L'ancien chef de l'Etat malgache Andry Rajoelina semblait samedi promis à une nette victoire dans l'élection présidentielle, selon des résultats partiels, mais le camp de son rival Marc Ravalomana a crié à la fraude et aux "manipulations".
Le dernier décompte publié dans l'après-midi par la Commission électorale (Ceni) après dépouillement de plus de 3,5 millions de bulletins, pour une participation estimée à un peu moins de 5 millions de votants, créditait M. Rajoelina de 55,7%.
M. Ravalomanana recueillait, lui, 44,2% des suffrages, selon ces chiffres portant sur près des trois quarts des bureaux de vote.
Les résultats provisoires complets, avant d'éventuels recours devant la Haute-cour constitutionnelle, devraient être rendus publics par la Ceni autour de Noël.
"On attend encore les résultats complets de la Ceni mais je crois que les résultats actuels sont irréversibles", s'est réjoui auprès de l'AFP un des proches d'Andry Rajoelina, l'ancien ministre Hajo Andrianainarivelo. "La victoire est à nous !"
Le camp adverse a catégoriquement rejeté les résultats partiels.
"Selon les procès verbaux qui nous sont parvenus, c'est Marc Ravalomanana qui est en tête", a plaidé à l'AFP Fanirisoa Erinaivo, une candidate battue au premier tour qui a rejoint son giron. "La Ceni ne sort que les procès verbaux où Rajoelina est en tête", a-t-elle ajouté, "nous craignons une manipulation".
Selon son entourage, Marc Ravalomanana devrait s'exprimer dimanche soir sur la situation.
Depuis des semaines, le duel électoral entre les deux anciens chefs d'Etat nourrit les tensions dans le pays, habitué des crises politiques depuis son indépendance de la France en 1960.
Dès le soir du second tour mercredi, les deux candidats avaient proclamé leur victoire devant leurs partisans et s'accusent depuis mutuellement de fraudes.
Après la publication des premières tendances jeudi, Marc Ravalomanana avait lui-même dénoncé à l'AFP des "fraudes massives" et averti qu'il ne respecterait les résultats du scrutin "que s'ils correspondent à la réalité".
Sûrs de leur victoire, Andry Rajoelina et son entourage avaient, eux aussi, accusé leur rival de "manipulations" et l'avaient mis au défi de prouver ses allégations.
- "Scrutin transparent" -
Le chef de la mission des observateurs de l'Union européenne (UE) a battu froid leurs affirmations en assurant vendredi n'avoir pas constaté d'irrégularités significatives.
"Les Malgaches ont voté dans une atmosphère pacifique lors d'un scrutin transparent et bien organisé", s'est réjoui Cristian Preda.
"Avant même le premier tour les candidats ont parlé de fraude massive, nous ne les avons pas constatées sur le terrain (...). Il faut leur dire, si vous les voyez, que la campagne est finie", a-t-il ajouté, ironique, "j'espère que le calme viendra une fois que les résultats seront très clairs".
Dans la même veine, l'Union africaine (UA) a félicité les "deux candidats, toute la classe politique et le peuple malgache qui, malgré les divergences (...) ont su faire preuve de retenue".
Au premier tour, M. Rajoelina avait déjà viré en tête avec 39,23% des voix, contre 35,35% à son adversaire.
Andry Rajoelina, 44 ans, ex-publicitaire et disc-jockey, entretient une rivalité féroce avec Marc Ravalomanana, 69 ans, qui a fait fortune à la tête d'un groupe laitier, depuis la crise de 2009.
Elu président en 2002, M. Ravalomanana avait alors été contraint de démissionner face à une vague de manifestations violentes fomentées par M. Rajoelina, fraîchement élu maire de la capitale Antananarivo.
Ce dernier avait ensuite été installé par l'armée à la tête d'une présidence de transition qu'il a quittée en 2014.
Les deux hommes avaient été interdits de candidature à la présidentielle de 2013 dans le cadre d'un accord de sortie de crise validé par la communauté internationale.
Depuis plusieurs semaines, le tour très personnel pris par le duel entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana et les énormes moyens financiers qu'ils ont engagés nourrissent les craintes de troubles à la proclamation des résultats.
Leur campagne aux allures de règlement de comptes a largement occulté les problèmes de fond du pays, un des plus pauvres du continent africain. Selon la Banque mondiale, 75% de ses 25 millions d'habitants vivent avec moins de 2 dollars par jour.
Le dernier décompte publié dans l'après-midi par la Commission électorale (Ceni) après dépouillement de plus de 3,5 millions de bulletins, pour une participation estimée à un peu moins de 5 millions de votants, créditait M. Rajoelina de 55,7%.
M. Ravalomanana recueillait, lui, 44,2% des suffrages, selon ces chiffres portant sur près des trois quarts des bureaux de vote.
Les résultats provisoires complets, avant d'éventuels recours devant la Haute-cour constitutionnelle, devraient être rendus publics par la Ceni autour de Noël.
"On attend encore les résultats complets de la Ceni mais je crois que les résultats actuels sont irréversibles", s'est réjoui auprès de l'AFP un des proches d'Andry Rajoelina, l'ancien ministre Hajo Andrianainarivelo. "La victoire est à nous !"
Le camp adverse a catégoriquement rejeté les résultats partiels.
"Selon les procès verbaux qui nous sont parvenus, c'est Marc Ravalomanana qui est en tête", a plaidé à l'AFP Fanirisoa Erinaivo, une candidate battue au premier tour qui a rejoint son giron. "La Ceni ne sort que les procès verbaux où Rajoelina est en tête", a-t-elle ajouté, "nous craignons une manipulation".
L'un des deux finalistes de la présidentielle malgache, Marc Ravalomanana, vote au second tour le 19 décembre 2018 à Antananarivo.n / © AFP/Archives / RIJASOLO
Depuis des semaines, le duel électoral entre les deux anciens chefs d'Etat nourrit les tensions dans le pays, habitué des crises politiques depuis son indépendance de la France en 1960.
Dès le soir du second tour mercredi, les deux candidats avaient proclamé leur victoire devant leurs partisans et s'accusent depuis mutuellement de fraudes.
Après la publication des premières tendances jeudi, Marc Ravalomanana avait lui-même dénoncé à l'AFP des "fraudes massives" et averti qu'il ne respecterait les résultats du scrutin "que s'ils correspondent à la réalité".
Sûrs de leur victoire, Andry Rajoelina et son entourage avaient, eux aussi, accusé leur rival de "manipulations" et l'avaient mis au défi de prouver ses allégations.
- "Scrutin transparent" -
Dépouillement du second tour de la présidentielle malgache à Antananarivo, le 19 décembre 2018. / © AFP / RIJASOLO
"Les Malgaches ont voté dans une atmosphère pacifique lors d'un scrutin transparent et bien organisé", s'est réjoui Cristian Preda.
"Avant même le premier tour les candidats ont parlé de fraude massive, nous ne les avons pas constatées sur le terrain (...). Il faut leur dire, si vous les voyez, que la campagne est finie", a-t-il ajouté, ironique, "j'espère que le calme viendra une fois que les résultats seront très clairs".
Dans la même veine, l'Union africaine (UA) a félicité les "deux candidats, toute la classe politique et le peuple malgache qui, malgré les divergences (...) ont su faire preuve de retenue".
Au premier tour, M. Rajoelina avait déjà viré en tête avec 39,23% des voix, contre 35,35% à son adversaire.
Andry Rajoelina, 44 ans, ex-publicitaire et disc-jockey, entretient une rivalité féroce avec Marc Ravalomanana, 69 ans, qui a fait fortune à la tête d'un groupe laitier, depuis la crise de 2009.
Elu président en 2002, M. Ravalomanana avait alors été contraint de démissionner face à une vague de manifestations violentes fomentées par M. Rajoelina, fraîchement élu maire de la capitale Antananarivo.
Ce dernier avait ensuite été installé par l'armée à la tête d'une présidence de transition qu'il a quittée en 2014.
Les deux hommes avaient été interdits de candidature à la présidentielle de 2013 dans le cadre d'un accord de sortie de crise validé par la communauté internationale.
Depuis plusieurs semaines, le tour très personnel pris par le duel entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana et les énormes moyens financiers qu'ils ont engagés nourrissent les craintes de troubles à la proclamation des résultats.
Leur campagne aux allures de règlement de comptes a largement occulté les problèmes de fond du pays, un des plus pauvres du continent africain. Selon la Banque mondiale, 75% de ses 25 millions d'habitants vivent avec moins de 2 dollars par jour.