Dans une démarche sans précédent au milieu de la guerre meurtrière, le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé jeudi son intention de se rendre dans la bande de Gaza, alors même que l'offensive israélienne, qui a fait à ce jour plus de 40 000 morts, se poursuit.
Mahmoud Abbas a fait une allocution au parlement turc à Ankara au cours d'une session extraordinaire sur la Palestine, à laquelle assistaient le président turc Recep Tayyip Erdogan, des centaines de législateurs turcs et d'autres hauts fonctionnaires. Mahmoud Abbas réside habituellement en Cisjordanie.
"Il n'y a pas de solution devant nous, c'est pourquoi tous les membres de l'Autorité palestinienne et moi avons décidé de nous rendre à Gaza, nous le ferons", a-t-il dit.
Mahmoud Abbas a appelé les dirigeants des pays arabes, islamiques et amis, ainsi que le secrétaire général des Nations unies, à se joindre à sa visite qui vise à "mettre fin à l'agression israélienne contre Gaza".
"Nous resterons fermes et ne quitterons pas nos terres", a souligné le président palestinien.
Il a également exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à leur garantir l'accès à l'enclave assiégée.
"Notre prochaine destination sera la ville sainte de Jérusalem, notre capitale éternelle. Notre peuple expulsera les usurpateurs de la Palestine quoi qu'il arrive", a-t-il ajouté.
Mahmoud Abbas s'est par ailleurs "félicité de la position adoptée par la Türkiye, sous la direction du président Erdogan, pour défendre les droits légitimes du peuple palestinien".
"J'exprime ma gratitude à la Türkiye pour les dizaines de milliers de tonnes d'aide humanitaire acheminées à notre peuple dans la bande de Gaza", a-t-il affirmé.
Et de poursuivre : "L'occupant est voué à disparaitre. La Palestine sera libre. Je remercie le président Erdogan et le peuple turc pour leur soutien à la Palestine. Nous travaillons pour l'unité de la Palestine, et le meilleur moyen d'y parvenir est de s'unir. Nous remercions ceux qui nous soutiennent, en particulier la Türkiye."
Ignorant une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU stipulant un cessez-le-feu immédiat, Israël fait face à des condamnations internationales dans le cadre de son offensive meurtrière qui se poursuit toujours contre la bande de Gaza, et ce, depuis l’attaque transfrontalière du Hamas contre des colonies israéliennes du 7 octobre 2023.
Depuis cette date, l'offensive israélienne a tué plus de 40 000 personnes, dont la plupart sont des femmes et des enfants, et en a blessé plus de 92 400 personnes, selon les autorités médicales palestiniennes.
Plus de 10 mois après le début de la guerre menée par Israël, de vastes agglomérations de Gaza ne sont plus que ruines, sur fond d’un état de siège paralysant l’accès à la nourriture, à l’eau potable et aux médicaments.
Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), qui a émis une ordonnance le sommant de cesser immédiatement son opération militaire dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande, où plus d’un million de Palestiniens avaient cherché refuge pour fuir la guerre, avant que la ville ne soit à son tour envahie par les forces israéliennes, le 6 mai dernier. [AA]
PRÉSIDENTIELLE 2024
FRANCE
