Mer de Chine - Pékin et Manille s’accusent mutuellement après une collision entre navires

Samedi 31 Aout 2024

La Chine et les Philippines se sont mutuellement accusées samedi d’avoir délibérément causé des collisions entre navires de leurs gardes-côtes près d’un récif disputé en mer de Chine méridionale, après une série d’incidents dans cette zone.

 

La Chine revendique, au nom de raisons historiques, la quasi-totalité des îlots de la mer de Chine méridionale, face à d’autres pays riverains (Philippines, Vietnam, Brunei, Malaisie), aux prétentions rivales.

 

Depuis l’arrivée au pouvoir en 2022 du président philippin Ferdinand Marcos, Manille affirme plus fermement ses prétentions de souveraineté sur certains récifs disputés, face à Pékin qui lui-même n’entend pas céder sur ses revendications.

 

« À 12 h 6 (0 h 06 heure de l’Est), le bateau philippin No. 9701 est entré délibérément en collision avec le navire chinois 5205 », a indiqué un porte-parole des gardes-côtes chinois, Liu Dejun, cité par la télévision d’État CCTV.

 

Mais selon le porte-parole des gardes-côtes philippins, le commodore Jay Tarriela, c’est le navire des gardes-côtes chinois qui a « directement et intentionnellement éperonné » le navire philippin BRP Teresa Magbanua.

 

Ce bâtiment est ancré dans le secteur depuis le mois d’avril afin d’affirmer la revendication de Manille sur cette zone. Cette collision est le cinquième incident avec des navires chinois ce mois-ci, a ajouté M. Tarriela.

 

Pour sa part le porte-parole du Conseil maritime national philippin, Alexander Lopez, a déclaré qu’un rapport sur ce dernier affrontement serait envoyé au ministère philippin des Affaires étrangères.  

 

« Nous prenons cela très au sérieux », a déclaré M. Lopez lors d’un point de presse. « Nous sommes là sur une base légale parce que c’est notre territoire. Nous n’avons pas besoin de demander la permission d’être sur notre propre territoire », a-t-il ajouté.

 

Selon le porte-parole chinois, l’incident s’est produit lors d’une patrouille dans les eaux avoisinant le récif Xianbin, connu aux Philippines sous le nom Sabina. Il a fustigé une attitude « non professionnelle et dangereuse » du bateau philippin.

 

Ce récif, situé à 140 km à l’ouest de l’île philippine de Palawan et à 1200 kilomètres de celle chinoise de Hainan, a été le théâtre de plusieurs incidents ces derniers jours.

 

Atoll Second Thomas

 

Dimanche dernier, les Philippines avaient accusé des navires chinois d’avoir percuté un bateau de pêche philippin et fait usage de canons à eau à son encontre près de ce récif.

 

« La Chine exerce une souveraineté incontestable » dans cette zone, a insisté samedi le porte-parole chinois Liu Dejun.

 

Les confrontations entre les deux pays se sont également multipliées ces derniers mois, autour de l’atoll Second Thomas.

 

Des soldats philippins y sont stationnés sur un navire militaire qui a été volontairement échoué par Manille en 1999 pour affirmer ses prétentions de souveraineté.

 

Chaque pays a diffusé des vidéos censées montrer l’irrationalité des actions de l’autre durant ces incidents près de cet atoll, appelé « Ren’ai » par la Chine et « Ayungin » par les Philippines.

 

Cette confrontation Chine-Philippines alimente les craintes d’un potentiel conflit qui pourrait entraîner l’intervention de Washington en raison de son traité de défense mutuelle avec Manille.

 

La Chine est le « plus grand perturbateur » de la paix en Asie du Sud-Est, a affirmé mardi le chef de la Défense philippine, au lendemain d’un nouvel incident. [AFP]

 
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