Madrid demande des explications au Maroc sur Ceuta et Melilla

Mardi 22 Décembre 2020

L’Espagne a convoqué en urgence lundi l’ambassadrice du Maroc à Madrid après des déclarations du Premier ministre marocain sur Ceuta et Melilla, deux enclaves espagnoles dans le nord du Maroc.
 
Dans des propos tenus samedi à la chaîne égyptienne al-Sharq, le chef du gouvernement marocain, Saad-Eddine El Otmani, a proposé d’ouvrir la question de la souveraineté sur ces territoires. «Ceuta et Melilla est une question qui doit s’ouvrir», a déclaré le Premier ministre, «elle reste en suspens depuis cinq ou six siècles, mais un jour elle pourrait s’ouvrir».
 
Le ministère espagnol des Affaires étrangères a immédiatement convoqué l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich. «L’Espagne attend de tous ses partenaires le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de notre pays et elle a demandé (à l’ambassadrice) des explications sur les déclarations du Premier ministre marocain», a indiqué le ministère espagnol dans un communiqué publié à la suite de l’entretien.
 
Vestiges des territoires africains espagnols
 
Les villes de Melilla et de Ceuta sont sous souveraineté espagnole depuis le XVIe et le XVIIe siècle respectivement. Elles sont les seuls vestiges des territoires africains anciennement contrôlés par l’Espagne. La controverse survient à un moment délicat dans les relations entre les deux pays, en particulier sur la question du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, territoire peu peuplé contrôlé aux trois quarts par Rabat mais revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario.
 
Le renouveau de tension entre les deux parties dans cette zone et la récente reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur ce territoire ont relancé les désaccords sur cette question entre Rabat et Madrid. Le gouvernement espagnol demande pour sa part le respect des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU, qui considèrent le Sahara occidental comme «un territoire non autonome» et prévoient la tenue d’un référendum d’autodétermination. (ATS/NXP)
 
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