Marine Le Pen poursuit son virage sur l'UE et l'euro

Mercredi 11 Octobre 2017

 
PARIS (Reuters) - Marine Le Pen poursuit son aggiornamento sur la question européenne en déclarant dans un entretien à paraître jeudi qu‘il est possible d‘améliorer la vie des Français “sans quitter l‘Europe ni l‘euro”, une position aux antipodes de celle défendue durant la campagne présidentielle.
 
Le Front national a engagé après la défaite de mai une “transformation” qui doit aboutir à un changement de nom mais aussi à une refondation idéologique, en particulier sur l’épineuse question européenne.
 
“Dans de nombreux domaines, on peut améliorer la vie quotidienne des Français sans quitter l‘Europe ni l‘euro”, déclare l‘ex-candidate à la présidentielle, interrogée par l‘hebdomadaire Valeurs actuelles.
 
“Nous avons entendu les Français”, dit-elle également.
De nombreux cadres frontistes souhaitaient de longue date que le parti d‘extrême droite abandonne sa promesse de quitter à court terme la monnaie unique, un point du programme selon eux beaucoup trop coûteux sur le plan électoral.
 
L‘eurodéputé Bernard Monot, l‘un des conseillers économiques du FN, plaide par exemple pour un “euro-réformisme”.
 
La formation a entamé son virage en juillet dernier en arrêtant une nouvelle position officielle lors d‘un bureau politique : en cas d‘arrivée au pouvoir, Marine Le Pen ne rendrait à la France sa “souveraineté monétaire” qu’à la fin d‘un processus courant sur l‘ensemble du quinquennat.
Invité mercredi de RMC et BFM TV, le député Louis Aliot a revendiqué des convictions toujours “eurosceptiques”.
 
“Je suis pour qu‘on fasse un nouveau traité qui garantisse la souveraineté des Etats, l‘indépendance de la France et, dans cette indépendance (...), la question économique et monétaire sera posée”, a-t-il jugé.
 
En mars dernier, Marine Le Pen déclarait qu’“à peu près 70%” de son projet ne pourrait être mis en œuvre dans le cadre de l‘UE sous sa forme actuelle et de la monnaie unique.
 
Les débats parfois houleux en interne sur le sujet ont provoqué des tensions qui ont contribué au départ, le mois dernier, de l‘ex-vice président Florian Philippot, pourfendeur de la construction européenne.
 
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