Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé sa détermination à «mener à bien la réforme des retraites» lors de ses voeux aux Français mardi. Il a pressé le gouvernement de «trouver un compromis rapide», alors que la grève entre mercredi dans son 28e jour.
«Je mesure combien les décisions prises peuvent heurter et susciter des craintes et des oppositions», a reconnu le président, sur un ton sobre.
«Faut-il pour autant renoncer à changer notre pays, notre quotidien? Non. Car ce serait abandonner ceux que le système a déjà abandonné, ce serait trahir nos enfants, leurs enfants après eux, qui alors, auraient à payer le prix de nos renoncements. C'est pour cela que la réforme des retraites sera menée à son terme», a-t-il ajouté.
Le chef de l'État n'a pas mentionné l'âge pivot, dont la CFDT a fait une «ligne rouge», malgré l'appel d'une quinzaine de députés de la majorité dans une tribune de presse mardi.
Il a en revanche conforté une ouverture sur la question de la pénibilité. Il a promis de prendre «en compte les tâches difficiles pour permettre à ceux qui les exercent de partir plus tôt sans que cela soit lié à un statut ou à une entreprise».
«Déclaration de guerre»
Est-ce suffisant pour obtenir la levée de la grève? «Avec les organisations syndicales qui le veulent, j'attends du gouvernement d'Edouard Philippe qu'il trouve la voie d'un compromis rapide», a tranché Emmanuel Macron.
«Je n'ai pas l'impression qu'il y ait beaucoup d'espace à la négociation», a réagi immédiatement sur le plateau de BFMTV le numéro 1 de Force ouvrière, Yves Veyrier, à l'initiative du mouvement de grève avec la CGT, Solidaires et la FSU depuis le 5 décembre. «Ces formules d'apparence très généreuse sont celles qu'on nous rabâche depuis deux ans et demi», a-t-il poursuivi, estimant qu'«elles n'ont pas réussi à convaincre ni à remporter l'adhésion».
«Ce ne sont pas des voeux mais une déclaration de guerre aux millions de Français qui refusent sa réforme. Tout le reste de son discours sonne faux et creux», a twitté Jean-Luc Mélenchon de la France insoumise (LFI).
A la veille du Nouvel An, le conflit semble toujours sans issue, alors que la concertation entre Édouard Philippe et les syndicats doit reprendre le 7 janvier.
Transports toujours très perturbés
Le trafic restera mercredi perturbé à la SNCF avec un TGV sur trois, quatre TER sur dix, un Transilien sur cinq et un Intercité sur dix. L'amélioration sera perceptible jeudi, et surtout le weekend de retour des vacances, où la SNCF a indiqué qu'elle comptait faire rouler 2 TGV sur 3. L'entreprise a par ailleurs annoncé pour mardi un taux de grévistes de 7,7% et plus d'un tiers chez les conducteurs.
La RATP table sur un trafic toujours «très perturbé» mercredi avec 8 lignes de métro totalement fermées. Pour la nuit de la Saint-Sylvestre, les lignes automatiques 1 et 14 circuleront jusqu'à 02h15 du matin. Comme tous les ans, les transports sont gratuits toute la nuit en Ile-de-France.
Côté raffineries, la Fédération CGT de la Chimie a appelé à un blocage de toutes les installations pétrolières - raffineries, terminaux pétroliers, dépôts - pendant 96 heures, du 7 au 10 janvier, a annoncé Thierry Defresne, délégué syndical central chez Total.
Manque de claret
Le mouvement reste soutenu par une majorité de Français (51%). Depuis la présentation du projet de réforme par Jean-Paul Delevoye cet été, les questions se sont multipliées sur une réforme dont l'impact pour chacun est incertain, faute notamment de connaître comment sera fixée la valeur du point qui régentera le futur système.
Entre les simulateurs succincts et optimistes du gouvernement et ceux de la gauche qui prédisent de nombreux perdants ou un boulevard ouvert aux fonds de pension, difficile d'y voir clair.
Autre source d'interrogations: les concessions accordées ces derniers jours à une dizaine de catégories, allant des policiers aux pilotes de ligne en passant par les danseurs de l'opéra qui conserveront pour longtemps des régimes spéciaux. De quoi faire dire à la droite que la réforme, vidée de son contenu, redevient catégorielle.
La grève dans les transports pourrait se poursuivre jusqu'à la reprise des négociations. En ce cas, elle atteindra jeudi, avec 29 jours, le record de la plus longue grève à la SNCF depuis 30 ans. (afp/nxp)
«Je mesure combien les décisions prises peuvent heurter et susciter des craintes et des oppositions», a reconnu le président, sur un ton sobre.
«Faut-il pour autant renoncer à changer notre pays, notre quotidien? Non. Car ce serait abandonner ceux que le système a déjà abandonné, ce serait trahir nos enfants, leurs enfants après eux, qui alors, auraient à payer le prix de nos renoncements. C'est pour cela que la réforme des retraites sera menée à son terme», a-t-il ajouté.
Le chef de l'État n'a pas mentionné l'âge pivot, dont la CFDT a fait une «ligne rouge», malgré l'appel d'une quinzaine de députés de la majorité dans une tribune de presse mardi.
Il a en revanche conforté une ouverture sur la question de la pénibilité. Il a promis de prendre «en compte les tâches difficiles pour permettre à ceux qui les exercent de partir plus tôt sans que cela soit lié à un statut ou à une entreprise».
«Déclaration de guerre»
Est-ce suffisant pour obtenir la levée de la grève? «Avec les organisations syndicales qui le veulent, j'attends du gouvernement d'Edouard Philippe qu'il trouve la voie d'un compromis rapide», a tranché Emmanuel Macron.
«Je n'ai pas l'impression qu'il y ait beaucoup d'espace à la négociation», a réagi immédiatement sur le plateau de BFMTV le numéro 1 de Force ouvrière, Yves Veyrier, à l'initiative du mouvement de grève avec la CGT, Solidaires et la FSU depuis le 5 décembre. «Ces formules d'apparence très généreuse sont celles qu'on nous rabâche depuis deux ans et demi», a-t-il poursuivi, estimant qu'«elles n'ont pas réussi à convaincre ni à remporter l'adhésion».
«Ce ne sont pas des voeux mais une déclaration de guerre aux millions de Français qui refusent sa réforme. Tout le reste de son discours sonne faux et creux», a twitté Jean-Luc Mélenchon de la France insoumise (LFI).
A la veille du Nouvel An, le conflit semble toujours sans issue, alors que la concertation entre Édouard Philippe et les syndicats doit reprendre le 7 janvier.
Transports toujours très perturbés
Le trafic restera mercredi perturbé à la SNCF avec un TGV sur trois, quatre TER sur dix, un Transilien sur cinq et un Intercité sur dix. L'amélioration sera perceptible jeudi, et surtout le weekend de retour des vacances, où la SNCF a indiqué qu'elle comptait faire rouler 2 TGV sur 3. L'entreprise a par ailleurs annoncé pour mardi un taux de grévistes de 7,7% et plus d'un tiers chez les conducteurs.
La RATP table sur un trafic toujours «très perturbé» mercredi avec 8 lignes de métro totalement fermées. Pour la nuit de la Saint-Sylvestre, les lignes automatiques 1 et 14 circuleront jusqu'à 02h15 du matin. Comme tous les ans, les transports sont gratuits toute la nuit en Ile-de-France.
Côté raffineries, la Fédération CGT de la Chimie a appelé à un blocage de toutes les installations pétrolières - raffineries, terminaux pétroliers, dépôts - pendant 96 heures, du 7 au 10 janvier, a annoncé Thierry Defresne, délégué syndical central chez Total.
Manque de claret
Le mouvement reste soutenu par une majorité de Français (51%). Depuis la présentation du projet de réforme par Jean-Paul Delevoye cet été, les questions se sont multipliées sur une réforme dont l'impact pour chacun est incertain, faute notamment de connaître comment sera fixée la valeur du point qui régentera le futur système.
Entre les simulateurs succincts et optimistes du gouvernement et ceux de la gauche qui prédisent de nombreux perdants ou un boulevard ouvert aux fonds de pension, difficile d'y voir clair.
Autre source d'interrogations: les concessions accordées ces derniers jours à une dizaine de catégories, allant des policiers aux pilotes de ligne en passant par les danseurs de l'opéra qui conserveront pour longtemps des régimes spéciaux. De quoi faire dire à la droite que la réforme, vidée de son contenu, redevient catégorielle.
La grève dans les transports pourrait se poursuivre jusqu'à la reprise des négociations. En ce cas, elle atteindra jeudi, avec 29 jours, le record de la plus longue grève à la SNCF depuis 30 ans. (afp/nxp)