Le gouvernement espagnol a encore renforcé vendredi le contrôle des dépenses de la Catalogne, pour éviter qu'un seul euro ne finance le référendum d'autodétermination que les dirigeants catalans veulent organiser malgré son interdiction.
"Nous avons établi un nouveau système de contrôle des dépenses" pour éviter qu'elles ne financent des "activités illégales" comme le référendum, a déclaré le ministre du Budget Cristobal Montoro à l'issue du Conseil des ministres.
Les dirigeants séparatistes de Catalogne, région profondément divisée entre partisans et adversaires d'une sécession d'avec l'Espagne, veulent organiser un referendum le 1er octobre malgré tous les avertissements de Madrid.
Pour éviter tout détournement de fonds vers l'organisation du scrutin, l'Etat versera directement les salaires des fonctionnaires, les allocations sociales, et le paiement des factures des fournisseurs des services publics, a expliqué M. Montoro.
La décision du gouvernement a coïncidé avec la diffusion d'une lettre ouverte du président régional catalan Carles Puigdemont, d'Oriol Junqueras et de la présidente du parlement catalan Carme Forcadell, auxquels s'est joint pour la première fois publiquement la maire de Barcelone Ada Colau.
S'adressant au chef du gouvernement Mariano Rajoy (photo) et au roi Felipe VI, ils dénoncent une "répression sans précédent" de l'Etat contre les partisans du referendum et lancent un "appel au dialogue" pour que l'Etat l'autorise.
"C'est ironique de la part de ceux qui ont refusé tout dialogue sauf sur un seul sujet --le seul qui les intéresse-- un referendum sur l'indépendance", a répondu le porte-parole du gouvernement Inigo Mendez de Vigo,
"Le droit à la sécession n'est pas envisagé par la Constitution", a insisté le porte-parole, une position partagée par la majorité des partis d'Espagne.
Les séparatistes sont majoritaires au Parlement catalan depuis 2015, mais la société catalane est divisée presque à parts égales selon les sondages. En revanche plus de 70% des Catalans souhaiteraient pouvoir s’exprimer dans un référendum.
- Avertissement de Rajoy -
Mariano Rajoy s'est rendu vendredi soir à Barcelone, au siège du Parti Populaire qu'il dirige, comme pour montrer qu'il était encore chez lui, et a assuré qu'il continuerait à agir pour empêcher le referendum ait lieu.
"La Garde Civile a saisi plus de 100.000 affiches de propagande de la Generalitat (le gouvernement régional catalan)", a-t-il annoncé.
Cette force de police a perquisitionné vendredi une nouvelle imprimerie.
"Ne sous-estimez pas la force de la démocratie espagnole", a déclaré M. Rajoy. "L'Etat de droit fonctionne. Certains ne s'en sont peut être pas encore rendu compte, ils feraient mieux de s'en rendre compte".
Depuis la convocation du référendum le 6 septembre, le gouvernement et la justice agissent sur tous les fronts pour l'empêcher.
Ainsi, les principaux dirigeants indépendantistes et les maires qui les soutiennent risquent des poursuites judiciaires pour participer à l'organisation du scrutin.
Près de 750 des 948 maires catalans veulent participer à l'organisation.
Mais cinq des dix plus grandes villes catalanes sont opposées au scrutin. La maire de Barcelone, ville de 1,6 millions d'habitants, reste prudente: elle a dit qu'elle ne mettrait pas d'obstacles à sa tenue.
M. Rajoy a voulu rassurer "les maires menacés" parce qu'ils refusent de participer au referendum. "Nous sommes avec vous, nous sommes nombreux, nous sommes la majorité", a-t-il dit.
Le patronat espagnol a approuvé les mesures prises par le gouvernement. Les entreprises ont besoin de sécurité juridique et "lorsque celle-ci est altérée, il faut prendre toutes les mesures nécessaires" pour la rétablir, a expliqué Juan Rosell, le patron des patrons espagnols.
S'ils arrivent malgré tout à organiser le référendum et l'emportent, les séparatistes assurent qu'ils proclameront l'indépendance de cette région concentrant 16% de la population espagnole.
La poussée de fièvre sécessionniste en Catalogne, qui a une langue et une culture propres, a été en partie alimentée par la crise économique de 2008.
Mais pour les indépendantistes le détonateur a été l'annulation partielle en 2010 par la Cour constitutionnelle d'un nouveau "statut d'autonomie de la Catalogne" qui élargissait ses compétences et la définissait comme une "nation". (AFP)
"Nous avons établi un nouveau système de contrôle des dépenses" pour éviter qu'elles ne financent des "activités illégales" comme le référendum, a déclaré le ministre du Budget Cristobal Montoro à l'issue du Conseil des ministres.
Les dirigeants séparatistes de Catalogne, région profondément divisée entre partisans et adversaires d'une sécession d'avec l'Espagne, veulent organiser un referendum le 1er octobre malgré tous les avertissements de Madrid.
Pour éviter tout détournement de fonds vers l'organisation du scrutin, l'Etat versera directement les salaires des fonctionnaires, les allocations sociales, et le paiement des factures des fournisseurs des services publics, a expliqué M. Montoro.
La décision du gouvernement a coïncidé avec la diffusion d'une lettre ouverte du président régional catalan Carles Puigdemont, d'Oriol Junqueras et de la présidente du parlement catalan Carme Forcadell, auxquels s'est joint pour la première fois publiquement la maire de Barcelone Ada Colau.
S'adressant au chef du gouvernement Mariano Rajoy (photo) et au roi Felipe VI, ils dénoncent une "répression sans précédent" de l'Etat contre les partisans du referendum et lancent un "appel au dialogue" pour que l'Etat l'autorise.
"C'est ironique de la part de ceux qui ont refusé tout dialogue sauf sur un seul sujet --le seul qui les intéresse-- un referendum sur l'indépendance", a répondu le porte-parole du gouvernement Inigo Mendez de Vigo,
"Le droit à la sécession n'est pas envisagé par la Constitution", a insisté le porte-parole, une position partagée par la majorité des partis d'Espagne.
Les séparatistes sont majoritaires au Parlement catalan depuis 2015, mais la société catalane est divisée presque à parts égales selon les sondages. En revanche plus de 70% des Catalans souhaiteraient pouvoir s’exprimer dans un référendum.
- Avertissement de Rajoy -
Mariano Rajoy s'est rendu vendredi soir à Barcelone, au siège du Parti Populaire qu'il dirige, comme pour montrer qu'il était encore chez lui, et a assuré qu'il continuerait à agir pour empêcher le referendum ait lieu.
"La Garde Civile a saisi plus de 100.000 affiches de propagande de la Generalitat (le gouvernement régional catalan)", a-t-il annoncé.
Cette force de police a perquisitionné vendredi une nouvelle imprimerie.
"Ne sous-estimez pas la force de la démocratie espagnole", a déclaré M. Rajoy. "L'Etat de droit fonctionne. Certains ne s'en sont peut être pas encore rendu compte, ils feraient mieux de s'en rendre compte".
Depuis la convocation du référendum le 6 septembre, le gouvernement et la justice agissent sur tous les fronts pour l'empêcher.
Ainsi, les principaux dirigeants indépendantistes et les maires qui les soutiennent risquent des poursuites judiciaires pour participer à l'organisation du scrutin.
Près de 750 des 948 maires catalans veulent participer à l'organisation.
Mais cinq des dix plus grandes villes catalanes sont opposées au scrutin. La maire de Barcelone, ville de 1,6 millions d'habitants, reste prudente: elle a dit qu'elle ne mettrait pas d'obstacles à sa tenue.
M. Rajoy a voulu rassurer "les maires menacés" parce qu'ils refusent de participer au referendum. "Nous sommes avec vous, nous sommes nombreux, nous sommes la majorité", a-t-il dit.
Le patronat espagnol a approuvé les mesures prises par le gouvernement. Les entreprises ont besoin de sécurité juridique et "lorsque celle-ci est altérée, il faut prendre toutes les mesures nécessaires" pour la rétablir, a expliqué Juan Rosell, le patron des patrons espagnols.
S'ils arrivent malgré tout à organiser le référendum et l'emportent, les séparatistes assurent qu'ils proclameront l'indépendance de cette région concentrant 16% de la population espagnole.
La poussée de fièvre sécessionniste en Catalogne, qui a une langue et une culture propres, a été en partie alimentée par la crise économique de 2008.
Mais pour les indépendantistes le détonateur a été l'annulation partielle en 2010 par la Cour constitutionnelle d'un nouveau "statut d'autonomie de la Catalogne" qui élargissait ses compétences et la définissait comme une "nation". (AFP)