Mandats d'arrêt de la CPI : "S'ils font cela à Israël, nous serons les prochains", déclare un sénateur américain

Mercredi 22 Mai 2024

Le sénateur américain Lindsey Graham a fait part mardi de ses inquiétudes concernant les mandats d'arrêt demandés par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) contre de hauts responsables israéliens, affirmant que "s'ils font cela à Israël, nous serons les prochains".

 

"J'espère qu'ensemble, nous trouverons un moyen d'apaiser notre mécontentement à l'égard de la CPI, car s'ils font cela à Israël, nous serons les prochains", a déclaré Graham, lors du témoignage du secrétaire d'État américain, Antony Blinken, devant la sous-commission des crédits du Sénat.

 

"En fin de compte, ce que j'espère, c'est que nous appliquions des sanctions contre la CPI pour cet outrage, non seulement pour aider nos amis en Israël, mais aussi pour nous protéger au fil du temps", a ajouté Graham.

 

"Je suis heureux de travailler avec vous sur ce point", a répondu Blinken lorsque Graham lui a demandé s'il soutiendrait une sanction contre la CPI.

 

Blinken a également déclaré mardi aux législateurs, que le Département d'État travaillerait avec le Congrès pour développer une “réponse appropriée“ après le dépôt de demandes de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant par le procureur en chef de la CPI, Karim Khan.

 

"Sénateur Risch, en bref, examinons la question. Nous voulons travailler avec vous sur une base bipartite pour trouver une réponse appropriée. Je m'engage à le faire", a répondu Blinken au sénateur républicain, Jim Risch, le président du Comité des affaires étrangères du Sénat des États-Unis.

 

"Comme vous le dites, le diable est dans les détails, alors voyons ce que vous avez. Et nous pouvons partir de là", a-t-il ajouté.

 

Les commentaires de Blinken marquent le signal le plus fort d'un changement au sein de l'administration Biden depuis la réaction de la Maison Blanche, le 30 avril dernier, aux menaces de représailles des législateurs américains contre les officiels de la Cour, leurs familles et leurs associés si la CPI en venait à émettre des mandats d'arrêt contre des hauts responsables israéliens.

 

L’administration Biden a soutenu que la CPI n’avait pas compétence sur Israël et les territoires palestiniens occupés. Bien qu'Israël ne soit pas signataire du Statut de Rome, le document fondateur de la CPI, la Palestine y a adhéré en 2015.

 

Alors qu’elle a rejeté la compétence de la CPI sur Israël, l'administration Biden avait tout de même salué la décision de la CPI d'émettre des mandats d'arrêt contre de hauts responsables russes et le président Vladimir Poutine, dans le cadre de la guerre menée par la Russie en Ukraine. Tout comme Israël, la Russie n’est pas non plus signataire du Statut de Rome. [AA]

 
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