Les deux finalistes de l'élection présidentielle malgache, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, se sont déclarés dimanche soir devant leurs partisans convaincus de remporter la victoire, quelques heures à peine après la clôture du scrutin.
"Le changement arrive demain et, dès aujourd'hui, vous pouvez dire que +Dada+ ("Papa", son surnom en malgache) est élu", a lancé M. Ravalomanana à son quartier général. "Quoi qu'il arrive, une seule chose compte, on va remporter la victoire !" Son rival lui a emboîté le pas peu de temps après. "C'est le numéro 13 (son numéro sur la liste des candidats) qui mène dans tout Madagascar", a asséné M. Rajoelina, "je suis persuadé de remporter une victoire mais on va attendre les résultats officiels".
Toute la journée, les Malgaches ont voté pour départager les deux anciens chefs de l'Etat, engagés dans un duel au couteau aux airs de règlements de comtes personnel.
Selon le chef de la mission des observateurs de l'Union européenne (UE), Cristian Preda, la participation était en baisse d'environ 4 à 5% à la mi-journée par rapport à celle du premier tour (54,%).
La rivalité voire l'inimitié exacerbées entre les deux hommes fait planer le risque d'une nouvelle crise politique dans un pays qui en a connu de nombreuses depuis son indépendance de la France en 1960.
Dès la fermeture des bureaux de vote, les opérations de dépouillement ont débuté dans une chaude ambiance.
Dans le lycée JJ Rabearivelo, dans le centre de la capitale du pays Antananarivo, le comptage de chacune des voix des candidats numéros 25 et 13, a été salué par les cris de joie de leurs partisans chauffés à blanc, ont constaté des journalistes de l'AFP.
- Rancunes -
La Commission électorale (Ceni) a promis de publier les premiers résultats significatifs après Noël.
Lors des dernières semaines de campagne, tous les deux ont laissé libre cours à leur rancunes personnelles, nées de la crise de 2009.
Elu président en 2002, M. Ravalomanana a été contraint à la démission sept ans plus tard par une vague de violentes manifestations ourdies par M. Rajoelina. Maire de la capitale, ce dernier avait alors été installé par l'armée à la tête d'une présidence non-élue.
Ils avaient été privés de revanche en 2013, interdits de candidature à la faveur d'un accord de sortie de crise validé par la communauté internationale.
Pour retrouver le pouvoir, MM. Rajoelina et Ravalomanana n'ont pas lésiné sur les moyens financiers, apparemment illimités, ni à s'accuser de fraude.
Dès leur second débat télévisé dimanche dernier, M. Ravalomanana a reproché à son rival de préparer la fraude, faisant état de la circulation de "fausses cartes d'identité et de fausses cartes d'électeurs".
Il a assuré mercredi qu'il n'accepterait "jamais" les résultats "s'il y a de la fraude".
Quelques heures plus tard, le camp de M. Rajoelina a riposté en dénonçant les "nombreuses manipulations, actes de corruption et tentative de détournement des voix de la part des partisans du candidat 25".
- Enjeux -
Pour nombre d'observateurs, ces échanges laissent présager de très vives tensions dès la confirmation des premières tendances.
"Les résultats pourraient être très serrés et, dans ce contexte, même des irrégularités très minimes pourraient amener l'un ou l'autre candidat à les contester", a pronostiqué Marcus Schneider, analyste à la fondation allemande Friedrich Ebert.
Comme l'a souligné l'ancien ministre de l'Education et candidat malheureux au premier tour, l'universitaire Paul Rabary, la défaite leur est interdite.
"Pour Marc Ravalomanana, c'est une question de vie ou de mort. Son groupe ne peut pas survivre s'il ne reprend pas le pouvoir", a-t-il résumé. "Quant à Andry Rajoelina, son histoire personnelle est salie par le coup d'Etat. Il doit gagner pour laver son honneur".
Le Premier ministre en exercice Christian Ntsay a appelé les deux candidats à la raison. "Je suis sûr qu'ils sauront calmer leurs partisans (...), le pays ne mérite pas d'autres troubles", a-t-il estimé.
Ce face-à-face au tour très personnel a largement occulté les problèmes de fond du pays, un des plus pauvres du continent africain.
Manque criant d'infrastructure, corruption, insécurité, pauvreté, la Grande île et ses 25 millions d'habitants cumulent tous les handicaps. Victime du réchauffement climatique, sa pointe sud souffre depuis des années d'une sécheresse qui met en péril sa population.
"J'attends du prochain président (...) qu'il nous sorte de la pauvreté infernale dans laquelle nous vivons", a souhaité Monique Norosoa, une femme au foyer de 45 ans qui a voté dans le centre d'Antananarivo.
"Il doit mettre de côté ses intérêts personnels pour se consacrer à l'amélioration de la vie de tous les Malgaches".
"Le changement arrive demain et, dès aujourd'hui, vous pouvez dire que +Dada+ ("Papa", son surnom en malgache) est élu", a lancé M. Ravalomanana à son quartier général. "Quoi qu'il arrive, une seule chose compte, on va remporter la victoire !"
Toute la journée, les Malgaches ont voté pour départager les deux anciens chefs de l'Etat, engagés dans un duel au couteau aux airs de règlements de comtes personnel.
Selon le chef de la mission des observateurs de l'Union européenne (UE), Cristian Preda, la participation était en baisse d'environ 4 à 5% à la mi-journée par rapport à celle du premier tour (54,%).
La rivalité voire l'inimitié exacerbées entre les deux hommes fait planer le risque d'une nouvelle crise politique dans un pays qui en a connu de nombreuses depuis son indépendance de la France en 1960.
L'ancien président Andry Rajoelina vote à Antananarivo le 19 décembre 2018 / © AFP / GIANLUIGI GUERCIA
Dans le lycée JJ Rabearivelo, dans le centre de la capitale du pays Antananarivo, le comptage de chacune des voix des candidats numéros 25 et 13, a été salué par les cris de joie de leurs partisans chauffés à blanc, ont constaté des journalistes de l'AFP.
- Rancunes -
La Commission électorale (Ceni) a promis de publier les premiers résultats significatifs après Noël.
Lors des dernières semaines de campagne, tous les deux ont laissé libre cours à leur rancunes personnelles, nées de la crise de 2009.
Elu président en 2002, M. Ravalomanana a été contraint à la démission sept ans plus tard par une vague de violentes manifestations ourdies par M. Rajoelina. Maire de la capitale, ce dernier avait alors été installé par l'armée à la tête d'une présidence non-élue.
Ils avaient été privés de revanche en 2013, interdits de candidature à la faveur d'un accord de sortie de crise validé par la communauté internationale.
Pour retrouver le pouvoir, MM. Rajoelina et Ravalomanana n'ont pas lésiné sur les moyens financiers, apparemment illimités, ni à s'accuser de fraude.
Dès leur second débat télévisé dimanche dernier, M. Ravalomanana a reproché à son rival de préparer la fraude, faisant état de la circulation de "fausses cartes d'identité et de fausses cartes d'électeurs".
Il a assuré mercredi qu'il n'accepterait "jamais" les résultats "s'il y a de la fraude".
Quelques heures plus tard, le camp de M. Rajoelina a riposté en dénonçant les "nombreuses manipulations, actes de corruption et tentative de détournement des voix de la part des partisans du candidat 25".
- Enjeux -
Pour nombre d'observateurs, ces échanges laissent présager de très vives tensions dès la confirmation des premières tendances.
"Les résultats pourraient être très serrés et, dans ce contexte, même des irrégularités très minimes pourraient amener l'un ou l'autre candidat à les contester", a pronostiqué Marcus Schneider, analyste à la fondation allemande Friedrich Ebert.
Comme l'a souligné l'ancien ministre de l'Education et candidat malheureux au premier tour, l'universitaire Paul Rabary, la défaite leur est interdite.
"Pour Marc Ravalomanana, c'est une question de vie ou de mort. Son groupe ne peut pas survivre s'il ne reprend pas le pouvoir", a-t-il résumé. "Quant à Andry Rajoelina, son histoire personnelle est salie par le coup d'Etat. Il doit gagner pour laver son honneur".
Le Premier ministre en exercice Christian Ntsay a appelé les deux candidats à la raison. "Je suis sûr qu'ils sauront calmer leurs partisans (...), le pays ne mérite pas d'autres troubles", a-t-il estimé.
Ce face-à-face au tour très personnel a largement occulté les problèmes de fond du pays, un des plus pauvres du continent africain.
Manque criant d'infrastructure, corruption, insécurité, pauvreté, la Grande île et ses 25 millions d'habitants cumulent tous les handicaps. Victime du réchauffement climatique, sa pointe sud souffre depuis des années d'une sécheresse qui met en péril sa population.
"J'attends du prochain président (...) qu'il nous sorte de la pauvreté infernale dans laquelle nous vivons", a souhaité Monique Norosoa, une femme au foyer de 45 ans qui a voté dans le centre d'Antananarivo.
"Il doit mettre de côté ses intérêts personnels pour se consacrer à l'amélioration de la vie de tous les Malgaches".