La composition du premier gouvernement issu de l’élection présidentielle du 24 février 2019 est un magma de curiosités assez inattendu au sein d’une opinion à qui était promis une autre « rupture » en termes de resserrement de l’équipe ministérielle. Il n’en est rien finalement car le président de la République est resté la star essentielle autour de qui va tourner la vie politique nationale, surtout après la suppression du poste de premier ministre.
Il faut reconnaître à Macky Sall le courage d’avoir ainsi fait le choix de la clarification en ce qui concerne l’exercice de la réalité du Pouvoir dont il est le centre nerveux. Entre des ministres qui estimaient que le chef du gouvernement n’avait plus la crédibilité et l’autorité morale pour continuer à être leur interlocuteur au sommet de l’Etat, et d’autres qui avaient naturellement leurs entrées au palais, il devenait urgent de rapatrier le processus de prise de décision devant l’autorité unique à la fois pour gagner du temps et de l’efficacité dans le traitement des dossiers. Politiquement, cela se défend et se comprend : le chef de l’Etat veut être en première ligne. Il va être servi !
L’absence de « transhumants » dans le gouvernement formé dimanche semble avoir amusé une partie de l’opinion publique, mais elle révèle au fond que la méthode Sall est un logiciel avec des fonctionnalités particulières. Certains politiciens sont usagés en variables dédiées à des missions particulières comme celle ayant consisté à « réduire l’opposition à sa plus simple expression ». Sur un échiquier où ne survivent que les fidèles ayant pris part à la conquête du pouvoir, ladite méthode consacre en fin de compte le retour du chef aux frontières élargies du clan historique. Pour calmer les alliés déçus et désappointés, des prébendes et quelques maroquins suffiront au bonheur de certains d’entre eux.
Le démantèlement du dernier gouvernement Dionne est l’un des points significatifs de la dynamique que le palais espère insuffler aux projets et programmes économiques gravitant autour du Plan Sénégal Emergent (PSE). Ce dégagisme qui a touché 21 têtes n’a pas épargné certains « notables » qui croyaient avoir signé un bail à durée indéterminée avec le président de la République. Mais pour une équipe dont on dit qu’elle a fait avancer le Sénégal sur plusieurs fronts de la lutte pour le développement, cela interroge.
Le cas emblématique qui s’attache à cette incongruité est celui du nouveau ministre des Affaires étrangères, cheville ouvrière du PSE pendant six ans au ministère de l’Economie, des Finances et du Plan (MEF) et principal interlocuteur des partenaires techniques et financiers du Sénégal. Pourquoi Amadou Bâ n’a-t-il pas été maintenu à son poste d’origine ? Rien ne contraint le président de la république à justifier ses choix certes, mais le message twitter du principal concerné donne une indication intéressante sur son état d’esprit et sur frustration.
Alors que les autres ministres qui ont réagi à leur départ du gouvernement n’ont pas manqué de remercier le chef de l’Etat, Amadou Bâ n’a fait aucune référence à ce dernier. Et le fait que ses anciennes prérogatives aient été transférées (en partie) à un (très) fidèle du président de le République, Abdoulaye Daouda Diallo en l’occurrence, apparait comme une autre indication de la teneur politique personnelle qui caractérise son changement de station.
Entre Macky Sall et Amadou Bâ, se déroule depuis belle lurette une guerre à distance où s’entrechoquent alliances politiques, intérêts économiques, supports médiatiques, au travers d’hommes liges dont certains excellent allègrement dans le double jeu. Ce qui serait en jeu chez les deux protagonistes, c’est la maîtrise des perspectives politiques ouvertes par le dernier mandat du président réélu le 24 février et qui aura à cœur de se trouver un dauphin pour assurer son héritage à partir de 2024.
En repoussant Amadou Bâ sur le terrain des affaires étrangères, Macky Sall tente d’éloigner du théâtre intérieur un potentiel candidat à sa succession dont on dit qu’il disposerait des moyens illimités pour aller prochainement à l’assaut de la présidence de la République. Sur ce plan, et s’il est avéré que Bâ porte secrètement des ambitions présidentielles, ses actes politiques à venir renseigneront sur sa volonté et sa détermination à aller au bout de l’aventure.
Il faut reconnaître à Macky Sall le courage d’avoir ainsi fait le choix de la clarification en ce qui concerne l’exercice de la réalité du Pouvoir dont il est le centre nerveux. Entre des ministres qui estimaient que le chef du gouvernement n’avait plus la crédibilité et l’autorité morale pour continuer à être leur interlocuteur au sommet de l’Etat, et d’autres qui avaient naturellement leurs entrées au palais, il devenait urgent de rapatrier le processus de prise de décision devant l’autorité unique à la fois pour gagner du temps et de l’efficacité dans le traitement des dossiers. Politiquement, cela se défend et se comprend : le chef de l’Etat veut être en première ligne. Il va être servi !
L’absence de « transhumants » dans le gouvernement formé dimanche semble avoir amusé une partie de l’opinion publique, mais elle révèle au fond que la méthode Sall est un logiciel avec des fonctionnalités particulières. Certains politiciens sont usagés en variables dédiées à des missions particulières comme celle ayant consisté à « réduire l’opposition à sa plus simple expression ». Sur un échiquier où ne survivent que les fidèles ayant pris part à la conquête du pouvoir, ladite méthode consacre en fin de compte le retour du chef aux frontières élargies du clan historique. Pour calmer les alliés déçus et désappointés, des prébendes et quelques maroquins suffiront au bonheur de certains d’entre eux.
Le démantèlement du dernier gouvernement Dionne est l’un des points significatifs de la dynamique que le palais espère insuffler aux projets et programmes économiques gravitant autour du Plan Sénégal Emergent (PSE). Ce dégagisme qui a touché 21 têtes n’a pas épargné certains « notables » qui croyaient avoir signé un bail à durée indéterminée avec le président de la République. Mais pour une équipe dont on dit qu’elle a fait avancer le Sénégal sur plusieurs fronts de la lutte pour le développement, cela interroge.
Le cas emblématique qui s’attache à cette incongruité est celui du nouveau ministre des Affaires étrangères, cheville ouvrière du PSE pendant six ans au ministère de l’Economie, des Finances et du Plan (MEF) et principal interlocuteur des partenaires techniques et financiers du Sénégal. Pourquoi Amadou Bâ n’a-t-il pas été maintenu à son poste d’origine ? Rien ne contraint le président de la république à justifier ses choix certes, mais le message twitter du principal concerné donne une indication intéressante sur son état d’esprit et sur frustration.
Alors que les autres ministres qui ont réagi à leur départ du gouvernement n’ont pas manqué de remercier le chef de l’Etat, Amadou Bâ n’a fait aucune référence à ce dernier. Et le fait que ses anciennes prérogatives aient été transférées (en partie) à un (très) fidèle du président de le République, Abdoulaye Daouda Diallo en l’occurrence, apparait comme une autre indication de la teneur politique personnelle qui caractérise son changement de station.
Entre Macky Sall et Amadou Bâ, se déroule depuis belle lurette une guerre à distance où s’entrechoquent alliances politiques, intérêts économiques, supports médiatiques, au travers d’hommes liges dont certains excellent allègrement dans le double jeu. Ce qui serait en jeu chez les deux protagonistes, c’est la maîtrise des perspectives politiques ouvertes par le dernier mandat du président réélu le 24 février et qui aura à cœur de se trouver un dauphin pour assurer son héritage à partir de 2024.
En repoussant Amadou Bâ sur le terrain des affaires étrangères, Macky Sall tente d’éloigner du théâtre intérieur un potentiel candidat à sa succession dont on dit qu’il disposerait des moyens illimités pour aller prochainement à l’assaut de la présidence de la République. Sur ce plan, et s’il est avéré que Bâ porte secrètement des ambitions présidentielles, ses actes politiques à venir renseigneront sur sa volonté et sa détermination à aller au bout de l’aventure.