Macron décroche des investissements pour son sommet "Choose France"

Mardi 23 Janvier 2018

Toyota, Google, SAP, Facebook... autant de multinationales qui ont offert lundi à Emmanuel Macron des annonces d'investissements en France pour son sommet "Choose France" où il avait convié à Versailles 140 patrons de grands groupes.

Lors d'un discours le soir tenu en anglais et à huis clos, hors presse, le chef de l'Etat a annoncé qu'il voulait renouveler l'événement tous les ans, juste avant le Forum de Davos, a indiqué l'Elysée.

Il a d'abord passé l'après-midi dans l'usine Toyota d'Onnaing (Nord) où le groupe japonais a annoncé 300 millions d'euros d’investissements et la création de 700 CDI d'ici 2020.

L'occasion pour lui de démontrer au niveau local que sa politique proentreprises relocalise des emplois industriels en France.

Après avoir vanté le "made in France" dans le Nord, Emmanuel Macron a fait de même lundi soir devant ses hôtes à Versailles.

Mercredi, il s'adressera au gratin économique international en plaidant, au Forum de Davos, pour une mondialisation mieux organisée.

"Si Toyota décide d'investir 300 millions et de créer 700 CDI ici, c’est parce que vous êtes bons", a-t-il lancé aux salariés de Toyota, sur ce site créé en 2001.

C'est aussi grâce aux grosses subventions publiques : l'Etat a apporté à Toyota 15 à 20 millions d'euros, la région Hauts de France 11 millions, le Fonds européen de développement régional (Feder) 9 millions, l'agglomération 5 millions.

"Certains peuvent me dire que 11 millions c’est trop, mais non, car derrière il y a des emplois" s'est félicité le président de la région Xavier Bertrand.

Comme Toyota, plusieurs groupes ont accepté d'annoncer ce jour-là des implantations en France. Comme pour le "One Planet Summit", l'Elysée crée un événement qui cristallise les initiatives privées et multiplie leur visibilité, pour les entreprises comme pour le gouvernement.

Les patrons les plus actifs en France ont eu droit lundi soir à un entretien en tête-à-tête avec ce président plébiscité par les milieux d'affaires.

C'est le cas de Bill McDermott, PDG du géant allemand des logiciels SAP, qui investira en France 750 millions d'euros, de Sheryl Sandberg (Facebook) et Sundar Pichai (Google), qui créent en France des centres de recherches sur l'intelligence artificielle, ou encore de Vasant Narasimhan (Novartis) qui investit 900 millions.

Le gouvernement réuni presque au complet à Versailles a pu aussi se féliciter d'annonces de Manpower, General Mills, Fresh del Monte, SPC...

Parmi les invités, les dirigeants de Coca-Cola, Goldman Sachs, UPS, Alibaba, Bosch, Ikea, Barilla, Siemens, Volvo ou Rolls-Royce.

- VRP -

A Versailles, les seize ministres présents ont aussi joué les VRP de la marque France, après avoir organisé, sur une plateforme internet créée pour l'occasion, des rencontres avec les PDG. Bruno Le Maire a ainsi parlé au patron de Bosch de l'avenir de son usine de Rodez, où des emplois sont menacés.

"Plus de trois milliards d'euros de projets ont été annoncés", a fait valoir le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, affirmant que "certains projets n'auraient pas vu le jour sans les réformes du gouvernement - baisse de l’impôt sur les sociétés, flat tax sur les revenus financiers, réforme du code du travail".

Le chef de l’État veut capitaliser sur l'amélioration de l'image de la France. 72% des investisseurs américains escomptent une évolution positive en France contre 30% en 2016, un record depuis 18 ans, selon un baromètre réalisé en novembre par la Chambre de commerce américaine et le cabinet Bain.

Paris veut jouer sa carte dans un contexte marqué par le Brexit et l'imprévisibilité de Donald Trump, en tentant notamment d'attirer à Paris les financiers qui voudrait quitter Londres.

L'Elysée a ainsi annoncé lundi des dispositions pour les traders ainsi que la création le 1er mars de chambres de commerce internationales, capables de juger des conflits entre sociétés de droit anglais.

Tout ne relève pas d'un "effet Macron". Les investissements physiques étrangers en France avaient progressé de 16% en 2016 et atteint un record depuis dix ans.

Mais ces investissements créent moins d'emplois qu'avant. De plus, les géants américains du numérique installés en France échappent largement à l'impôt sur les sociétés.

Dernier handicap, la nouvelle concurrence fiscale des Etats-Unis, qui ont décidé d'abaisser leur impôt sur les sociétés de 35% à 21%.
 
 
 
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