Macron veut rapidement moraliser la vie politique

Dimanche 9 Avril 2017

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron entend présenter son projet de moralisation de la vie politique avant même les législatives de juin s'il remporte l'élection présidentielle.
 
Dans une interview au Journal du dimanche, le chef de file d'En Marche ! réitère qu'il ne présentera pas de projet de loi de finances rectificative cet été mais indique que s'il est élu, il fera adopter un texte de finances publiques quinquennal à l'automne en même temps que le projet de loi de finances 2018.
 
Il se dit sûr de bénéficier d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale en juin s'il entre à l'Elysée, car "on n'a jamais vu, depuis 1958, le peuple français dire le contraire aux législatives de ce qu'il a dit quelques semaines plus tôt à la présidentielle"
 
Prié de dire quelles seraient les premières mesures de sa présidence, il répond qu'un projet de loi de moralisation de la vie politique "sera mis sur la table du conseil des ministres avant les législatives".
 
Ce texte interdira aux parlementaires de salarier des membres de leur famille et fiscalisera la totalité de leurs rémunérations, "en particulier l'indemnité représentative de frais de mandat"
 
"Pour éviter les conflits d'intérêts, les activités de conseil seront interdites", déclare-t-il encore, en indiquant en outre qu'il fera voter avant la fin 2017 la réduction d'un tiers du nombre de parlementaires et l'introduction d'une dose de proportionnelle pour les législatives.
 
ETAT D'URGENCE MAINTENU
En matière économique et sociale , un "audit des finances publiques sera demandé afin de disposer à la mi-juin des résultats de la gestion en cours", un exercice que la Cour des comptes a déjà annoncé quel que soit le vainqueur de la course à l'Elysée.
 
Et "il n'y aura pas de loi de finances rectificative cet été". "Ni cadeau, ni augmentation d'impôts. Ce serait irresponsable", dit Emmanuel Macron.
 
Mais en revanche, le gouvernement présentera à l'automne un texte de finances publiques quinquennal et un projet de loi de finances pour 2018.
 
"Ces textes présenteront la stratégie sur cinq ans, avec le plan d'économies de 60  milliards, l'exonération de la taxe d'habitation pour 80 % des Français, ainsi que les principales mesures en faveur de l'emploi et de l'investissement, comme la baisse des charges, la baisse de l'impôt sur les sociétés", souligne-t-il.
 
L'ancien ministre de l'Economie souhaite encore introduire dès l'été un projet de loi d'habilitation pour simplifier le droit du travail et décentraliser la négociation.
 
"Il s'agit de donner plus de place à l'accord majoritaire d'entreprise ou de branche, d'une part, d'encadrer les décisions des prud'hommes, d'autre part". Le tout se ferait "par ordonnances, pour procéder de manière rapide et efficace."
 
Emmanuel Macron entend prendre aussi dès l'été des "mesures nécessaires au renforcement de la sécurité intérieure" mais n'envisage pas une sortie de l'état d'urgence à court terme.
 
"Mon souhait, comme tout démocrate, est d'en sortir. Mais la situation européenne, après Londres, Saint-Pétersbourg et Stockholm, ne me semble pas propice à une levée de l'état d'urgence", dit-il.
 
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