Mélenchon candidat aux législatives, probablement à Marseille

Mercredi 10 Mai 2017

PARIS (Reuters) - Jean-Luc Mélenchon, qui rêve de prendre la tête d'une cohabitation face au "monarque" Emmanuel Macron, a annoncé mercredi qu'il serait candidat aux élections législatives de juin, probablement à Marseille.
 
Le candidat malheureux de La France insoumise au premier tour de l'élection présidentielle, dont l'état-major a rompu mardi les négociations avec le Parti communiste pour un accord électoral en vue des législatives, choisirait ainsi l'une des quatre grandes villes de France où il est arrivé en tête au premier tour de l'élection présidentielle, avec 24,82% des voix.
 
"Les amis ont dit 'tu ne peux pas aller dire aux gens nous repartons à la bataille, nous allons être majoritaires aux élections législatives et tout le monde y est sauf toi, ça ne tient pas debout' donc il faut y aller", a expliqué Jean-Luc Mélenchon sur BFM TV et RMC.
 
"Reste dans la courte liste, deux ou trois villes en France et en particulier la ville de Marseille", a-t-il ajouté.
 
A 65 ans, Jean-Luc Mélenchon a précisé avoir hésité en raison de la "fatigue", tout en disant "convaincu".
 
En 2012, alors candidat du Front de Gauche (alliance du Parti de Gauche et du PCF), il s'était lourdement incliné face à la candidate du Front national Marine Le Pen à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) lors des législatives.
 
Cinq ans plus tard, l'ancien sénateur de l'Essonne espère pouvoir transformer l'essai de la présidentielle - où il a réalisé un score historique pour sa famille politique avec 19,58% des voix - lors des législatives.
 
"Nous partons conquérants nous voulons renverser la situation", a-t-il dit, après avoir assuré dimanche qu'une nouvelle majorité était possible autour de son mouvement.
 
"SIX POINTS, ÇA SE RATTRAPE"
Dans sa ligne de mire, l'ancien ministre de l'Economie et nouveau président, Emmanuel Macron, qu'il entend "combattre implacablement" en se "portant à la tête si les électeurs le veulent d'une cohabitation s'il est possible de la réaliser".
 
"La première condition, c'est que les sept millions de personnes qui ont voté pour le programme Avenir en commun restent fidèles à cet engagement", a-t-il ajouté.
 
Face à certains sondages qui donnent son mouvement à six points de la République en Marche (REM) d'Emmanuel Macron, dont il a fustigé le "style monarchique", le leader de la France insoumise s'est voulu confiant.
 
"Ce n'est rien, six points, ça se rattrape", a-t-il dit. "Je dis aux gens 'ne donnez pas les pleins pouvoirs à M Macron. Votez pour les candidats de La France insoumise'".
 
Des candidats qui devraient être investis dans la quasi totalité des 577 circonscriptions après l'échec des négociations entre la FI et le Parti communiste, acté mardi soir par le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon qui en a imputé la responsabilité au PCF.
 
A l'heure actuelle, dix élus Front de Gauche siègent à l'Assemblée au sein du groupe la Gauche démocrate et républicaine (GDR) et une vingtaine au Sénat au sein du groupe communiste, républicain et citoyen (CRC).
 
L'élection présidentielle a rebattu les cartes à gauche avec l'effondrement du Parti socialiste, qui a fini avec un peu plus de 6% sous l'égide de Benoît Hamon.
 
Mercredi, l'ex-candidat socialiste a annoncé sur France Inter qu'il lancerait le 1er juillet un mouvement "large" et "transpartisan" destiné à régénérer la gauche, tout en restant lui-même membre de sa formation d'origine.
 
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