C’est l’un des défenseurs les plus flamboyants du procès dit de la caisse d’avance de la ville de Dakar. Emmanuel Kamga, ancien bâtonnier des l’ordre des avocats du Cameroun, attire naturellement l’attention. A sa grande taille, correspond une voix de stentor qui ne fait pas trop d’effort pour atteindre les coins et recoins de la salle 4 du palais de justice Lat-Dior. En cette avant-dernière journée des plaidoiries, il a été particulièrement sévère contre le président Macky Sall dont il n’a pas une seule fois prononcé le nom.
«Le 3 janvier 2018, dans cette même salle, Khalifa Ababacar Sall disait dans le discours liminaire que le président du tribunal lui a permis ici même: ‘Je sais pourquoi je suis ici.’
«Khalifa Ababacar Sall est ici par la volonté d’un homme, par la déloyauté d’un homme, par l’acharnement d’un homme, par la méchanceté d’un homme…», a souligné Me Kamga revenu en vitesse de Yaoundé. A ses yeux, ce procès sui generis est à la fois ordinaire et exceptionnel. «Il est ordinaire par son habillage, par le décorum, par le fait que les avocats se sont constitués pour la partie civile et pour la défense, par le fait qu’un jugement qui est susceptible d’appel sera bientôt rendu par le tribunal.»
Mais «dans la réalité, ce procès est exceptionnel par le déploiement des forces de l’ordre, par le véritable détournement du pouvoir d’Etat, par l’instrumentalisation de l’Inspection générale d’Etat priée d’aller traquer le chef d’un Exécutif municipal alors que c’est la Cour des comptes qui est légalement habilitée à contrôler la mairie de Dakar, par le fait que le parquet et des parties civiles ont ostensiblement soutenu des prévenus.»
Selon le conseil de Khalifa Sall, ce procès, «surréaliste», sorte de «chronique d’un assassinat politique programmé», est celui «d’un fantôme. Je ressens comme une ombre, celle d’un absent qui voit tout, écoute tout, sait tout, mais qui ne décide pas de tout, je l’espère.» Poursuivant, il ajoute : «A défaut de vous avoir fait dire que vous ne serez pas candidat à l’élection présidentielle de 2019, on vous a envoyé un pouvoir d’Etat».
Abordant les faits, il a appelé le tribunal à reconsidérer le montant de 1,800 milliard de francs Cfa avec les éléments suivants: «dans le dossier, il manque 18 mandats, soit une somme de 540 millions de francs Cfa ; ajoutez-y les 360 millions prescrits de 2011, les 219 millions pour l’équipement des lieux de culte. Vous obtenez 1,019 milliard de francs Cfa.»
Au maire de Dakar qu’il avait à sa gauche en compagnie des autres prévenus dont les deux percepteurs municipaux, l’avocat camerounais a rendu hommage «avant son inhumation politique». Il ne fait pas de doute à ses yeux que «les digues de l’Etat de droit ont cédé» sous la pression politique, avec pour objectif «de priver un peuple d’une option alternative.» Cela passe par la judiciarisation d’un combat politique.
Inquiet, Me Jackson Francis Kamga semble l’être qui s’interroge sur l’aptitude des Sénégalais face aux dérives qui ont sous leurs yeux. «Les Sénégalais sont-ils chloroformés, terrorisés, tétanisés, castrés, eux qui sont si loquaces ?»
Me Kamga, c’est l’auteur de la sensation qui a en partie changé le cours du procès avec sa présentation des documents d’une délibération du Conseil colonial du Sénégal en 1923 et consacrée à la répartition des fonds politiques de la ville de Dakar.
«Le 3 janvier 2018, dans cette même salle, Khalifa Ababacar Sall disait dans le discours liminaire que le président du tribunal lui a permis ici même: ‘Je sais pourquoi je suis ici.’
«Khalifa Ababacar Sall est ici par la volonté d’un homme, par la déloyauté d’un homme, par l’acharnement d’un homme, par la méchanceté d’un homme…», a souligné Me Kamga revenu en vitesse de Yaoundé. A ses yeux, ce procès sui generis est à la fois ordinaire et exceptionnel. «Il est ordinaire par son habillage, par le décorum, par le fait que les avocats se sont constitués pour la partie civile et pour la défense, par le fait qu’un jugement qui est susceptible d’appel sera bientôt rendu par le tribunal.»
Mais «dans la réalité, ce procès est exceptionnel par le déploiement des forces de l’ordre, par le véritable détournement du pouvoir d’Etat, par l’instrumentalisation de l’Inspection générale d’Etat priée d’aller traquer le chef d’un Exécutif municipal alors que c’est la Cour des comptes qui est légalement habilitée à contrôler la mairie de Dakar, par le fait que le parquet et des parties civiles ont ostensiblement soutenu des prévenus.»
Selon le conseil de Khalifa Sall, ce procès, «surréaliste», sorte de «chronique d’un assassinat politique programmé», est celui «d’un fantôme. Je ressens comme une ombre, celle d’un absent qui voit tout, écoute tout, sait tout, mais qui ne décide pas de tout, je l’espère.» Poursuivant, il ajoute : «A défaut de vous avoir fait dire que vous ne serez pas candidat à l’élection présidentielle de 2019, on vous a envoyé un pouvoir d’Etat».
Abordant les faits, il a appelé le tribunal à reconsidérer le montant de 1,800 milliard de francs Cfa avec les éléments suivants: «dans le dossier, il manque 18 mandats, soit une somme de 540 millions de francs Cfa ; ajoutez-y les 360 millions prescrits de 2011, les 219 millions pour l’équipement des lieux de culte. Vous obtenez 1,019 milliard de francs Cfa.»
Au maire de Dakar qu’il avait à sa gauche en compagnie des autres prévenus dont les deux percepteurs municipaux, l’avocat camerounais a rendu hommage «avant son inhumation politique». Il ne fait pas de doute à ses yeux que «les digues de l’Etat de droit ont cédé» sous la pression politique, avec pour objectif «de priver un peuple d’une option alternative.» Cela passe par la judiciarisation d’un combat politique.
Inquiet, Me Jackson Francis Kamga semble l’être qui s’interroge sur l’aptitude des Sénégalais face aux dérives qui ont sous leurs yeux. «Les Sénégalais sont-ils chloroformés, terrorisés, tétanisés, castrés, eux qui sont si loquaces ?»
Me Kamga, c’est l’auteur de la sensation qui a en partie changé le cours du procès avec sa présentation des documents d’une délibération du Conseil colonial du Sénégal en 1923 et consacrée à la répartition des fonds politiques de la ville de Dakar.