La décision prise hier par le procureur de la république de Ziguinchor de faire procéder à une troisième expertise médico-légale sur les circonstances de la mort du jeune Idrissa Goudiaby est pour le moins curieuse et se trouve sous le feu des critiques et interrogations.
Tué le 17 janvier 2022 lors d’une manifestation de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi (YAW) à Bignona, ce chauffeur de taxi avait fait l’objet d’une première autopsie unilatérale ordonnée par ledit procureur et réalisée à Ziguinchor. Celle-ci avait conclu à « une mort violente par choc hémorragique suite à une plaie pénétrante du cou causée par une arme blanche contondante et tranchante comme une hache ou un sabre. »
Face aux protestations véhémentes de la famille du jeune Goudiaby, de son avocat et devant les nombreux témoignages recueillis par des proches de la victime contredisant la version officielle du genre de mort, le procureur Papa Ismaela Diallo est alors contraint de procéder à une contre-expertise indépendante en intelligence avec l’Ordre national des médecins du Sénégal. Les résultats sont sans appel.
« La contre-expertise a conclu que les lésions présentées par Idrissa Goudiaby sont compatibles avec une mort violente par arme à feu avec orifice d’entrée (…) responsable du choc hémorragique et du décès. Une plaie causée par une arme à feu de gros calibre utilisée à distance, c’est dire ni à bout portant ni à bout touchant », a expliqué le procureur de la République en point de presse hier 22 juillet à Ziguinchor.
C’est au sortir de cette communication verticale avec la presse que le magistrat du parquet en charge de l’affaire a annoncé sa décision de recourir à une « troisième et dernière expertise médico-légale » afin de tirer au clair, définitivement, les circonstances de la mort d’Idrissa Goudiaby. Une sorte « d’arbitrage » entre des versions « scientifiques » contradictoires.
Mais pour Seydi Gassama, la posture du procureur de Ziguinchor dans la conduite de l’affaire ressemble fort à du dilatoire face à la réalité des faits. La charge contre le magistrat commence par ce rappel :
Tout aussi tourmenté, le directeur-fondateur du Think-Tank Afrikajom Center, Alioune Tine, semble encore chercher les motivations du procureur Papa Ismaela Diallo dans cette partie-ci de l’affaire qui tient en émoi une bonne partie de l’opinion publique.
Au rebond de cette pique d’Alioune Tine, Seydi Gassama enchaîne en ces termes en interpellant directement le magistrat :
Lors de son point de presse, le procureur Papa Ismaela Diallo avait donné des gages relatifs à sa bonne foi dans ce dossier.
Des paroles qui ne semblent pas avoir départi Alioune Tine de son courroux devant cette situation abracadabrantesque qu’il relie à un contexte politique plus général.
Interrogé par des confrères, le président de l'Ordre des médecins du Sénégal, Boly Bâ, n'a pas souhaité réagir.
Mais au-delà des circonstances non encore éclaircies de la mort d'Idrissa Goudiaby, le procureur Pape Ismaela Diallo a décidé, quoi qu'il advienne, d'ouvrir une information judiciaire car il y a eu mort d'homme.
Tué le 17 janvier 2022 lors d’une manifestation de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi (YAW) à Bignona, ce chauffeur de taxi avait fait l’objet d’une première autopsie unilatérale ordonnée par ledit procureur et réalisée à Ziguinchor. Celle-ci avait conclu à « une mort violente par choc hémorragique suite à une plaie pénétrante du cou causée par une arme blanche contondante et tranchante comme une hache ou un sabre. »
Face aux protestations véhémentes de la famille du jeune Goudiaby, de son avocat et devant les nombreux témoignages recueillis par des proches de la victime contredisant la version officielle du genre de mort, le procureur Papa Ismaela Diallo est alors contraint de procéder à une contre-expertise indépendante en intelligence avec l’Ordre national des médecins du Sénégal. Les résultats sont sans appel.
« La contre-expertise a conclu que les lésions présentées par Idrissa Goudiaby sont compatibles avec une mort violente par arme à feu avec orifice d’entrée (…) responsable du choc hémorragique et du décès. Une plaie causée par une arme à feu de gros calibre utilisée à distance, c’est dire ni à bout portant ni à bout touchant », a expliqué le procureur de la République en point de presse hier 22 juillet à Ziguinchor.
C’est au sortir de cette communication verticale avec la presse que le magistrat du parquet en charge de l’affaire a annoncé sa décision de recourir à une « troisième et dernière expertise médico-légale » afin de tirer au clair, définitivement, les circonstances de la mort d’Idrissa Goudiaby. Une sorte « d’arbitrage » entre des versions « scientifiques » contradictoires.
Mais pour Seydi Gassama, la posture du procureur de Ziguinchor dans la conduite de l’affaire ressemble fort à du dilatoire face à la réalité des faits. La charge contre le magistrat commence par ce rappel :
« Deux des experts ont été désignés par le président de l’Ordre des médecins, à votre demande, et le troisième (expert) à la demande de la famille. Idrissa Goudiaby est tombé devant des témoins qui l'ont eux-mêmes transporté à l'hôpital. Vous les avez entendus. Le monde entier les a entendus », écrit le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal sur son compte Twitter.
Tout aussi tourmenté, le directeur-fondateur du Think-Tank Afrikajom Center, Alioune Tine, semble encore chercher les motivations du procureur Papa Ismaela Diallo dans cette partie-ci de l’affaire qui tient en émoi une bonne partie de l’opinion publique.
« L’histoire de la 3eme autopsie demandée par le procureur après les propositions consensuelles de l’ordre des médecins du Sénégal pose sérieusement des problèmes sur la valeur de l’expertise des médecins mais pire sur l’autorité, la légitimité et la valeur de la parole du procureur. »
Au rebond de cette pique d’Alioune Tine, Seydi Gassama enchaîne en ces termes en interpellant directement le magistrat :
« Monsieur le Procureur de la république de Ziguinchor, Papa Ismael Diallo, l'opinion publique retient que la contre-autopsie sur le corps de Idrissa Goudiaby a été pratiquée par trois légistes expérimentés et avec un plateau technique incomparable à celui de Ziguinchor. »
Lors de son point de presse, le procureur Papa Ismaela Diallo avait donné des gages relatifs à sa bonne foi dans ce dossier.
« Notre vocation, notre sacerdoce est de consacrer toute notre énergie à la manifestation de la vérité. Il s'agit quand même d'un cas de mort d'homme, qui doit en tout état de cause être élucidé quel que soit le responsable et de quelque bord qu'il soit », avait-il dit aux journalistes.
Des paroles qui ne semblent pas avoir départi Alioune Tine de son courroux devant cette situation abracadabrantesque qu’il relie à un contexte politique plus général.
« Jamais l’Etat de droit n’a été aussi ébranlé par l’attitude absurde de procureurs dans un contexte électoral où les frontières de l’indécence ont été franchies. Il faut absolument déconnecter l’emprise de l’Exécutif sur le Procureur qui est en train de perdre son autorité et sa crédibilité », s’insurge-t-il sur son compte Twitter.
Interrogé par des confrères, le président de l'Ordre des médecins du Sénégal, Boly Bâ, n'a pas souhaité réagir.
Mais au-delà des circonstances non encore éclaircies de la mort d'Idrissa Goudiaby, le procureur Pape Ismaela Diallo a décidé, quoi qu'il advienne, d'ouvrir une information judiciaire car il y a eu mort d'homme.