays se situe donc véritablement dans les politiques hors la loi de l’État néocolonial sous l’égide de Macky/APR/BBY. Mettre fin à l’État hors la loi, c’est assurément retrouver la paix, la sécurité devenue une demande sociale tout comme le droit du chef de l’opposition à candidater librement et au peuple à choisir librement le prochain président de notre cher pays.
17/07/23
Diagne Fodé Roland